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Côte d’Ivoire

Le dernier avertissement de Kofi Annan

Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, exige que ce soit la «dernière transition». 

		(Photo: AFP)
Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, exige que ce soit la «dernière transition».
(Photo: AFP)
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, critique sévèrement la classe politique ivoirienne, tous bords confondus, pour avoir été incapable d’organiser les élections cette année. Le rapport de Kofi Annan, publié mercredi à New York, va être transmis au Conseil de sécurité qui doit se prononcer le 25 octobre sur les recommandations de l’Union africaine. En Côte d’Ivoire, le président Gbagbo estime pour sa part que son pays ne peut pas compter sur la communauté internationale pour sortir de la crise.

Kofi Annan est particulièrement sévère envers les dirigeants politiques de la Côte d’Ivoire qu’il juge responsables du report des élections qui viennent d’être reportées pour la deuxième fois depuis octobre 2005. Le secrétaire général de l’Onu souligne que «à chaque étape critique du processus de paix, certains des principaux dirigeants politiques ivoiriens ont eu recours à l'obstruction calculée, exploitant les failles dans les accords de paix, usant d'arguties juridiques et incitant souvent leurs partisans à la violence». Dans son rapport, il recommande au Conseil de sécurité la plus grande fermeté vis-à-vis des dirigeants ivoiriens dont il dénonce le «manque de volonté politique», les accusant de ne pas avoir été «capables de dépasser leurs intérêts personnels étroits», créant ainsi «un nouveau blocage majeur» du processus électoral.

Dernière transition

Le document estime que l’attitude des politiciens ivoiriens mine les efforts des Nations unies pour rétablir la stabilité et organiser des élections en Côte d’Ivoire. Pour Kofi Annan, «la durée de la future période de transition devrait être déterminée uniquement sur la base du temps nécessaire pour achever le processus de désarmement, démobilisation et réintégration, pour dresser les listes électorales, démanteler les milices, rétablir l'autorité de l'Etat et terminer les préparatifs techniques pour les élections». Mais surtout, ajoute-t-il, cette nouvelle transition doit être «la dernière».

Le rapport souligne que beaucoup reste à faire dans le cadre du rétablissement de l’autorité de l’Etat sur les forces de défense et de sécurité et pour le démantèlement des milices, aussi bien que pour l’établissement des cartes d’identité, dont dépend l’établissement des listes électorales. Le secrétaire général de l’Onu recommande au Conseil de sécurité de faire un «dernier» effort en surveillant la nouvelle période de transition et en renforçant notamment l’autorité du Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny.

Kofi Annan rappelle aux protagonistes de la crise ivoirienne qu’ils pourront être tenus «personnellement responsables» des obstructions au processus de paix et être l’objet des «sanctions ciblées». En même temps, le secrétaire général appelle la communauté internationale à «ne pas abandonner le peuple ivoirien, malgré les compréhensibles frustrations». Enfin, en cas de nouvel échec, il estime que «la Cedeao, l’Union africaine et le Conseil de sécurité pourront être appelés à mettre en place des arrangements transitoires faisant appel à d’éminentes personnalités de la société civile, non partisanes».

Pour sa part le président ivoirien, Laurent Gbagbo, a déjà critiqué ouvertement les recommandations de l’Union africaine, «des mauvais remèdes», selon lui, ajoutant : «il ne faut pas que la Côte d’Ivoire compte sur la communauté internationale pour sortir de la crise». Un message aux Nations unies où le Sud-Coréen Ban Ki-moon s’apprête à prendre la relève de Kofi Annan, le 1er janvier 2007.



par Antonio  Garcia

Article publié le 19/10/2006 Dernière mise à jour le 19/10/2006 à 18:58 TU