Côte d'Ivoire
Consensus difficile autour du projet de résolution à l’ONU
(Photo: AFP)
Après une nouvelle journée de discussions, le Conseil de sécurité des Nations unies avait décidé mardi soir de différer d'une journée le vote du projet de résolution sur la Côte d’Ivoire. Un texte devait être soumis au vote mercredi soir. Il prévoit notamment la prolongation du mandat du président ivoirien Laurent Gbagbo, mais vise aussi à donner de très larges pouvoirs au Premier ministre, Charles Konan Banny, pour mener le pays à des élections d'ici à un an.
Les opposants à cette proposition française de résolution estiment qu'il s'agit d'une violation de la Constitution et de la souveraineté de la Côte d'Ivoire. D’autant que la version originale du projet affirme la prééminence des textes internationaux (résolutions de l'ONU, décisions de l'Union africaine) sur la Constitution ivoirienne. Un précédent que certains membres du Conseil jugent dangereux.
Face à l'absence de consensus entre la France et la République démocratique du Congo d'un côté et les Etats-Unis, la Chine, la Russie, et la Tanzanie de l'autre, il avait donc été décidé de repousser le vote de 24 heures. Selon des sources diplomatiques citées par l'Agence France Presse, une nouvelle session de consultations plénières à huis clos a permis de trouver un consensus mercredi.
L’ambassadeur de France aux Nations Unies, Jean-Marc de la Sablière, reste confiant quant à l’issue du vote.
En Côte d’Ivoire, le projet de résolution ne fait pas non plus l’unanimité. Certains craignent que la proposition française ne suscite la colère des partisans de Laurent Gbagbo car sa formulation réduit les prérogatives du chef de l'Etat. Parallèlement, le vote de ce texte pourrait également provoquer le mécontentement de l'opposition, qui a exigé le départ de Laurent Gbagbo. Plusieurs dizaines de militaires ivoiriens ont été postés mardi après-midi en plusieurs endroits stratégiques d'Abidjan. Un responsable de l'armée a précisé que ce déploiement était une mesure de précaution destinée à protéger la population d'éventuels troubles qui pourraient accompagner le vote de la résolution de l'ONU.
Article publié le 01/11/2006 Dernière mise à jour le 01/11/2006 à 15:15 TU