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Thaïlande

Tentative de putsch à Bangkok

Des chars sont postés devant le siège du gouvernement à Bangkok mardi soir. 

		(Photo : AFP)
Des chars sont postés devant le siège du gouvernement à Bangkok mardi soir.
(Photo : AFP)
Une tentative de coup d’Etat était en cours, mardi 19 septembre au soir à Bangkok. Selon des témoins, des forces loyales au chef de l'armée de terre limogé par le Premier ministre thaïlandais, se sont emparées du siège du gouvernement. Des chars et des soldats fortement armés ont pris position dans certaines rues de la capitale, tandis que les programmes de la télévision ont été interrompus. De son côté, le Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui était mardi à New York, a annoncé sur une chaîne de télévision qu'il avait décrété l'état d'urgence et qu'il avait limogé le chef de l'armée de terre, le général Sonthi Boonyaratglin, qui serait responsable de la situation. Un peu plus tard, un message est apparu sur toutes les chaînes de la télévision nationale indiquant que l'armée et la police avaient pris le contrôle de Bangkok. Les forces loyales au roi Bhumibol Adulyadej se sont emparées de Bangkok pour «maintenir la loi et l'ordre», pouvait-on lire sur ce message.

La télévision nationale diffusait mardi soir un message expliquant que des forces loyales au roi ont pris le contrôle de Bangkok, la capitale thaïlandaise, pour maintenir la loi et l'ordre. Des policiers et des militaires affirment s'être emparés de l'ensemble des six stations de télévision du royaume. Le message diffusé sur l'une de ces télévisions fait référence à un certain «conseil de la réforme politique». Il est encore trop tôt pour savoir  qui est derrière ce qui apparaît comme une tentative de coup d'Etat.

Le général Sonthi Boonyaratglin, limogé par le Premier ministre Thaksin Shinawatra  

		(Photo : AFP)
Le général Sonthi Boonyaratglin, limogé par le Premier ministre Thaksin Shinawatra
(Photo : AFP)

Le Premier ministre thaïlandais, qui est en ce moment à New York pour assister à l'assemblée générale des Nations unies, a immédiatement démis de ses fonctions le lieutenant général Sonthi Boonyaratglin, chef de l'armée de terre.

A 17 heures TU, aucun coup de feu n’avait été tiré. Une quinzaine de blindés avait pris position devant le siège du gouvernement. Les programmes de radio et de télévision ont été interrompus et la télévision nationale diffusait des images de la famille royale et des chants patriotiques, ce qui semble indiquer que les responsables de ce coup de force sont des proches du roi.

Démocratie fragile

La démocratie est récente en Thaïlande. Le dernier coup d'Etat militaire remonte à février 1991. A cette époque le pays vit son 17e coup d'Etat depuis les années 1930. Au cours du mois de mai 1992, à Bangkok, l’armée thaïlandaise violemment avait réprimé des manifestations de masse en faveur de la démocratie. Au moins 52 personnes avaient été tuées et des centaines de personnes blessées. Il faut attendre 1997 et la rédaction d'une nouvelle constitution, après des élections législatives, pour qu'un véritable Etat de droit s'installe en Thaïlande.

Depuis le printemps dernier, l'ancien royaume du Siam connaît une situation politique extrêmement tendue. Le Premier ministre Thakhsin, qui est aussi l'homme d'affaires le plus riche de Thaïlande a été très critiqué pour sa gestion clientéliste et clanique du pouvoir. Des manifestaiorns non violentes ont ébranlé la monarchie pendant de nombreuses semaines au cours desquelles l'armée était restée très discrète. Les anti Thaksin étaient dans les rues de Bangkok. Mais une majorité de Thaïlandais notamment dans les campagnes continuait  à le soutenir. Malgré le boycott de l'opposition, les élections générales ont quand même eu lieu le 2 avril dernier. Des élections remportées haut la main par le Thai Rak Thai, le parti du Premier ministre. Des élections annulées au début de l'été par la commission électorale et reportée plusieurs fois sur fond de rumeurs de corruption.

En fait, la Thaïlande fait face à une situation inédite avec un vide politique et constitutionnel qui laisse à Thaksin le Premier ministre sortant toute latitude pour manoeuvrer un gouvernement de transition dans l'attente de nouvelles élections qui doivent avoir lieu avant la fin de l'année. C'est, vraisemblablement contre le pouvoir de Thaksin que des militaires, ont décidé d'agir et prendre le pouvoir.



par Nicolas  Vescovacci

Article publié le 19/09/2006 Dernière mise à jour le 19/09/2006 à 19:27 TU

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Ghotum Aria

Président du Conseil économique et social thaïlandais

«On a déjà eu beaucoup de coups d'Etat.»

[19/09/2006]

Ghotum Aria

Président du Conseil économique et social thaïlandais

«Toutes les chaînes de TV diffusent la même chose.»

[19/09/2006]

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