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Chine-Afrique

Les besoins chinois rencontrent les intérêts africains

La place Tiananmen à Pékin parée aux couleurs africaines. Le prochain sommet Chine-Afrique se tiendra en 2009 au Caire, en Egypte. 

		(Photo : AFP)
La place Tiananmen à Pékin parée aux couleurs africaines. Le prochain sommet Chine-Afrique se tiendra en 2009 au Caire, en Egypte.
(Photo : AFP)
La Chine n’a pas fait mystère de ses intentions et ambitions en Afrique. Le sommet qui s’est achevé le 5 novembre par une cascade d’accords, a démontré que la Chine entend faire de l’Afrique un partenaire stratégique.

«Construire un nouveau type de partenariat stratégique entre la Chine et l’Afrique sur la base de l’égalité politique, la confiance mutuelle, la coopération économique, le gagnant-gagnant et les échanges culturels» : le président Hu Jintao a analysé le nouveau pacte économique et social établi entre la Chine et les pays africains. Un plan d’action, étalé sur une période de deux ans, 2007-2009, a fait converger les intérêts des uns et des autres. Les acteurs du nouveau partenariat ne se sont pas privés de critiques, les uns contre les filières balisées de leurs anciennes puissances coloniales et les autres contre l’hypocrisie des pays riches qui ne «respectent pas leurs engagements». Africains et Chinois ont appelé les pays occidentaux «à ouvrir leurs marchés et à alléger la dette (des pays pauvres)». La Chine, pour joindre la parole aux actes, a annoncé le doublement de son aide à l’Afrique, l’allègement de la dette des pays les plus pauvres et l’ouverture de crédits à taux préférentiel.

Les intérêts bien compris

Les accords conclus avec l’Afrique, pris dans un volume global, sont considérables et participent à de généreux des projets de développement régionaux. Mais, dans le détail des accords bilatéraux, les intérêts évidents apparaissent. De nombreux observateurs occidentaux reprochent alors à la Chine de faire fi de certaines considérations humanitaires et de la violation des droits de l’homme dans certains pays africains. L’exemple du Soudan et du Zimbabwe, «soutenus par la Chine» dans les instances internationales, est régulièrement cité pour expliquer que, malgré les grands discours, la Chine est aussi guidée par ses intérêts immédiats. L’approvisionnement en énergie est, pour la Chine, le grand défi à relever dans les prochaines décennies pour maintenir et accroître sa position de grande puissance économique.

En échange des contrats à signer avec les compagnies pétrolières chinoises, le Nigeria a obtenu de la Chine un accord de construction d’une ligne de chemin de fer. La lutte contre le paludisme, la construction d’infrastructures sanitaires et de communication ont aussi pesé dans la balance en faveur de la société chinoise d’énergie Sinopec qui a décroché le marché d’exploitation du gaz et du pétrole au Liberia. L’Afrique du Sud qui avait limité, l’an dernier, l’importation du textile chinois sollicite, aujourd’hui les entreprises chinoises pour la construction des stades de football en vue de la Coupe du monde 2010 qui se tiendra en Afrique du Sud. Les intérêts bien compris des uns et des autres régissent désormais les relations entre la Chine et les pays africains. En promettant de les soutenir au sein des instances internationales, la Chine n’hésite pas recourir à certains lieux communs réclamant aussi une meilleure représentation des pays en voie de développement au Conseil de sécurité par exemple. Les Africains, eux, n’ont pas joué les blasés et n’ont pas non plus boudé leur plaisir de compter un allié statégique dans le dernier carré des décideurs de ce monde.



par Didier  Samson

Article publié le 06/11/2006 Dernière mise à jour le 06/11/2006 à 18:37 TU