Sénégal
Hissène Habré : une demande d’extradition controversée
(Photo : diplomatie.gouv.fr)
De notre correspondant à Dakar
C’est sous les applaudissements de ses partisans et de quelques journalistes hostiles à son extradition qu’Hissène Habré est sorti de la chambre d’accusation, vendredi en début d’après-midi. On ne connaît pas encore le sort qui va lui être réservé, puisque c’est seulement mardi matin que les magistrats rendront leur décision. Mais à la sortie de l’audience, l’un de ses avocats s’est dit confiant. «Les règles du droit sénégalais qui sont les seules applicables en la matière s’opposent à toute la demande belge, assure Maître Doudou Ndoye. La Cour internationale de justice aussi a rendu un arrêt qui s’oppose à cette demande. La Cour de cassation sénégalaise avait déjà rendu un arrêt qui s’oppose à la demande belge. La justice belge ne peut pas avoir raison au Sénégal».
Dans la cour du Palais de Justice, Reed Brody, de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, qui suit l’affaire depuis plusieurs années, a du mal à cacher son inquiétude. Mais il veut encore croire qu’Hissène Habré sera livré à la justice belge. «Je pense que toutes les conditions sont réunies pour qu’Hissène Habré soit extradé, maintient Reed Brody. Les obligations conventionnelles du Sénégal sont très claires, le Sénégal a ratifié la convention des Nations Unies contre la torture qui l’oblige soit à juger Hissène Habré, soit à l’extrader. N’ayant pas jugé Hissène Habré en 2000, il appartient maintenant au Sénégal de l’extrader.»
«Au nom de l’hospitalité»
Du côté du ministère sénégalais de
Résultat beaucoup commencent à douter de son extradition. D’autant que, malgré les atrocités qui lui sont attribuées, le soutien à l’ancien dictateur grandit dans la rue et dans la presse sénégalaise. De quoi faire bondir les organisations de défense des droits de l’homme qui rappellent que le Sénégal a ratifié les conventions internationales, notamment celle sur la torture, qui permettent à la justice belge de réclamer l’extradition de l’ex-président tchadien.
par Christophe Champin
Article publié le 18/11/2005 Dernière mise à jour le 18/11/2005 à 18:51 TU