Irak
Bernard Planche libéré
(Photo: AFP)
Un peu plus d’un mois après sa disparition à Bagdad, Bernard Planche a été relâché samedi, à proximité d’un poste de contrôle tenu par des soldats américains et irakiens, poste situé dans la partie ouest de la capitale irakienne. Selon une source de sécurité irakienne, les ravisseurs « ont pris la fuite à la vue des soldats alors qu’ils tentaient apparemment de le transférer (leur prisonnier) hors de la région d’Abou Ghraib ».
Philippe Douste-Blazy a annoncé, dimanche, à Paris, la libération de Bernard Planche. Il s’est refusé à donner toute précision sur les circonstances de cette libération, ni sur les contacts ou négociations qui ont pu avoir lieu pour permettre de récupérer le Français en vie. Le ministre français des Affaires étrangères a souligné que « les autorités françaises avaient été immédiatement prévenues. Le président de la République a pu informer la famille de monsieur Planche de cet heureux dénouement ». Après avoir annoncé la bonne nouvelle aux proches de l’ex-otage, Jacques Chirac a remercié les « forces de la coalition qui ont permis cette libération ». Dominique de Villepin, pour sa part, a salué « les autorités américaines qui ont apporté leur concours ».
Après avoir transité par l’ambassade de France à Bagdad, Bernard Planche devrait ensuite regagner la France. A Lyon, sa compagne refuse de parler de la libération de son ami et renvoie les journalistes vers le quai d’Orsay et vers la famille de l’ex-otage.
A Paris, le ministre français des Affaires étrangères a eu « une pensée particulière, en ce jour où nous récupérons Bernard Planche », pour les Français qui demeurent « otages ou disparus ». Philippe Douste-Blazy ne l’a pas citée mais tout le monde pense en particulier à Ingrid Bétancourt, détenue par les rebelles, en Colombie, depuis près de quatre ans.
Au lendemain de l’enlèvement de Bernard Planche, à Bagdad, le 5 décembre 2005, l’ambassade de France dans la capitale irakienne avait montré son mécontentement face à l’imprudence du Français, installé dans cette capitale en guerre. Il vivait seul dans une grande maison et n’avait pas de gardes.
Nouvelle mise en garde
Selon des indications données au début de cette affaire par le ministère français des Affaires étrangères, 90 ressortissants français sont « répertoriés à Bagdad ». La moitié d’entre eux dépend de ce ministère, une quinzaine d’autres sont des journalistes, le reste appartient à des organisations non gouvernementales. Plus de 40 étrangers sont actuellement otages ou portés disparus en Irak.
Après la libération de Bernard Planche, la France a lancé une nouvelle mise en garde aux Français qui voudraient se rendre en Irak. Le Premier ministre Dominique de Villepin a rappelé « le caractère extrêmement dangereux d’un séjour en Irak », évoquant, dans son communiqué, l’enlèvement récent d’une journaliste américaine à Bagdad. Le chef du gouvernement français a renouvelé les consignes du ministère des Affaires étrangères de « ne pas se rendre » dans ce pays. Réagissant à ce nouvel avertissement, l’association Reporters sans frontières a jugé qu’il « n’était pas possible qu’il n’y ait plus de présence de journaliste à Bagdad ».
Agé de 52 ans, Bernard Planche travaillait pour une organisation non gouvernementale, AACCESS, tournée vers l’aide économique et sociale, très peu connue. Il avait été enlevé à son domicile par des inconnus armés. Selon les autorités irakiennes, le Français travaillait à la station d’épuration de Roussafa, située dans la partie est de la capitale.
par Colette Thomas
Article publié le 08/01/2006 Dernière mise à jour le 08/01/2006 à 16:24 TU