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Proche-Orient

Fatah-Hamas : nouvelles tensions

<p>A Gaza dimanche, des dizaines de milliers de partisans du Fatah se sont rassemblés dans une véritable démonstration de force à l'occasion du 42è anniversaire du parti.</p> 

		(Photo : AFP)

A Gaza dimanche, des dizaines de milliers de partisans du Fatah se sont rassemblés dans une véritable démonstration de force à l'occasion du 42è anniversaire du parti.


(Photo : AFP)
La commémoration du 42ème anniversaire du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes dans le stade Yarmouk de Gaza, le dimanche 7 janvier. Ce rassemblement intervient alors que les relations entre le président palestinien et le Hamas se sont de nouveau dégradées après que Mahmoud Abbas a déclaré que la «Force exécutive», une unité de sécurité mise en place par le parti islamiste après son arrivée au pouvoir, était «illégale».

«Une guerre civile serait une tragédie pour les Palestiniens, la paix et Israël». Shimon Peres, le vice-Premier ministre israélien, a résumé dimanche les craintes d’une grande partie de la communauté internationale face à la montée de la violence dans les territoires palestiniens. Les relations entre les partisans du Fatah du président Mahmoud Abbas et du Hamas du Premier ministre Ismaël Haniyeh n’ont cessé de se dégrader ces dernières semaines et aucune accalmie n’est en vue.

Les militants des deux mouvements se livrent à des attaques quotidiennes les uns contre les autres depuis l’échec des négociations en vue de former un gouvernement d’union nationale et la décision annoncée le 16 décembre par Mahmoud Abbas de convoquer des élections législatives anticipées. Le Hamas qui était arrivé au pouvoir après les élections de janvier 2006 a dénoncé cette initiative et l’a comparé à un «coup d’Etat» car elle remet, selon lui, en cause le choix des électeurs palestiniens.

Une force «illégale»

Dans ce contexte, les déclarations de Mahmoud Abbas, le 6 janvier, sur la «Force exécutive» déployée par le Hamas dans la bande de Gaza, ont exacerbé les tensions. Le président palestinien a publié un communiqué qui indique que cette unité est «considérée comme illégale et hors-la-loi et sera traitée comme telle si elle n’est pas intégrée immédiatement dans les services sécuritaires légaux comme stipulé dans la Loi fondamentale». Le président a, par ailleurs, affirmé : «La Force exécutive n’a jamais été indépendante, nous avons dit qu’elle devait faire partie des services de sécurité. Toute force requiert un décret et il n’a pas été publié. Quiconque prétend que la Force exécutive est indépendante défie la loi et la Constitution».

Cette unité de plus de cinq mille hommes est, en effet, totalement sous le contrôle du Hamas qui l’a créée après son arrivée au pouvoir pour contrecarrer la main-mise du Fatah sur l’appareil de sécurité de l’Autorité palestinienne. Dans l’entourage du président, on l’accuse de mener des actions «armées à la manière d’une milice» et d’entretenir le désordre dans la bande de Gaza. Le Hamas estime, pour sa part, que la «Force exécutive» fait partie de l’appareil de sécurité palestinien puisqu’elle est placée sous le contrôle du ministère de l’Intérieur. Le mouvement islamiste a donc assimilé les propos de Mahmoud Abbas à une provocation à laquelle il a répondu en annonçant sa volonté de doubler les effectifs de l’unité pour les porter à 12 000 hommes d’ici une semaine. Le porte-parole de la «Force exécutive», Islam Chaouane, a ainsi déclaré : «Nous invitons tous les citoyens sincères à se préparer à rejoindre cette force». Il a aussi prévenu : «Il ne sera pas facile de nous démanteler».

Pas d’apaisement

La pression sur le Hamas a été accentuée par le rassemblement organisé par le Fatah à Gaza, dimanche 7 janvier. Le mouvement palestinien n’avait pas réuni un aussi grand nombre de partisans depuis plusieurs années. Cette manifestation a donc pris des allures de démonstration de force. Le député Mohammad Dahlane a profité de cette occasion pour prononcer un discours menaçant. Il a promis une riposte à toute attaque de membres du Fatah et a affirmé que la mort du colonel Mohammed Ghraib, responsable de la force de sécurité préventive fidèle au président, tué il y a trois jours par des partisans du Hamas qui ont attaqué sa maison, ne resterait pas «sans réponse». L’apaisement n’est pas à l’ordre du jour.



par Valérie  Gas

Article publié le 07/01/2007 Dernière mise à jour le 07/01/2007 à 19:27 TU