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République démocratique du Congo

Kabila et Bemba ont rendez-vous le 29 octobre

Peu avant l'annonce des résultats provisoires des élections en RD Congo, par le chef de la Commission électorale indépendante Apolinaire Malu Malu (photo), des affrontements ont éclaté entre les partisans de Joseph Kabila et de Jean-Pierre Bemba. 

		(Photo : AFP)
Peu avant l'annonce des résultats provisoires des élections en RD Congo, par le chef de la Commission électorale indépendante Apolinaire Malu Malu (photo), des affrontements ont éclaté entre les partisans de Joseph Kabila et de Jean-Pierre Bemba.
(Photo : AFP)
Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 30 juillet dernier sont annoncés par la commission électorale indépendante (CEI). Sans surprise, Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba arrivent en tête de la consultation et se retrouveront le 29 octobre pour le second tour de la présidentielle. Mais pour l’heure, ce sont des échauffourées dans la ville de Kinshasa qui retiennent l’attention.

Le candidat Joseph Kabila, président sortant, est crédité d’un score de 44,81% et retrouvera au second tour Jean-Pierre Bemba, un des quatre vice-présidents, qui totalise 20,03% des suffrages. Ces deux premiers candidats ne contestent pas les résultats, mais chacun dans son camp appréhende le second tour. Ces raisons sont-elles suffisantes pour déclencher des affrontements armés comme cela a déjà été le cas à Kinshasa en fin d’après-midi du 20 août, quelques heures avant l’annonce officielle des résultats ? La question reste sans réponse, d’autant plus que, les causes réelles et éventuellement les responsabilités des accrochages n’ont pas été tirées au clair.  

Un bilan provisoire dressé par la police fait état de cinq personnes tuées et de plusieurs dizaines de blessés. Les échanges de coups de feu qui ont démarré dès la fin de l’après-midi ont duré toute la nuit avant que la capitale ne retrouve son calme. Des unités de la Mission des Nations unies au Congo (MONUC) et des Forces armées congolaises (FAC) ont mené des patrouilles communes avec des blindés légers dans la ville de Kinshasa. Une des victimes serait un soldat affecté à la garde de Jean-Pierre Bemba. Il a été abattu non loin du siège du Mouvement de libération du Congo (MLC) et de la télévision privée appartenant au leader du MLC. Les autres victimes sont des civils.

Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU a appelé au calme et exhorté tous les Congolais «à respecter le résultat final des élections dans un esprit de paix et de réconciliation». Les réclamations sont recevables dans les trois jours qui suivent l’annonce des résultats provisoires par la CEI. Il appartiendra, alors, à la Cour suprême de Justice, après analyse des contentieux, de proclamer les résultas définitifs au plus tard le 31 août prochain. De nombreux candidats ont déjà annoncé leurs intentions de déposer des plaintes pour «fraudes et irrégularités».

Les chefs de guerre n’ont pas de légitimité politique

Ces réclamations semblent plus anecdotiques que reflétant une situation générale délétère. Les observateurs internationaux ont jugé le scrutin «globalement correct». Les réclamations des candidats malheureux ne changeront rien aux grandes tendances révélées par le scrutin. Par ailleurs, la lecture des résultats montre bien que certains chefs de guerre, de milice ou de rébellion ne sont pas forcément des leaders politiques, tels que Antipas  Mbusa Nyamwisi ou Roger Lumbala. Malgré le contrôle militaire exercé sur des régions entières à l’est du Congo, Azarias Ruberwa, chef du RCD-Goma (Rassemblement congolais pour la démocratie) soutenu par le Rwanda, et vice-président de la République, arrive difficilement à réunir sous son nom quelque 285 641 voix soit 1,69% des suffrages, ce qui révèle l’inexistence de bases politiques et populaires.

