Irak
Un chiite nommé Premier ministre
(Photo : AFP)
Jaal Talabani, le premier président kurde de l’histoire récente de l’Irak, a désigné le chiite Jawad al-Maliki comme Premier ministre. Cette nomination met fin à quatre mois d’impasse politique, alors que la violence ne cesse d’augmenter dans le pays. Une attaque contre le siège du ministère de la Défense, dans le centre de Bagdad, a fait dimanche plusieurs victimes.
Jawad al-Maliki dispose maintenant de trente jours pour former son cabinet d’union nationale, rassemblant sunnites, kurdes et chiites. Il s’agit d’une mission extrêmement difficile, car le nouveau gouvernement aura comme tâche immédiate le contrôle des différentes milices armées. Jawad al-Maliki a déclaré, lors de son investiture : «les armées doivent être uniquement aux mains du gouvernement. Il existe une loi prévoyant d’intégrer les milices dans les forces de sécurité».
En juin 2004, le Premier ministre de l’époque, Iyad Allaoui, voulait démanteler ces milices pour intégrer leurs 100 000 membres dans les forces de sécurité nationales ou pour qu’ils puissent revenir à la vie civile. Un accord dans ce sens avait même été établi entre les groupes armés kurdes (du Parti démocratique et de l’Union patriotique du Kusdistan) et les milices chiites Badr, Dawa et Hezbollah. Une seule organisation sunnite, le Parti islamique d’Iraq, avait accepté cet accord qui fut refusé par le leader radical chiite Moqtada Sadr. En réalité, ce compromis n’a jamais été appliqué et les violences interconfessionnelles ont continué, provoquant des milliers de victimes.
Grand espoir des Etats-Unis
Les discussions ont commencé entre les principaux groupes politiques qui font partie du parlement iraquien en vue de la formation du nouveau gouvernement. Le président américain George Bush a déclaré que la désignation de l’exécutif iraquien était un «succès historique qui rendra l’Amérique plus sure». Bush considère que le nouveau gouvernement de Bagdad aura « la responsabilité de déployer les forces de sécurité irakiennes pour vaincre les terroristes et les rebelles. Au fur et à mesure que les irakiens vont s’affirmer, les forces américaines vont pouvoir s’effacer». Le nombre de militaires américains morts en Irak s’élève à plus de 2 300, depuis le début des opérations des Etats Unis et la chute du régime de Saddam Hussein, en mars 2003.
Les spécialistes estiment que la nomination de Jawad al-Maliki a été bien acceptée par les sunnites et par les kurdes. Outre la fin de la violence, l’intégration des milices armées et les problèmes liés à l’occupation militaire américaine, le nouveau premier Ministre irakien devra s’attaquer aussi aux dossiers délicats concernant les interventions des puissances régionales, notamment de l’Iran.
par Antonio Garcia
Article publié le 23/04/2006 Dernière mise à jour le 23/04/2006 à 18:44 TU