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Chili

Le général Pinochet est mort

Le général Augusto Pinochet, le 21 août 1997, à l'Ecole militaire de Santiago. 

		(Photo: AFP)
Le général Augusto Pinochet, le 21 août 1997, à l'Ecole militaire de Santiago.
(Photo: AFP)
Des milliers de Chiliens sont descendus dans les rues de Santiago pour fêter la disparition de Pinochet décédé dimanche des suites d'un accident cardiaque. Quelques sympathisants se sont rassemblés devant l'hôpital où le vieux général est mort. L'histoire retiendra que le vieux dictateur a disparu avant de rendre des comptes à la justice et à son peuple sur ses 17 ans de dictature militaire. Portrait.

Dans son habit militaire, il avait la stature du père tranquille. L'allure altière des généraux bardés de médailles. Mais la poigne de fer d'un dictateur. Car, pour la majorité des Chiliens, Pinochet c'est l'homme du coup d'Etat de 1973. Celui qui a renversé le président Allende, qui a mis fin à la démocratie, légitimé la torture et les assassinats politiques.

Augusto Pinochet est né le 25 novembre 1915, à Valparaiso, dans un milieu modeste descendant d'une famille bretonne arrivée au Chili au 18ème siècle. Après des études primaires et secondaires, il embrasse la carrière militaire en 1933 pour devenir, vingt ans plus tard, commandant dans l'armée de terre.

En 1970, le président Eduardo Frei le nomme général de brigade. En 1973, c'est le président Allende qui le choisit pour diriger l'armée chilienne alors que le pays est au bord de la guerre civile. Le Chili est divisé entre des milices ouvrières favorables au président et des groupes paramilitaires soutenus par une partie de la société – et secrètement par la CIA qui défend des intérêts américains dans le pays.

D'abord loyaliste, le général Pinochet  se joint rapidement au complot qui débouche sur le putsch du 11 septembre 1973. Le palais de la Moneda est bombardé, Allende se donne la mort et des milliers de ses partisans sont arrêtés, torturés et tués.

Mort sans rendre de comptes

Pinochet est, tout de suite, propulsé chef de la junte militaire. Il dissout les syndicats, interdit les partis politiques et se lance dans une répression brutale des opposants politiques. Malgré les critiques, Pinochet ne lâche pas prise et conserve le pouvoir jusqu'en 1990.

La commission Vérité et réconciliation révèle, cette année-là, que le régime du général Pinochet est responsable de la mort et de la disparition de plus de 3 000 personnes. A partir des années 90, la justice chilienne va tenter de lever l'immunité parlementaire de Pinochet, devenu sénateur à vie.

Isolé, l'ancien dictateur doit faire face à une série de procès dans des dossiers de violations des droit de l'homme mais aussi de fraude fiscale pour l'ouverture de comptes secrets à l'étranger.

Le mois dernier, il avait été assigné à résidence dans le cadre de l'affaire de la « Caravane de la mort », du nom d'un escadron qui sillonnait le Chili après le coup d'Etat de 1973.

Augusto Pinochet est mort sans rendre de comptes.

par Nicolas  Vescovacci

Article publié le 10/12/2006 Dernière mise à jour le 10/12/2006 à 12:18 TU

Audio

Chili: les opposants à Pinochet descendent dans la rue

Par Claire Martin

«C'est jusqu'au bout de la nuit que les Chiliens ont célébré la mort d'Augusto Pinochet.»

[11/12/2006]

Pierre Kalfon

Ancien correspondant du «Monde» au Chili

«Pinochet n'était pas quelqu'un d'estimable.»

[11/12/2006]

Carmen Castillo

Militante de la gauche chilienne, installée en France depuis 1977

«Pinochet devait passer devant la justice du peuple chilien, il devait être nommé dans ce qu'il était par la justice de mon pays et sa mort me laisse avec une énorme colère.»

[11/12/2006]

Michèle Drouilly

Victime de la dictature de Pinochet

«Pinochet a échappé une nouvelle fois à la justice.»

[11/12/2006]

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