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Proche-Orient

Olmert s’adresse au Congrès américain

Ehud Olmert devant le Congrès américain  : «J’entends épuiser toutes les possibilités de promouvoir la paix». (Photo : AFP)
Ehud Olmert devant le Congrès américain : «J’entends épuiser toutes les possibilités de promouvoir la paix».
(Photo : AFP)
Face au Congrès américain, mercredi, le Premier ministre israélien a assuré qu’il explorerait d’abord les possibilités de dialogue avec les Palestiniens avant de s’attaquer à redéfinir les frontières d’Israël.

De notre correspondante aux Etats-Unis

Huit semaines après son élection, Ehud Olmert a fait le plein d’assurances en bouclant sa première visite de Premier ministre à Washington. Mardi, le président George Bush a salué ses « idées audacieuses » pour le retrait unilatéral de Cisjordanie. Mercredi, il a été invité à exposer ses idées devant les membres du Congrès réunis qui l’ont interrompu 16 fois… pour l’ovationner.

Le nouveau chef de l’Etat israélien a évoqué devant les parlementaires et sénateurs américains son plan de « réalignement » en Cisjordanie qui redessinera les frontières d’Israël pour 2010. Il le mettra en application, a-t-il dit, s’il n’arrive pas à des pourparlers avec l’Autorité palestinienne. Il en a souligné les « concessions douloureuses », comme le démantèlement de colonies juives isolées, sans entrer dans le détail des annexions qui permettraient, entre autres de former un « Jérusalem unifié ». D’ici l’application de ce plan, Israël n’« attendra pas indéfiniment » que les Palestiniens deviennent des partenaires de négociation acceptables, a averti le Premier ministre.

Le message Bush

Olmert était tenu d’insister sur les voies diplomatiques. Si le président a cautionné ses idées, qui pourraient former « un pas important vers la paix », il n’a pas avalisé son plan spécifiquement et le porte-parole a bien fait valoir que la Maison Blanche préférerait des « accords négociés » à un plan unilatéral. Dans son discours au Capitole, Olmert a fait comprendre qu’il avait reçu le message. « J’entends épuiser toutes les possibilités de promouvoir la paix », a-t-il assuré. Il a dit « tendre la main en signe de paix » au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dont il avait déclaré la veille qu’il comptait le rencontrer « dans un avenir proche ».

Le chef de l’Autorité palestinienne est devenu son seul interlocuteur possible : le Hamas est « une organisation engagée dans un antisémitisme véhément, la glorification de la terreur et la destruction totale d’Israël. » Le Premier ministre israélien a encore reconnu les « aspirations nationales » des Palestiniens, « nos voisins pour toujours », « part inséparable de cette terre, autant que nous. »

Durcissement des attentes

Mais pour s’asseoir à la table des négociations, il a fait la liste des conditions qu’il comptait voir satisfaites, plaçant la barre à une hauteur difficile à atteindre : « Cette Autorité doit renoncer au terrorisme, démanteler l'infrastructure terroriste, accepter les accords et engagements passés et reconnaître le droit à l'existence d'Israël. »

La veille, la Chambre des représentants avait, elle aussi, durci le ton, adoptant un texte bannissant toute aide américaine à l’Autorité palestinienne dirigée par le Hamas. Même la Maison Blanche avait jugé le projet de loi trop dur, car il « lie les mains du président en matière d’aide humanitaire. »

Le Premier ministre israélien a aussi souligné qu’un Iran nucléaire constituerait « une menace essentielle » sur l'existence d'Israël, pressant l’Europe et les Etats-Unis d’agir. « Si nous ne prenons pas au sérieux la rhétorique belliqueuse de l'Iran maintenant, nous serons forcés de prendre au sérieux son agression nucléaire plus tard », a souligné M. Olmert. Selon lui, dans cette affaire, les Occidentaux ne peuvent pas se permettre d’échouer : « La communauté internationale ne sera pas jugée à ses intentions mais à ses résultats. »


par Guillemette  Faure

Article publié le 25/05/2006 Dernière mise à jour le 25/05/2006 à 12:37 TU

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Leïla Chahid

Déléguée de la Palestine auprès de l'Union européenne

«Le Hamas a commencé sa mutation en parti politique.»

[25/05/2006]

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