République démocratique du Congo
Nouvelles violences à Kinshasa
Echanges de tirs et incendies volontaires ce mardi dans la capitale de la République démocratique du Congo. Les violences ont eu lieu autour des bâtiments de la Cour Suprême de Justice qui examinait un recours contre les résultats de la présidentielle présenté par le perdant, Jean-Pierre Bemba. Les Nations unies «déplorent ce nouvel accès de violence et de vandalisme» qu'elles jugent «injustifié» et appellent tout le monde au calme.
(Photo : AFP)
Le calme est revenu en début d’après-midi ce mardi. Les Casques bleus de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) contrôlaient les abords, encore enfumés, de la Cour Suprême de Justice. Les troubles avaient débuté en milieu de matinée quand la police a tenté de disperser quelque 200 partisans du vice-président Jean-Pierre Bemba, regroupés près de la CSJ. Celle-ci examinait au même moment un recours déposé par Bemba contre les résultats provisoires du second tour de l'élection présidentielle le donnant battu par le président sortant Joseph Kabila.
La Monuc résume ainsi les événements dans son communiqué : « La police nationale congolaise a dû intervenir pour disperser un attroupement d'environ 200 personnes devant la Cour suprême de justice à Kinshasa. A la suite d'un tir de grenade lacrymogène, des éléments incontrôlés ont tiré sur les unités de la Police d'intervention rapide (PIR, police anti-émeute) présentes sur les lieux et incendié un de leurs camions, provoquant ainsi le retrait de la police». Les tireurs seraient, selon des témoins sur place, des membres de la milice gardant la résidence de Jean-Pierre Bemba. Les manifestants ayant le champ libre, ils ont investi les bâtiments de la CSJ et incendié certains locaux annexes. Une centaine de personnes (magistrats, avocats, journalistes...) sont restées environ 45 minutes coincés à l'intérieur de la Cour Suprême de Justice, dont l'audience a été ajournée sine die.
Les avocats de Jean-Pierre Bemba avaient eu le temps de soulever deux exceptions : ils ont tout d'abord demandé et obtenu que des journalistes de la presse audiovisuelle puissent assister aux débats. Ils ont ensuite récusé deux magistrats qu’ils soupçonnent d'avoir des liens de parenté avec le président Kabila. C'est alors que les premiers coups de feu ont commencé à retentir à l'extérieur de la salle.
Le camp Bemba a rejeté la responsabilité des tirs sur la police, dans un message déroulant diffusé sur Canal Kin TV, une chaîne appartenant au vice-président. Les Nations unies «déplorent ce nouvel accès de violence et de vandalisme» qu'elles jugent «injustifié» et appellent tout le monde au calme.par Rédaction Internet (avec AFP)
Article publié le 21/11/2006 Dernière mise à jour le 21/11/2006 à 19:55 TU