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Sri Lanka

Des dizaines d’enfants tués dans le bombardement d’un orphelinat

Depuis plus de trois semaines l’armée sri-lankaise et les rebelles de tamouls se livrent à des combats sanglants. 

		(Photo : AFP)
Depuis plus de trois semaines l’armée sri-lankaise et les rebelles de tamouls se livrent à des combats sanglants.
(Photo : AFP)

Les rebelles tamouls du LTTE accusent l’armée d’avoir bombardé un orphelinat dans le nord-est de l’île faisant une soixantaine de morts alors que des combats se poursuivent depuis trois semaines à l’extrême nord de l’île. Dans la capitale, Colombo, des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place après un attentat visant l’ambassadeur du Pakistan. Le diplomate a échappé à l’explosion mais 7 personnes ont été tuées au moment où Islamabad envisage de fournir des armes à l’armée gouvernementale.


Au Sri Lanka, les écoles devaient fermer la semaine prochaine pour les vacances d'août. Leurs portes sont finalement closes dès aujourd'hui, une mesure prise par le gouvernement qui craint des représailles après un sanglant bombardement de l'armée, lundi. Selon les rebelles tamouls, 61 enfants ont péri dans un orphelinat tamoul du nord-est du pays.

L'Unicef (le Fonds des Nations unies pour l’enfance) ainsi que des membres de la mission de contrôle de la trêve se sont rendus sur place. Leurs premières observations démontent la thèse soutenue par l'armée, selon laquelle il s'agissait d'enfants-soldats.

Ni enfants-soldats, ni activités militaires

Premier compte-rendu de l'enquête: il n'existe «aucune preuve» que des enfants-soldats se trouvaient sur ce site. La représentante de l'Unicef au Sri Lanka est formelle: «il s'agissait d'enfants des écoles environnantes qui participaient à un atelier d'entraînement aux soins médicaux d'urgence».

Le porte-parole de la Mission de contrôle du cessez-le-feu confirme ces constatations et ajoute, après visite du site, «n'y avoir vu aucune indication d'activités militaires». Aucune trace d'uniformes rebelles, aucune trace d’un quelconque matériel appartenant aux Tigres de l'Eelam tamoul. Voilà donc les arguments de l'armée anéantis. L'armée qui affirmait avoir visé un centre d'entraînement des rebelles LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul).

Se pose maintenant la question du bilan. Les rebelles tamouls parlent de 61 victimes et de 129 blessés. La représentante de l'Unicef qui s'est rendue dans un hôpital proche dit avoir vu une centaine de blessés, essentiellement des jeunes filles, souffrant de plaies à la tête provoquées par des éclats de bombes. Mais, elle explique qu'il est impossible d'établir un bilan.

L’Unicef s'inquiète des conséquences de la montée des violences dans lesquelles les enfants sont pris en étau de manière répétée et rappelle que de nombreux éléments indiquent que les rebelles recrutent des enfants-soldats.



par Nathalie  Tourret

Article publié le 15/08/2006Dernière mise à jour le 15/08/2006 à TU