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Côte d'Ivoire

Nomination imminente d’un Premier ministre

Olusegun Obasanjo (photo), président du Nigeria et président en exercice de l'Union africaine (UA) sera entouré de Thabo Mbeki (Afrique du Sud) et de Mamadou Tandja (Niger) pour procéder à la désignation du nouveau Premier ministre ivoirien.(Photo : AFP)
Olusegun Obasanjo (photo), président du Nigeria et président en exercice de l'Union africaine (UA) sera entouré de Thabo Mbeki (Afrique du Sud) et de Mamadou Tandja (Niger) pour procéder à la désignation du nouveau Premier ministre ivoirien.
(Photo : AFP)
Les principaux acteurs africains de la médiation en Côte d’Ivoire se sont donné rendez-vous le 22 novembre à Abidjan pour probablement communiquer au président Laurent Gbagbo le nom du candidat qui emporte leur faveur pour le poste de Premier ministre de la transition.

Le chef de l’Etat nigérian et président en exercice de l’Union africaine Olusegun Obasanjo, le chef de l’Etat nigérien et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) Mamadou Tandja et le chef de l’Etat sud-africain et dernier médiateur désigné Thabo Mbeki se sont donné rendez-vous le 22 novembre à Abidjan. La désignation du futur Premier ministre est la raison essentielle de cette visite. Ces différentes personnalités se fondent sur la résolution 1633 du Conseil de sécurité de l’ONU pour conduire les entretiens avec les acteurs politiques ivoiriens. Selon les termes de cette résolution, le président Laurent Gbagbo est maintenu au pouvoir pour une durée de 12 mois et un Premier ministre aux pouvoirs élargis devrait être chargé d’organiser l’élection présidentielle avant le 31 octobre 2006. Cela sous-tend l’ouverture de nouveaux programmes de recensement, d’établissement de nouvelles listes mais surtout de désarmement des différentes milices et rébellions. 

D’une liste de 16 noms, quatre restent en course pour occuper ce poste qui semble être le plus sensible du futur exécutif ivoirien. Gaston Ouassenan Koné (PDCI), Yadé Tiémoko Coulibaly (RDR), issus des rangs de l’opposition auraient déjà moins de chance d’être retenus parce que parmi les critères de nomination figure en bonne et due place l’aval du chef de l’Etat. Dans ce contexte, Jacqueline Lohouès Oble ancien ministre de la Justice, universitaire proche de l’actuel pouvoir mais présentée comme une personnalité de la société civile, et Gervais Coulibaly, directeur général de la décentralisation ont plus de chance d’être désignés. Mais quel que soit le candidat retenu, de nombreux commentateurs dans la presse ivoirienne estiment que c’est «la communauté internationale qui impose ses choix à la Côte d’ivoire»

La procédure de désignation est contestée

«C’est une affaire surréaliste dans laquelle la communauté internationale demande de choisir un Premier ministre en lieu et place du président de la République élu, au prétexte que c’est elle qui lui a permis de continuer son mandat pendant encore une année», déclare Mamadou Koulibaly, le président de l’Assemblée nationale, qui inaugurait la rentrée politique du Front populaire ivoirien le 19 novembre, cité par le quotidien Le Temps. Mamadou Koulibaly estime que la constitution ivoirienne disposait des textes nécessaires pour gérer la crise et que trop de concessions étaient faites aux rebelles qui maintiennent le pays scindé en deux. Le président de l’Assemblée nationale conteste le mode de désignation du futur Premier ministre et surtout les pouvoirs qui lui seront attribués. «Il est donc temps que le président de la République prenne ses responsabilités», a-t-il insisté.

Du côté de la rébellion, on rejette aussi, mais pour d’autres raisons, la liste des quatre noms retenus par l’Union africaine. Le ministre nigérian des Affaires étrangères Oluyemi Adeniji s’était rendu le 17 novembre dernier à Bouaké pour recueillir l’avis des Forces nouvelles. La réponse prévisible fait tout de même un peu désordre. Le porte-parole de la rébellion, Sidiki Konaté veut comprendre les critères qui ont présidé à l’élimination de 12 noms sur 16, parmi lesquels leurs candidats. Au nom de sa formation il récuse la procédure de nomination. «Nous avons dit au ministre (nigérian) que nous avions plutôt une autre préoccupation qui était de savoir d’où M. Gbagbo tire son pouvoir», a-t-il déclaré à l’AFP. Autrement dit, la rébellion récuse également la gestion directe par la communauté internationale du conflit politico-militaire et la résolution 1633 du Conseil de sécurité qui régit la transition en Côte d’Ivoire. En tout cas, le président Olusegun Obasanjo ne semble pas tenir compte des desiderata des uns et des autres et entend aller au bout de la mission décidée par l’Union africaine et validée par les Nations unies.


par Didier  Samson

Article publié le 21/11/2005 Dernière mise à jour le 21/11/2005 à 16:48 TU