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République démocratique du Congo

Accord sur le cantonnement des troupes

Après la signature de l'accord de cantonnement des troupes fidèles à Joseph Kabila et à Jean-Pierre Bemba, seules la police congolaise et les troupes sous mandat des Nations unies ont le droit de patrouiller dans Kinshasa. 

		(Photo : AFP)
Après la signature de l'accord de cantonnement des troupes fidèles à Joseph Kabila et à Jean-Pierre Bemba, seules la police congolaise et les troupes sous mandat des Nations unies ont le droit de patrouiller dans Kinshasa.
(Photo : AFP)
Kinshasa retrouve son calme et les activités dans la ville reprennent progressivement leur cours normal. Les partisans du président Joseph Kabila et du vice-président Jean-Pierre Bemba ont signé un accord de cantonnement de leurs troupes ce qui devrait favoriser la poursuite du processus électoral.

Les accrochages déclenchés le 20 août entre les partisans du président Joseph Kabila et ceux du vice-président Jean-Pierre Bemba n’ont connu que des accalmies passagères pendant 48 heures. Les 21 et 22 août se sont plutôt des tirs à l’arme lourde qui ont inquiété les Kinois et toutes les institutions qui suivent le processus électoral au Congo. Les nombreux observateurs sur place ont craint que ces affrontements à Kinshasa ne trouvent des échos en provinces et ne débouchent sur une nouvelle guerre du Congo. Le Conseil de sécurité en a appelé à la responsabilité des uns et des autres et semble avoir été entendu. 

Les deux camps belligérants ont désigné des représentants à une réunion qui s’est tenue au siège de la Mission des Nations unies pour le Congo (Monuc) dans la soirée du 22 août. Outre la Monuc, étaient présents à cette réunion, les cadres du ministère de la Défense, le chef d’état-major des Forces armées du Congo (FARDC), l’inspecteur général de la Police nationale, le commandant de la Garde républicaine, le conseiller militaire du président de la république, des officiers de la garde du vice-président Jean-Pierre Bemba, la Force européenne (Eurofor), la Mission européenne de police (Eupol) qui ont rapidement trouvé un terrain d’entente.

La police congolaise retrouve la plénitude de sa mission

Un cessez-le-feu immédiat a été unanimement décidé et les termes d’un cantonnement de toutes les troupes des FARDC, de la Garde républicaine et des militaires affectés à la sécurité de Jean-Pierre Bemba ont été adoptés. L’effet a été immédiat puisque les tirs entendus dans la nuit du 22 août étaient imputables à la police nationale qui tiraient en l’air pour «disperser des groupes de pillards», dit-on de sources policières à Kinshasa. Les participants à la réunion ont mis sur pied deux groupes mixtes de surveillance du retrait des différents protagonistes du centre ville de Kinshasa. «Seule la police congolaise a en charge l’ordre public», précise l’accord qui prévoit par ailleurs des patrouilles communes «Monuc-Eufor-Eupol et police nationale congolaise». Cette dernière aurait payé un lourd tribut dans les affrontements qui ont fait au moins 16 morts.

Pour soutenir la mission de l’Eufor et renforcer son dispositif, une cinquantaine de soldats français, portugais, et suédois des forces spéciales basées au Gabon ont été transférés à Kinshasa. Trois hélicoptères sont également mis à la disposition de la Force européenne pour appuyer les opérations de surveillance et éventuellement d’intervention. L’Allemagne a décidé d’envoyer 780 soldats pour renforcer les effectifs de l’Eufor basée au Gabon, alors que 180 militaires allemands et néerlandais sont déjà présents sur le sol congolais.

Même si le cessez-le-feu est pour l’instant respecté, des soldats armés sont toujours en faction devant la résidence de Jean-Pierre Bemba, «malgré l’accord de cantonnement des troupes signé mardi», remarque l’AFP.



par Didier  Samson

Article publié le 23/08/2006 Dernière mise à jour le 23/08/2006 à 17:06 TU