Algérie
Bouteflika : «Le peuple n’a pas à être inquiet»
(Photo : AFP)
Fatigué mais souriant, Abdelaziz Bouteflika est intervenu à la télévision algérienne, quelques heures seulement après avoir quitté l’hôpital du Val-de-Grâce. Le président était accompagné du médecin qui l’a suivi à Paris, le professeur Messaoud Zitouni. Ils se sont appliqués à rassurer les Algériens et à démentir les rumeurs alarmistes qui ont circulé depuis le début de l’hospitalisation en France du chef de l’Etat.
Abdelaziz Bouteflika a ainsi déclaré : «Le peuple n’a pas du tout à être inquiet». Il a ensuite poursuivi en affirmant : «Nous n’avons rien à cacher. Nous avons tout dit en totale clarté et en toute transparence. On ne peut être responsable d’un peuple et d’une nation et vouloir cacher des choses pour lesquelles nous devons rendre compte à Dieu».
Couper court aux rumeurs
Le professeur Zitouni a, pour sa part, expliqué ce dont avait souffert le président : un ulcère hémorragique qui a nécessité une intervention chirurgicale, qualifiée par le spécialiste, de somme toute «assez bénigne puisqu’elle n’a pas duré plus d’une heure». Il a surtout tenté de couper court à la rumeur selon laquelle Abdelaziz Bouteflika souffrirait d’un cancer à l’estomac. Messaoud Zitouni a déclaré que «le geste [chirurgical] a simplement consisté à arrêter l’hémorragie et [que] rien d’autre n’a été fait». Il a ensuite affirmé que cela avait été «suffisant» pour «une guérison totale moyennant, bien entendu, l’association d’un traitement médical qui est suivi tout à fait normalement». Pour en finir, le médecin du président a conclu que les «spéculations» en question n’avaient «aucune base, ni scientifique, ni éthique».
Cette intervention télévisée d’Abdelaziz Bouteflika a été rendue d’autant plus nécessaire que l’absence totale de communication sur son état de santé depuis le 26 novembre avait créé un contexte favorable à l’émergence d’un sentiment d’inquiétude, voire de suspicion, sur la maladie qui avait nécessité un transfert d’urgence du président d’Alger vers Paris. D’autant que plusieurs annonces des responsables gouvernementaux algériens faisant état d’un retour rapide du chef de l’Etat dans son pays avaient finalement été démenties par les faits. Les propos d’un professeur français de renom, Bernard Debré, qui n’a pas soigné le président algérien, mais a néanmoins déclaré, le 15 décembre, qu’il était «probable» qu’Abdelaziz Bouteflika souffre d’un cancer de l’estomac, avaient aussi participé à alimenter la rumeur.
A en croire Messaoud Zitouni, l’hospitalisation du président algérien pour soigner son ulcère a d’autre part été mise à profit pour réaliser un «bilan de santé approfondi» dont les résultats se sont avérés «satisfaisants». Le retour d’Abdelaziz Bouteflika dans son pays n’est donc maintenant conditionné que par l’évolution favorable de sa convalescence qui nécessite «un strict repos» pendant quelque temps. Le suivi post-opératoire dans ce genre d’intervention a été évalué par Messaoud Zitouni à «30 jours». Le chef de l’Etat algérien, qui se trouve dans une résidence de la région parisienne, devrait donc vraisemblablement rester en France le temps nécessaire à son rétablissement complet.
par Valérie Gas
Article publié le 18/12/2005 Dernière mise à jour le 18/12/2005 à 12:28 TU