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République démocratique du Congo

Jean-Pierre Bemba accepte sa défaite

Jean-Pierre Bemba s'incline devant Joseph Kabila. 

		(Photo: AFP)
Jean-Pierre Bemba s'incline devant Joseph Kabila.
(Photo: AFP)

Le chef du Mouvement de libération du Congo (MLC), ancien seigneur de la guerre et ex-vice-président de la transition politique qui vient de s’achever sur la victoire de Joseph Kabila à la présidentielle, Jean-Pierre Bemba s’est engagé publiquement mardi soir à conduire une «opposition républicaine». Pour autant, il ne cache pas sa déception vis-à-vis des résultats qui lui ont donné de grands espoirs dans la moitié ouest du pays, la moins peuplée, tandis que son adversaire, Joseph Kabila, l’emportait massivement dans l’Est, le devançant de quelque 2,6 millions de suffrages.


«J'éprouve une grande déception et de la frustration par rapport à la manière dont la Cour suprême de justice (CSJ) a traité le contentieux électoral du deuxième tour de la présidentielle. Ce procès n'a été ni équitable ni juste», a lancé Jean-Pierre Bemba sur ses chaînes de télévision privée. L’homme de l’Equateur n’a pas vraiment digéré le rejet par la Cour suprême des différents recours déposés par son MLC. Mais en même temps, il s’affiche fair-play, promettant en quelque sorte aux vainqueurs et aux troupes internationales qui assurent leur sécurité de ne pas lâcher ses partisans dans les rues d’une capitale, Kinshasa, où le candidat rompu au lingala a coupé l’herbe électorale sous le pied de son adversaire swahiliphone.

Le Congo sort de cette première présidentielle pluraliste marqué par une ligne de faille électorale est-ouest dont le perdant, Jean-Pierre Bemba ne négligera sans doute pas de tirer quelque profit politique. Il promet en tout cas déjà «devant Dieu, la nation et l'histoire, l'engagement et la responsabilité de conduire désormais le combat pour le changement dans le cadre d'une opposition forte et républicaine».

 

Dans l’immédiat, c’est Joseph Kabila qui remplit sa corbeille présidentielle de félicitations internationales avant sa prestation de serment, le 6 décembre prochain. Le jeune premier président élu de RDC choisira dans sa majorité parlementaire un Premier ministre chargé de former un nouveau gouvernement, d’ici début 2007. En vertu des accords conclus entre les deux tours, le chef du gouvernement devrait provenir du Parti lumumbiste unifié (Palu) de l’octogénaire Antoine Gizenga, qui se réclame toujours du premier chef de gouvernement du Congo indépendant, feu Patrice Lumumba.

A l’instar des Etats-Unis ou de la France, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan félicite Joseph Kabila pour sa victoire et «encourage les dirigeants de l'opposition et leurs partisans à accepter le résultat final de l'élection dans le calme». «Le peuple congolais et la communauté internationale ne tolèreront pas les tentatives de perturbation du processus», menace-t-il en rappelant au passage que «le processus électoral reste incomplet» et en invitant «le gouvernement à prendre les mesures nécessaires afin que le peuple congolais puisse élire ses représentants locaux dans les meilleurs délais».



par Monique  Mas

Article publié le 29/11/2006 Dernière mise à jour le 29/11/2006 à 13:28 TU