Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Tchad

Nouvelles attaques rebelles

Dès la fin de la saison des pluies en septembre dernier l’Est et le Sud-Est du Tchad se sont trouvés à nouveau aux prises à une insécurité croissante. Une coalition de mouvements rebelles opposés au régime de Ndjaména mène des actions militaires qui voient le pouvoir et les auteurs des attaques revendiquer la victoire. Au cours d’un récent épisode les rebelles auraient brièvement occupé deux villes du sud-est du pays, Goz Beïda et Am Timan, avant de se replier.
Les attaques rebelles se poursuivent au sud du Tchad. 

		(Carte : C. Wissing / RFI)
Les attaques rebelles se poursuivent au sud du Tchad.
(Carte : C. Wissing / RFI)


L’offensive des rebelles à l’est et dans le sud-est du Tchad a été qualifiée par le gouvernement tchadien «d’infiltration» de quelques rebelles dans la ville de Goz Beïda. Selon le ministre de la Communication, Hourmadji Moussa Doumgor, les rebelles «ont été repoussés par l’armée». Les autorités tchadiennes affirment également que les rebelles profitent de la faible présence militaire dans certaines localités pour se manifester «en tirant quelques coups de feu en l’air avant de repartir». C’est ainsi qu’elles expliquent l’incursion des rebelles dans la ville d’Am Timan, alors que le porte-parole des rebelles, Acheikh Ibn Oumar, soutient que de violents combats ont eu lieu «avec de nombreuses victimes» dont il ne précise pas le nombre. 

Dimanche dernier, le 22 octobre, la ville Goz Beïda a été brièvement occupée par les rebelles qui en sont repartis en justifiant leur retrait par le souci d’éviter «des combats dans la ville» alors que les forces gouvernementales préparaient «une contre-offensive». En effet, Ndjaména a dépêché dans la région d’importants renforts en hommes, en véhicules blindés et en moyens aériens pour surveiller toute la zone frontalière avec le Darfour, en proie à une guerre civile depuis 2003. Aussi, un avion de connaissance Breguet Atlantique 2 de l’armée française a-t-il été la cible d’un missile sol-air, le lundi 23 octobre. L’appareil français n’a pas été touché. Selon les autorités militaires françaises, le type de missile tiré serait probablement un «SAM 7, ce qui est cohérent avec l’armement utilisé dans le conflit tchadien». Mais les rebelles démentent être l’auteur du tir.

La nouvelle alliance anti-Déby

L’attaque de la ville de Goz Beïda est par ailleurs le premier acte de la nouvelle coalition de rebellions contre le pouvoir de Ndjaména. Baptisée «UFDD», l’Union des forces pour la démocratie et le développement, est la fusion de trois groupes rebelles : le Conseil démocratique révolutionnaire (CDR), dirigé par Acheikh Ibn Oumar, ancien ministre et ancien ambassadeur du Tchad et actuel porte-parole de l’UFDD ; l’Union des forces pour le progrès et la démocratie (UFPD) de l’ancien ministre de la Défense le général Mahamat Nouri et le Front uni pour le changement (Fuc). Cette nouvelle coalition est dirigée par le général Mahamat Nouri qui a quitté le gouvernement en 2003 avant de rejoindre l’opposition armée  au lendemain de la réélection du président Idriss Déby Itno en mai dernier.

«Nous n’avons pas l’intention de menacer Ndjaména pour l’instant, nous allons attaquer des objectifs ciblés», a confié à l’AFP, le général Mahamat Nouri qui a certainement tiré des leçons de la défaite du Fuc, en avril dernier aux portes de Ndjaména, face à l’armée régulière. Des sources proches de la rébellion affirment que plus de 400 hommes en armes seraient actuellement déployés dans un large périmètre autour des villes de Goz Beïda et d’Am Timan à quelque 800 kilomètres à l’est de la capitale.



par Didier  Samson

Article publié le 24/10/2006 Dernière mise à jour le 24/10/2006 à 18:20 TU