République démocratique du Congo
Accrochages meurtriers à Kinshasa
(Photo : AFP)
Les incidents ont commencé samedi matin, lorsque des jeunes ont brûlé des pneus sur la place Mandela, dans le quartier des affaires, non loin de la résidence du vice-président, Jean Pierre Bemba. La police anti-émeute est intervenue. Elle aurait tiré en l'air pour disperser les émeutiers.
Mais ensuite, des tirs sporadiques ont été entendus. Des témoins ont signalé des civils en armes. Les échanges de tirs se sont alors intensifiés.
A la mi journée, les incidents ont pris une nouvelle ampleur avec l'utilisation d'armes lourdes. Les protagonistes, dont l'identité n'était pas établie avec certitude, ont tiré au mortiers et au lance-roquettes RPG.
Témoignage d'un habitant du quartier de la Gombé à Kinshasa
«C'était la panique dans la ville, chacun cherchait à fuir. Maintenant les gens sont vraiment inquiets.»
Dans l’après-midi, les tirs ont cessé. Dès le début des accrochages, des hélicoptères de l'Eufor, la Force européenne, avaient décollé pour surveiller la situation. Quant aux Casques bleus de la Mission de l'Onu en République démocratique du Congo (Monuc), ils patrouillaient encore, dans l’après-midi, à bord de blindés légers.
Des tensions étaient à craindre depuis que circulent des chiffres sur le taux de participation et sur les résultats partiels du second tour de l'élection présidentielle. Les partisans de Jean Pierre Bemba parlent de fraudes. Samedi matin, l'Union pour la Nation, le parti du vice-président, avait d'ailleurs appelé à un rassemblement de protestation qui n'a donc pas pu se tenir.
par Muriel Pomponne
Article publié le 11/11/2006 Dernière mise à jour le 12/11/2006 à 15:27 TU