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Proche-Orient

Un cessez-le-feu à l'ordre du jour de Rome

Juste avant de rencontrer Condoleezza Rice,  Ehud Olmert autorisait l'ouverture d'un pont aérien humanitaire au Liban, tout en réaffirmant sa détermination à vaincre le Hezbollah.  

		(Photo : AFP)
Juste avant de rencontrer Condoleezza Rice, Ehud Olmert autorisait l'ouverture d'un pont aérien humanitaire au Liban, tout en réaffirmant sa détermination à vaincre le Hezbollah.
(Photo : AFP)
La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, poursuit sa tournée au Proche-Orient. Elle a rencontré mardi à Jérusalem, le Premier ministre Ehud Olmert qui a affirmé sa détermination à continuer de se battre contre le Hezbollah. «Le temps est venu pour un nouveau Proche-Orient», a répété de son côté la chef de la diplomatie américaine. Par ailleurs, le président du Conseil italien, Romano Prodi, a déclaré mardi qu'un cessez-le-feu serait le principal objectif de la conférence internationale sur le conflit au Proche-Orient, prévue à Rome, le 26 juillet. «Nous voulions que des problèmes fondamentaux soient abordés lors de ce sommet: le premier d'entre eux est le cessez-le-feu», a indiqué Romano Prodi.

2 000 manifestants ont déferlé dans les rues de Ramallah, juste avant que Condoleezza Rice n'arrive en voiture depuis Jérusalem, pour rencontrer le président palestinien, Mahmoud Abbas. C’est une ville morte qu’a traversée l’Américaine, la plupart des commerçants ayant baissé leurs rideaux suite à un appel à la grève générale lancé par l’ensemble des groupes palestiniens. Les manifestants ont conspué la politique de Washington et affiché leur soutien au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ils n’ont pas pu toutefois rejoindre le quartier général de l’Autorité palestinienne. Des forces de sécurité les en ont empêchés. Dès la sortie de son entretien avec Condoleezza Rice, le président Mahmoud Abbas a réclamé un cessez-le-feu immédiat au Liban ainsi que l’arrêt des opérations dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Mahmoud Abbas a aussi lancé un appel à des négociations entre Israël et le gouvernement libanais. 

Comme elle l’a fait lundi au Liban avec le Premier ministre Fouad Siniora et le président du Parlement libanais qui est aussi le chef du mouvement chiite Amal, Nabih Berri, Condoleezza Rice a proposé un plan de sortie de crise au président de l'Autorité palestinienne. A Beyrouth, le succès n’a pas été foudroyant. Nabih Berri, qui sert d’intermédiaire avec le Hezbollah, l’a rejeté car il n’y est pas question d’échange de prisonniers. Le Hezbollah réclame en effet de troquer les deux soldats israéliens qu’il a capturés, contre les prisonniers arabes détenus en Israël. Mais Madame Rice est restée ferme face au chef d'Amal, en prévenant «que la situation à la frontière ne saurait revenir à ce qu’elle était avant le 12 juillet», jour où les soldats israéliens ont été enlevés.

Pour Nabih Berri, c’est non

Pour les Etats-Unis, il n’est pas question que le Hezbollah maintienne ses positions au Liban sud. Dans cet objectif, si l'on en croit le Washington Post, le plan américain prévoirait de déployer une force internationale, peut-être dirigée par l’Otan, dans une zone tampon purgée du Hezbollah. C’est cette force qui aurait ensuite la mission d’entraîner l’armée libanaise pour se voir confier in fine la tâche de désarmer et de contrôler la milice chiite. C'est une deuxième raison pour le chef d'Amal de rejeter le plan américain. Sa mise en oeuvre risquerait de «déclencher des querelles internes et cela est très dangereux», a-t-il estimé.

Pas du tout découragée, la délégation américaine veut croire que le gouvernement libanais sera de meilleure composition. Selon l’entourage de Madame Rice, Fouad Siniora aurait promis d’étudier sa proposition plus en détail, avec son gouvernement. «Siniora et les Américains sont en phase, nous  travaillons dans le même but», assurent ces derniers qui se raccrochent quand même au fait qu’«il n’y a pas eu de fin de non-recevoir» de la part du Libanais. Mais pas l’ombre d’un engagement non plus.

Ce sera nous ou le Hezbollah

Juste avant de rencontrer Condoleezza Rice, mardi, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a annoncé qu'il autorisait l'ouverture d'un pont aérien humanitaire au Liban. En même temps il a redit sa détermination à continuer de se battre contre le Hezbollah. «Ce sera nous ou le Hezbollah», a encore martelé le vice-Premier ministre et prix Nobel de la Paix, Shimon Peres, devant le Parlement israélien. Ces déclarations va-t-en-guerre à deux voix font écho aux opérations terrestres et aériennes qui ont été renforcées lundi matin pour prendre Bint-Jbeil, bastion du Hezbollah, au Liban sud. Malgré ces attaques, la force du Hezbollah ne semble pas encore sérieusement entamée. La milice continue en effet de tirer des missiles sur le nord d’Israël et notamment sur Haïfa, à partir de la ville libanaise de Tyr, semble-t-il.

Mercredi, la patronne de la diplomatie américaine doit rejoindre Rome où se tiendra une conférence internationale sur la situation au Proche-Orient. Sur la question de savoir si elle avait l’intention de retourner dans les capitales visitées ces deux derniers jours, Condoleezza Rice a définitivement jeté aux oubliettes la «diplomatie navette» chère à ses prédécesseurs. Quant aux reproches qui lui sont faits d’écarter de ses consultations la Syrie et l’Iran, pourtant qualifiés de soutien actifs au Hezbollah par Washington, elle répond que lorsque les discussions ont eu lieu avec la Syrie, «cette dernière ne s’est pas pliée aux exigences de la communauté internationale».

A la fin de ce premier round peu fructueux, il reste néanmoins à la secrétaire d’Etat l’étape romaine. On y attend mercredi, les ministres et les hauts responsables de 18 pays et organisations internationales. Les discussions autour de la table, et plus encore dans les couloirs, risquent d’être intenses. Encore une fois, l’ONU défendra une position bien éloignée de celle de l’administration Bush. Kofi Annan a en effet annoncé avant même son départ, qu’il demandera un cessez-le-feu et le déploiement d’une force internationale. Mais il abordera aussi un point beaucoup plus controversé, celui de la participation de la Syrie et de l’Iran à des pourparlers, une condition sine qua non pour résoudre la crise, selon lui.  

par Claire  Arsenault

Article publié le 25/07/2006Dernière mise à jour le 25/07/2006 à TU

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(©AFP/Bourgoing/RFI)

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