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Irak

Bonne nouvelle pour George Bush

«&nbsp;<em>Zarqaoui est mort, mais la difficile et nécessaire mission en Irak continue&nbsp;</em>» a prévenu Georges Bush. 

		(Photo : AFP)
« Zarqaoui est mort, mais la difficile et nécessaire mission en Irak continue » a prévenu Georges Bush.
(Photo : AFP)
Le président américain veut tirer bénéfice de la mort du chef d’al-Qaïda en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, pour regagner la confiance de l’opinion publique américaine sur sa politique irakienne. Prudent, il s’est néanmoins gardé de tout triomphalisme.

De notre correspondante aux Etats-Unis

Avec la mort d’Abou Moussab al-Zarqaoui, « coup sévère pour al-Qaïda », George W. Bush tient la bonne nouvelle du front irakien dont il avait besoin. Aujourd’hui, avec un tiers d’opinions positives (33% selon USA-Today), la popularité du président américain a dégringolé avec celle de la guerre en Irak dont il avait fait l’enjeu principal de sa campagne de réélection de 2004. Le dernier sondage d’Ipsos indique que 59% des Américains estiment désormais que les Etats-Unis ont fait une erreur en entrant en guerre contre l’Irak. Les deux tiers d’entre eux désapprouvent la façon dont le président gère cette guerre.

Jeudi au petit matin devant la roseraie de la Maison Blanche, l’annonce de la mort d’al-Zarqaoui a été l’occasion de faire passer plusieurs messages positifs. D’abord redorer le blason de l’armée américaine alors que la presse et des fuites d’enquête militaire font peu à peu la lumière sur les soupçons de massacre par des Marines de 24 civils à Haditha en mars dernier. « Les Américains peuvent être franchement fiers des hommes et des femmes qui forment leur armée », a déclaré George Bush.

Messages positifs

C’est aussi l’occasion de souligner la collaboration des équipes américaines et irakiennes et de laisser entendre qu’une relève irakienne est en marche. Les forces de la « coalition » ont ensuite souligné qu’al-Zarqaoui avait été localisé grâce à des renseignements obtenus par des Irakiens. Contrairement à l’arrestation de Saddam Hussein en décembre 2003, les Américains ont laissé au gouvernement irakien le soin d’annoncer la fin d’al-Zarqaoui. Bush a félicité le gouvernement irakien qui, pour la première fois depuis les élections de décembre, est désormais au complet avec la nomination de ministres de la Défense et de l’Intérieur.

La mort du chef de la cellule d’al-Qaïda en Irak aura-t-elle sur l’opinion américaine l’impact qu’avait eu la capture de Saddam Hussein ? En décembre 2003, la popularité de George Bush était remontée de sept points dans les sondages. Mais depuis, à l’exception du léger sursaut des élections de janvier 2005, même les avancées politiques, des élections à la formation d’un nouveau gouvernement, n’ont pas réussi à convaincre les Américains que les choses allaient dans le bon sens en Irak.

Attentes revues à la baisse

Cette fois-ci, le président américain s’est voulu plus sobre et plus prudent, loin du ton triomphaliste et des ambiances de banderoles, proclamant « Mission accomplie ! », de mai 2003. « Des jours difficiles nous attendent en Irak, qui vont exiger la patience du peuple américain », a-t-il prévenu, ajoutant : « Zarqaoui est mort, mais la difficile et nécessaire mission en Irak continue. » Le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow a lui aussi souligné que la mort de l’ennemi terroriste n’allait « pas changer la situation du jour au lendemain » et qu’il fallait même s’attendre à des actes de violence en représailles dans les prochains jours.

Le président Bush a annoncé qu’il allait tenir lundi une réunion à Camp David avec ses conseillers à la sécurité nationale. « Nos diplomates et commandants militaires en Irak vont me donner une évaluation des changements récents sur le terrain en matière politique, économique et de sécurité », a-t-il dit. Le lendemain, en présence de l’ambassadeur irakien aux Etats-Unis, la même équipe sera en téléconférence avec le gouvernement irakien. Ils discuteront, selon Bush, des manières de « déployer au mieux les ressources américaines en Irak pour atteindre notre objectif d’un Irak capable de se gouverner, de se défendre et être autonome. »



par Guillemette  Faure

Article publié le 09/06/2006Dernière mise à jour le 09/06/2006 à TU