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Burkina Faso

Présidentielle : Blaise Compaoré réélu

Blaise Compaoré, 54 ans, a été réélu à une écrasante majorité pour un nouveau mandat à la tête du Burkina Faso.(Photo : AFP)
Blaise Compaoré, 54 ans, a été réélu à une écrasante majorité pour un nouveau mandat à la tête du Burkina Faso.
(Photo : AFP)
Selon les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Blaise Compaoré remporte haut la main le scrutin présidentiel qui s’est déroulé le 13 novembre dernier. Il obtient 80,3 % contre seulement 4,94% pour maître Bénéwendé Stanislas Sankara, arrivé deuxième devant les dix autres candidats de l’opposition.

De notre correspondant au Burkina Faso

A peine le président de la CENI a-t-il donné le nombre de suffrages obtenus par le candidat Blaise Compaoré que ses partisans ont laissé éclater leur joie sans attendre la lecture du pourcentage réalisé par leur champion. Mouchoirs en main, ils se sont mis à chanter et à danser créant ainsi un vacarme dans la salle des banquets de Ouaga 2000 où se tenait la cérémonie de proclamation des résultats. Si bien que la séance retransmise en direct par la radio et la télévision nationale s’est terminée dans un certain désordre.

En fait, les militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et tous les autres partisans de Blaise Compoaré connaissaient déjà les résultats et s’étaient préparés à se faire entendre de nouveau comme tout au long des 21 jours de campagne. Alors que le scrutin était déjà sans suspens – le président sortant au pouvoir depuis 18 ans étant super favori – Blaise Compaoré avait, dès le soir du vote, annoncé sa nette avance. «Je constate que je suis devant et les autres derrière», avait-il lancé à ses partisans annonçant déjà sa victoire. Son directeur de campagne, Salif Diallo avait quant à lui parler de «fessée électorale» administrée à ses adversaires. Ce qui leur avait valu les critiques de l’opposition qui trouvait prématurée de telles annonces. «C’est la preuve qu’il y a eu fraude», avait réagi Emile Paré, l’un des 11 candidats de l’opposition.

Un raz-de-marée

Aujourd’hui, au vu des résultats, on peut parler de raz-de-marée du président Compaoré qui totalise 80,3 % des suffrages exprimés. Il écrase les 11 autres candidats dont le premier, maître Bénéwendé Sankara, leader de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS), ne pointe qu’avec 4,94%. Maître Sankara est suivi par le professeur Laurent Bado (2,61%), Philippe Ouédraogo (2,27%), Ram Ouédraogo (2,03%). Les huit autres candidats dont Hermann Yaméogo, qui a déclaré forfait mais dont le nom n’a pas été retiré de la liste, obtiennent moins de 2% chacun.

Blaise Compaoré a gagné largement dans toutes les 45 provinces du pays. Même dans les fiefs de l’opposition. Par exemple, dans le Passoré (Yako) d’où est originaire maître Sankara et son héros le capitaine Thomas Sankara (ancien président assassiné dans le coup d’Etat qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré en octobre 1987) dont il se réclame, le président sortant réalise 68 % contre 18 % au candidat de l’UNIR/MS. Dans son fief du Sanguié (Réo), Laurent Bado est réduit à 14% contre 74% pour le président sortant. De même au Séno (Dori), fief du Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS), son candidat Philippe Ouédraogo n’a pu faire mieux que 12 % contre 71 % pour Compaoré. Ali Lankoandé a aussi été largement battu chez lui dans la Gnagna (Bogandé) avec 11% contre 68 % pour le candidat du CDP.

Blaise Compaoré qui a mené une campagne «à l’américaine» en tenant meeting dans chacun des 45 chefs-lieux de provinces confirme ainsi les sondages qui le présentaient comme le super favori de cette élection devant une opposition fortement divisée. Dans le camp du pouvoir, on se dit d’autant plus heureux de cette performance que lors des deux dernières présidentielles, Blaise Compaoré s’était retrouvé seul ou face à des petits candidats. Pour la première fois, presque toute l’opposition était dans la course. Autre motif de satisfaction dans le camp du président Compaoré : le taux de participation qui s’élève à 57,5 %. C’est loin des 24 % enregistrés en 1991 et des 45 % en 1998. Reste que cette année, le nombre de votants est très faible : seulement 2,288 millions d’électeurs sur un total d’inscrits lui-même assez peu important de 3,9 millions. Alors que la population totale du Burkina est estimée à plus de 12 millions d’habitants.

Classement par ordre (%) : Blaise Compaoré (80,30), Bénéwendé S. Sankara (4,94), Laurent Bado (2,61), Philippe Ouédraogo (2,27), Ram Ouédraogo (2,03), Ali Lankoandé (1,74), Norbert M. Tiendrébéogo (1,60), Soumane Touré (1,12), Gilbert Bouda (1,04), Emile P. Paré (0,87), Hermann Yaméogo (0,75), Clément T. Dakio (0,37), Nayabtigungou CongoKaboré (0,31)


par Alpha  Barry

Article publié le 18/11/2005 Dernière mise à jour le 18/11/2005 à 19:47 TU