Chili

Pinochet entre la vie et la mort

L’ancien dictateur, âgé de 91 ans, était, dimanche, dans un état grave, à l’hôpital militaire de Santiago, après une crise cardiaque. Sa vie est «entre les mains de Dieu et des médecins», a indiqué son fils cadet, Marc Antonio Pinochet Hiriart.

Le général Augusto Pinochet, le 21 août 1997, à l'Ecole militaire de Santiago.
(Photo: AFP)

La vie d’Augusto Pinochet est en danger, ont déclaré dimanche ses médecins de l'hôpital militaire de Santiago, la capitale chilienne, où l'ancien dictateur, âgé de 91 ans, a été admis à l'aube après un infarctus du myocarde. Selon le général Guillermo Garin, porte-parole de la famille, le général Pinochet a reçu l'extrême onction, le sacrement catholique donné aux mourrants.

Pinochet est actuellement conscient et son état est stable et sous contrôle après qu'il a subi un pontage coronarien, a précisé le professeur qui le soigne avec une équipe de cardiologues. Les médecins procèdent à une évaluation générale, mais craignent des conséquences, notamment cérébrales, chez un nonagénaire souffrant déjà de diabète et de manque d'irrigation du cerveau.

Sa vie est « entre les mains de Dieu et des médecins », a indiqué son fils cadet, Marc Antonio Pinochet Hiriart. Selon un premier communiqué, publié dans la matinée, le malade était dans « un état grave mais stabilisé », suite à un infarctus et un oedème pulmonaire. Dans la journée, son épouse Lucia Hiriart et deux de ses cinq enfants se sont rendus à l'hôpital.

« Caravane de la mort »

L'ancien dictateur étant assigné à résidence, c'est escortée de la police qu’une ambulance l’a transporté à 2h00 du matin (6h00 TU) de sa maison du quartier élégant de la Dehesa à l'hôpital militaire de Santiago.

Cette mesure judiciaire a été prise en novembre, par un juge chilien, dans le cadre de l'affaire de la « Caravane de la mort », nom d'un escadron qui a sillonné le Chili après le putsch de 1973 pour exécuter les opposants.

Pinochet a dirigé le Chili d’une main de fer pendant 17 ans – les organisations de défense des droits de l'homme estiment que plus de 3000 personnes sont mortes ou ont disparu –, après avoir pris le pouvoir par un coup d'Etat, le 11 septembre 1973. A l'occasion de ses 91 ans, qu’il a fêté en toute discrétion la semaine dernière, il a déclaré dans un message lu par son épouse : « Aujourd'hui, proche de la fin de mes jours, j'assume la responsabilité politique (de mes actions) », ajoutant  qu'il « ne gardait rancœur à personne ».

par Philippe  Quillerier (avec AFP)

Article publié le 03/12/2006 Dernière mise à jour le 03/12/2006 à 15:30 TU