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Irak

A la recherche de l’équilibre politique

Najaf : Les chiites manifestent leur joie à l’annonce des résultats des élections législatives. Ils n’obtiennent pas la majorité absolue des sièges mais ils totalisent 128 sièges sur 275.(Photo : AFP)
Najaf : Les chiites manifestent leur joie à l’annonce des résultats des élections législatives. Ils n’obtiennent pas la majorité absolue des sièges mais ils totalisent 128 sièges sur 275.
(Photo : AFP)
La publication des résultats officiels des élections législatives laisse apparaître qu’aucun parti, ni communauté, ne réunit de majorité absolue au Parlement. La vie politique irakienne sera donc dominée par la recherche d’alliances et de compromis pour gouverner et désigner le nouveau chef de l’Etat.

Les chiites majoritaires dans le pays, où ils représentent plus de 60% de la population, n'ont finalement pas la majorité absolue des suffrages. Ils la ratent de peu c'est vrai puisqu'ils totalisent 128 sièges sur les 275 que compte le Parlement. Mais ils restent toutefois largement majoritaires, suivis par les représentants kurdes qui obtiennent, eux, 53 sièges. Quant aux sunnites, réunis au sein de la coalition du Front uni de la concorde, ils obtiennent 44 sièges au parlement.

Dans le camp chiite toujours, pour être plus précis, la liste de l'ancien Premier ministre laïc Iyad Allaoui ne totalise, elle, que 25 sièges. Autrement les chiites laïcs auront du mal à faire entendre leur voix dans l'assemblée parlementaire. Ces résultats, avant même leur proclamation, avaient été durement critiqués par la communauté sunnite qui criait à la tromperie et aux bourrages des urnes. Ses dirigeants avaient même menacé de boycotter le futur Parlement.

Finalement la mission internationale, chargée de veiller au bon déroulement du scrutin, a reconnu des anomalies mais trop peu dit-elle, moins de 1%, pour qu'un autre scrutin soit organisé. Redoutant une flambée de colère à l'annonce des résultats, les autorités irakiennes ont fermé les frontières du pays pour 48 heures et renforcé toutes les mesures de sécurité.

Les tractations ont commencé

Si les chiites restent bien le groupe majoritaire au Parlement, ils seront toutefois contraints de s'allier avec les kurdes, les sunnites et/ou des candidats des petites listes, voire les trois à la fois. La nouvelle assemblée aura à élire un président de la République. Ce dernier alors, à son tour, désignera une personnalité qui formera un gouvernement.

Mais, pour en arriver là, même une alliance entre chiites et kurdes ne sera pas suffisante : elle ne totaliserait en effet que 181 voix alors qu'il en faudrait 184 pour obtenir une majorité. Un apport des sunnites ou des petites listes sera donc nécessaire pour désigner le président.

Les tractations ont d’ores et déjà commencé. Le président irakien, le kurde Djalal Talabani souhaiterait former un cabinet d'union nationale. Seulement voilà : ce n'est pas le souhait du chiite Abdelazziz Hakim, tête de liste de l'Alliance irakienne unifié. Les sunnites, de leur côté, ont bien l'intention de monnayer leur soutien et leur éventuelle participation à un gouvernement en échange de ministères dotés de réels pouvoirs.


par Toufik  Benaichouche

Article publié le 20/01/2006 Dernière mise à jour le 20/01/2006 à 18:58 TU