Arthur Zahidi Ngoma, vice-président du gouvernement de transition où il était censé représenter l’opposition non-armée, damant de fait le pion du parti historique d’Etienne Tshisekedi, n’obtient que 0,34% des suffrages, loin derrière un Oscar Kashala par exemple (3,46% des suffrages), un médecin résident aux Etats-Unis, récemment inquiété dans une prétendue affaire de coup d’Etat, mais derrière aussi Nzanga Mobutu, fils du défunt président Mobutu Sese Seko, qui emporte 4,77% des voix. Ce dernier enlève ainsi à Jean-Pierre Bemba une partie de l’électorat nostalgique de l’ancien dictateur. Le fils Mobutu arrive en quatrième position, derrière le lumumbiste Antoine Gizenga qui, avec 13,06% des suffrages, se taille un rôle d’arbitre au deuxième tour. Enfin, parmi les quatre femmes présentes au scrutin présidentiel, la fille du premier président du pays, Justine Kasa Vubu, est la mieux placée, avec un score de 0,44%.

Selon la CEI, 17 931 238 électeurs (sur 25 420 199 inscrits) sont allés aux urnes où ont été recensés 16 937 534 suffrages recevables puisque près d’un million de bulletins ont été déclarés nuls ou blancs. Le taux de participation est de 70,54%. Et les 33 candidats à la présidentielle se répartissent les suffrages comme suit :

- Joseph Kabila Kabange : 7 590 485 voix soit 44,81%.

- Jean-Pierre Bemba Gombo : 3.392 592 - 20,03%.

- Antoine Gizenga : 2 211290 - 13,06%.

- Nzanga Joseph-François Mobutu : 808 397 - 4,77%.

- Oscar Kashala Lukumuenda : 585 410 - 3,46%.

- Azarias Ruberwa Manymwa : 285 641 - 1,69%.

- Pierre Pay Pay Wa Syakassighe : 267 749 - 1,58%.

- Vincent de Paul Lunda Bululu : 237 257 - 1,40%.

- Joseph Olenghannkoy Mukundji : 102 186 - 0,6%.

- Pierre-Anatole Matusila : 99 408 - 0,59%.

- Antipas Mbusa Nyamwisi : 96 503 - 0,57%.

- Emmanuel-Bernard Kabatu Suila : 86 143 - 0,51%.

- Eugène Diomi Ndongala : 85 897 - 0,51%.

- Kasonga Bnuingala : 82 045 - 0,48%.

- Christophe Mboso Nkodia Pwanga : 7 .983 - 0,47%.

- Norbert Likulia Bolongo : 77 851 - 0,46%.

- Roger Lumbala : 75 644 - 0,45%. 

- Justine Mpoyo- Kasa Vubu : 75 065 - 0,44%.

- Guy-Patrice Lumumba : 71 699 - 0,42%.

- Catherine Marthe Nzuzu Wa Mbombo : 65 188 - 0,38%.

- Alou Bonioma Kalokola : 63 692 - 0,38%.

- Paul-Joseph Munguliba Mutombo : 59 228 - 0,35%.

- Arthur Zahidi Ngoma : 57 277 - 0,34%.

- Wivine Nlandu Kavidi : 54 482 - 0,32%.

- Gérard Kamanda Wa Kamanda : 52 084 - 0,31%.

- Florentin Mokonda Bonza : 49 292 - 0,29%.

- Raphaël Mnuyi Kalala : 44 030 - 0,26%.

- Jacob Niemba Souga : 40 188 - 0,24%.

- Jonas Mukamba Kadiata Nzemba : 39 973 - 0,24%.

- Marie-Thérèse Nlandu Mpolo Nene : 35 587 - 0,21%

- Osée Muyima Ndjoko : 25 198 - 0,15%.

- Hassan Thassinda Uba Thassinda : 23 327 - 0,14%.

- Timothée Moleka Nzulama : 17 753 - 0,10%.



par Didier  Samson

Article publié le 21/08/2006 Dernière mise à jour le 21/08/2006 à 17:03 TU