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Environnement

Espèces menacées : la liste s’allonge

L'hippopotame vient d'entrer sur la liste des espèces menacées de disparition.(Photo : AFP)
L'hippopotame vient d'entrer sur la liste des espèces menacées de disparition.
(Photo : AFP)
Chaque année, l’Union mondiale pour la nature (UICN) publie la liste des espèces végétales et animales menacées de disparition. Cette année, deux grands animaux font leur apparition sur cette liste rouge, l’hippopotame et l’ours polaire. Mais ils ne sont pas les seuls à être en danger d’extinction, en général à cause de l’homme.

L’hippopotame et l’ours polaire, deux animaux parmi les plus emblématiques, rejoignent la longue liste des animaux menacés de disparition. Cet inventaire est réactualisé chaque année par l’Union mondiale pour la nature (UICN). Cette organisation veille à la conservation la plus large possible de toutes les espèces végétales et animales. Elle souhaite ainsi alerter les humains du risque d’appauvrissement de la biodiversité mondiale. Elle représente un réservoir de gênes pour la pharmacie. Elle contribue à l’équilibre global de la planète.

Deux animaux, l’hippopotame et l’ours polaire sont mis en avant. Pourtant d’autres comme la gazelle dama, jadis la plus répandue au Sahara, ou encore plusieurs espèces de requins, des poissons vivant dans les grands fonds marins, sont également au bord de l’extinction.

Avec plus de 10 000 scientifiques effectuant des observations dans le monde entier, l’Union mondiale pour la nature possède un réseau qui lui permet de faire le bilan de la diversité mondiale, aussi bien végétale qu’animale. Plus de 40 000 espèces ont été répertoriées et actuellement, 16 119 d’entre elles sont menacées d’extinction. Parmi ces espèces en danger, un tiers sont des amphibiens, c’est-à-dire des animaux pouvant vivre dans l’air et dans l’eau ; un quart sont des arbres, des conifères (pin, sapin…) ; un quart concerne la famille des mammifères ; et les oiseaux constituent un huitième de l’ensemble.

Il peut sembler difficile de regretter la disparition de certaines espèces dont l’image a été moins popularisée par les livres d’enfants et les documentaires animaliers. Pourtant la menace d’extinction plane vraiment sur plusieurs variétés de raies et de requins comme l’ange de mer ou le squale-chagrin commun. Chacun, en tout cas, peut facilement s’émouvoir de la possible disparition des ours polaires. Ils font partie intégrante de l’univers du Grand Nord, réputé magnifique et inatteignable. L’UICN classe désormais cet animal parmi les espèces « vulnérables ». Avec le réchauffement de la planète, la banquise du pôle nord rétrécit, les hivers sont moins longs, les températures moins basses. L’environnement de l’ours polaire a changé et ses possibilités de s’alimenter, de trouver du poisson, diminuent. L’organisation de conservation de la nature estime que, au rythme où le climat se réchauffe, la population d’ours blancs pourrait diminuer de 30% au cours des 45 prochaines années. L’UICN appelle donc la communauté internationale à réduire les rejets de gaz à effet de serre qui modifient les climats et provoquent le réchauffement de l’atmosphère, plus prononcé au pôle Nord.

La chasse, la pêche et le réchauffement

Un autre animal de grande taille entre, lui aussi, sur la liste des espèces « vulnérables », c’est l’hippopotame. Le déclin est spectaculaire et s’est produit dans un temps très court. La baisse des effectifs est provoquée « principalement en raison d’un déclin catastrophique en République démocratique du Congo », précise l’UICN. C’est en raison de la chasse que 95% des hippopotames ont été décimés depuis 1994. Dans ce pays dévasté par la guerre, ces animaux ont été abattus par des braconniers, rebelles ou miliciens, à la recherche de viande pour se nourrir ou pour la vendre. L’espèce est menacée bien qu’elle bénéficie d’un espace protégé, le parc national des Virunga.

Qu’il s’agisse de la chasse entraînant le déclin rapide d’une espèce, ou du réchauffement de la planète, ou encore de la pêche avec ses filets toujours plus longs et raclant le fond des océans, l’homme est presque toujours responsable du recul, si ce n’est de la disparition des espèces animales. Pour limiter les effets négatifs de la surpêche, l’organisation de conservation préconise, soit de limiter les prises, soit d’interdire la pêche dans certaines zones pour un temps déterminé. Ce type de mesure semble produire des résultats mitigés. Instauré par l’Union européenne pour empêcher la disparition de certaines espèces de poissons, la limitation des captures a provoqué des discussions sur le niveau des stocks, différentes études scientifiques ne s’accordant pas sur les estimations.

L’association indique, dans sa liste réactualisée pour 2006, que 784 espèces sont officiellement éteintes. Pour 65 autres espèces, la survie a été rendue possible en captivité pour certains animaux et par le biais de cultures pour plusieurs espèces végétales. Cependant pour montrer que la tendance peut s’inverser, l’UICN donne quelques exemples d’espèces qui s’en sont sorties grâce à des mesures de conservation. Exemple : le fou d’Abott. Cet oiseau australien déclinait parce que son milieu disparaissait. Les autorités sont parvenues à limiter la destruction de son habitat naturel. Et en Inde, un vaccin destiné aux animaux domestiques n’est plus utilisé car des traces de ce médicament empoisonnaient les vautours lorsqu’ils s’en prenaient au bétail.

Malgré cette note optimiste, certaines espèces n’arrivent pas à sortir de la liste rouge une fois qu’elles y sont entrées. C’est le cas de deux espèces animales asiatiques, le tigre et l’éléphant. Ils sont menacés d’extinction depuis plus de dix ans. La demande en ivoire et la pharmacopée traditionnelle mettent toujours la pression sur ces animaux, de plus en plus rares, même si leur commerce est illégal. La diminution de la surface des forêts et de l’habitat naturel nécessaires à la survie de ces animaux n’arrange rien.         


par Colette  Thomas

Article publié le 03/05/2006 Dernière mise à jour le 03/05/2006 à 16:42 TU