France 2007 - élection présidentielle
Sarkozy bat la cybercampagne
(Image : RFI)
L’UMP en est convaincu, une partie de la campagne électorale de 2007 se jouera sur la Toile. C’est pourquoi les partisans de Nicolas Sarkozy ont décidé d’investir tous azimuts cet espace numérique pour conquérir de nouveaux électeurs. La France compte désormais près de 27 millions d’internautes. Le moyen d’en toucher un maximum: le moteur de recherche Google et ses fameux mots-clés.
Le service publicitaire AdWords de Google qui a fait le succès commercial du leader de la recherche en ligne permet de faire la promotion d’un site en lui achetant des mots-clés. Concrètement, à chaque fois qu’un mot loué par l’UMP est tapé par un internaute, un lien vers le site UMP apparaît à l’écran. Or depuis quelques mois, la formation de Nicolas Sarkozy abuse de ces liens promotionnels pour faire parler d’elle sur le Net. L’UMP a ainsi acheté les mots «banlieue», «racaille» mais également les noms de «Ségolène Royal» ou «Jack Lang». L’affaire a tellement dérangé les socialistes que le PS a vivement encouragé ses militants à cliquer sur les fameux liens pour augmenter la facture de l’UMP qui paie à chaque clic sur une de ces publicités.
L’université d’été disponible en P2P
Et ce n’est pas la seule campagne de marketing en ligne qui a soulevé une polémique opposant l’UMP et plusieurs autres partis politique. A l’instar des candidats américains lors des dernières élections présidentielles, un mail lancé en septembre 2005 par l’UMP (baptisé «Sarkospam» par ses détracteurs) a été envoyé à plusieurs dizaines de milliers d’internautes sans leur consentement. Cet envoi massif de mails réalisé à partir de bases de données achetées a engendré une centaine de plaintes auprès de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil).
L’UMP a compris l’importance grandissante de l’internet et tout l’intérêt qu’il pouvait en tirer comme l’explique le secrétaire national de l’UMP Claude Malhuret, chargé de la coordination de la stratégie Web avec Thierry Solere, élu local des Hauts-de-Seine: «Est-ce qu’internet aura une importance fondamentale, moyenne ou faible sur la prochaine campagne électorale, on ne sait pas. Mais ce qui est certain, c’est que cette influence ne sera pas nulle, et qu’elle est croissante». Et Claude Malhuret d’ajouter: «les campagnes de marketing en ligne nous permettent de recruter des adhérents qui ne viendraient pas jusqu’à nous».
Des chats aux forums en passant par les adhésions en ligne et les newsletters, tout est bon pour occuper le terrain du Net. Le parti encourage ses militants à se saisir du réseau pour battre la campagne en faveur de leur chef. Pour gagner la bataille, l’UMP s’est également offert une plate-forme de blogs. Plus de 500 blogs figurent dans cet annuaire baptisé «Les blogs de la France d'après». Certains, officiellement créés par les jeunes de l’UMP, d’autres sont simplement des blogs lancés par des sympathisants. Ces blogueurs sont autant de relais pour le parti et veillent à ce qui se dit sur la Toile. C’est ainsi que Nicolas Sarkozy a pu en novembre dernier réagir rapidement aux prises de position que le jeune acteur cinéaste engagé Mathieu Kassovitz a tenu sur son blog au sujet de la crise des banlieues.
A l’essaimage de blogs, l’UMP ajoute la mise en place d’une cyber-fédération pour relier tous les militants branchés sur la toile. Le parti a également lancé un concours de podcasts vidéo sur le thème du militantisme. A la pointe de la techno, une partie des débats qu se sont tenus durant l’université d’été de l’UMP à Marseille a été filmée et est disponible sur les sites d’échange de fichiers peer-to-peer (P2P). Dans les prochains mois, ce dispositif numérique va s’amplifier avec des chats vidéo et des émissions sur le web. Pour tous ceux qui ne pourront pas regarder la télévision ou se connecter sur le Web, reste toujours le téléphone mobile… là aussi l’UMP devrait se prêter au jeu pour faire circuler ses idées.
par Myriam Berber
Article publié le 12/09/2006 Dernière mise à jour le 12/09/2006 à 17:15 TU