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Côte d'Ivoire

La dépollution d’Abidjan est lancée

La société française Séché, spécialisée dans le traitement des déchets toxiques, a commencé son travail de décontamination des sites pollués d'Abidjan. 

		(Photo : AFP)
La société française Séché, spécialisée dans le traitement des déchets toxiques, a commencé son travail de décontamination des sites pollués d'Abidjan.
(Photo : AFP)
Le Premier ministre, Charles Konan Banny a officiellement lancé les opérations de dépollution des décharges publiques d’Abidjan. Le gouvernement ivoirien a confié à la société française Séché la direction des opérations qui seront étalées sur plusieurs mois.

La société française Séché, spécialisée dans le traitement des déchets a été choisie par le Premier ministre Charles Konan Banny pour «débarrasser la population de ces déchets toxiques». Vingt-cinq techniciens, à terme ils seront une quarantaine, sont déjà à pied d’œuvre dans la décharge d’Akouédo. Dans un premier temps les techniciens de l’entreprise française envisagent de «sécuriser les lieux et de confiner les déchets». Le but de cette opération est de limiter les risques sanitaires et environnementaux. Deux bonnes semaines seront nécessaires pour cette première phase d’intervention des techniciens français. 

Les responsables de la société Séché prévoient de pomper les substances liquides des décharges puis d’en extraire les produits toxiques dans des fûts. Ils seront par la suite stockés dans des containers avant d’être envoyer en Europe dans des laboratoires spéciaux. Pour effectuer les opérations de pompage et de décontamination des lieux, l’entreprise Séché a débarqué à Abidjan quelque 60 tonnes de matériels. Les opérations les plus délicates sont la dépollution de la quinzaine de sites recensés ayant accueillis les déchets toxiques du Probo Koala.

Responsabilité, sanction

Henri Petitgrand, le porte-parole du groupe Séché évalue à plusieurs centaines de tonnes, les matières toxiques et liquides à pomper, à traiter sur place ou à en envoyer en Europe. Selon le Bureau de la coordination humanitaire des Nations unies en Côte d’Ivoire (OCHA) «les opérations de nettoyage devraient durer deux mois». Les quartiers d’Abobo et d’Akouédo seront traités en priorité parce qu’ils sont les plus pollués de la capitale, précisent les services de l’Onu. En coordination avec les autorités ivoiriennes, l’Ocha insiste sur le travail à fournir afin d’éviter tout déplacement massif des populations de leur lieu d’habitation.

Un mois après le déversement des déchets toxiques, près de 40 000 personnes ont été reçues en consultation. Environ 14 000 d’entre elles seraient plus ou moins intoxiquées. Le bilan fourni par les services médicaux de la capitale fait état de 24 cas graves de personnes intoxiquées qui sont encore hospitalisées et de 7 décès.                

Le Premier ministre en dévoilant la liste de son nouveau gouvernement, dont sont exclus Anaky Kobéna, ministre des Transports, et Jacques Andoh ministre de l’Environnement, fait appel à «l’éthique et la responsabilité dans la gestion publique». En parlant de «scandale d’origine humaine», le Premier ministre situe les responsabilités et sanctionne en première ligne ses deux ministres avant même les conclusions des différentes commissions d’enquête.     

par Didier  Samson

Article publié le 18/09/2006 Dernière mise à jour le 18/09/2006 à 18:18 TU