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République démocratique du Congo

Accrochages meurtriers à Kinshasa

Tension à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, où des tirs ont été échangés. 

		(Photo : AFP)
Tension à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, où des tirs ont été échangés.
(Photo : AFP)
Des tirs sporadiques suivis d'échanges à l'arme lourde ont fait quatre morts, samedi à Kinshasa, près d'une résidence du vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, alors que se poursuivait la publication de résultats partiels du second tour de la présidentielle donnant l'avantage au sortant, Joseph Kabila. Le gouverneur de la ville, l'amiral Baudouin Liwanga, a déploré dans la soirée, à la télévision nationale, le décès de trois civils, «une femme et deux hommes», et d'un militaire au cours des violences de la matinée, sans détailler les circonstances de leur mort. Il a interdit jusqu'à nouvel ordre «tout attroupement» dans la capitale et annoncé un renforcement des patrouilles de police.

Les incidents ont commencé samedi matin, lorsque des jeunes ont brûlé des pneus sur la place Mandela, dans le quartier des affaires, non loin de la résidence du vice-président, Jean Pierre Bemba. La police anti-émeute est intervenue. Elle aurait tiré en l'air pour disperser les émeutiers.

Mais ensuite, des tirs sporadiques ont été entendus. Des témoins ont signalé des civils en armes. Les échanges de tirs se sont alors intensifiés.
 
A la mi journée, les incidents ont pris une nouvelle ampleur avec l'utilisation d'armes lourdes. Les protagonistes, dont l'identité n'était pas établie avec certitude, ont tiré au mortiers et au lance-roquettes RPG.

Témoignage d'un habitant du quartier de la Gombé à Kinshasa

«C'était la panique dans la ville, chacun cherchait à fuir. Maintenant les gens sont vraiment inquiets.»

Des tensions étaient à craindre

Dans l’après-midi, les tirs ont cessé. Dès le début des accrochages, des hélicoptères de l'Eufor, la Force européenne, avaient décollé pour surveiller la situation. Quant aux Casques bleus de la Mission de l'Onu en République démocratique du Congo (Monuc), ils patrouillaient encore, dans l’après-midi, à bord de blindés légers.

Des tensions étaient à craindre depuis que circulent des chiffres sur le taux de participation et sur les résultats partiels du second tour de l'élection présidentielle. Les partisans de Jean Pierre Bemba parlent de fraudes. Samedi matin, l'Union pour la Nation, le parti du vice-président, avait d'ailleurs appelé à un rassemblement de protestation qui n'a donc pas pu se tenir.



par Muriel  Pomponne

Article publié le 11/11/2006 Dernière mise à jour le 12/11/2006 à 15:27 TU