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Liban

Aide économique, blocage politique

Le Premier ministre libanais Fouad Siniora (à g.) et le président français Jacques Chirac, le 24 janvier à l'Elysée. 

		(Photo: AFP)
Le Premier ministre libanais Fouad Siniora (à g.) et le président français Jacques Chirac, le 24 janvier à l'Elysée.
(Photo: AFP)
Au lendemain de violents affrontements lors de la grève générale organisée par l’opposition qui conteste le plan de réformes du Premier ministre et demande sa démission, Fouad Siniora a lancé ce mercredi à Paris un appel à une reprise du dialogue pour «sauver» le Liban, considérant que «descendre dans la rue ne peut qu’aggraver les problèmes». Il a salué le «rôle efficace» de la France dans l’aide au Liban. Fouad Siniora participe à la conférence internationale, appelée de Paris III, qui se tient ce jeudi dans la capitale française.

Lorsqu’il a quitté son bureau ce matin et a traversé Beyrouth, Fouad Siniora a perçu des images de désolation, des traces de pneus brûlés et des barrages qui ont paralysé la ville lors de la grève générale organisée mardi par l’opposition. Cela lui a «rappelé l’invasion israélienne en 1982» a-t-il déclaré lors de la conférence de presse ce mercredi à Paris, tout en ajoutant «que cela a été fait par des Libanais qui voulaient exprimer leur opinion».Pour Fouad Siniora, le dialogue est la seule sortie pour la crise politique.

Face à l’opposition menée par le Hezbollah, son allié chiite Amal et le courant chrétien de l’ancien Premier ministre Michel Aoun, qui exigent sa démission, Fouad Siniora s’est montré ferme. Il refuse d’organiser des élections anticipées, au nom de la «stabilité» politique. «Dans ce climat chargé, il ne peut y avoir d’élections» a-t-il affirmé.

Le Premier ministre libanais s’est aussi montré déterminé sur le très controversé plan de redressement économique qu’il va présenter à la conférence Paris III. «La réforme doit être faite» a-t-il dit, tout en soulignant que «ce programme de réformes date de 1997», et étant donné qu’il nécessite l’accord du pouvoir législatif, «le Parlement prendra sa décision».

Un soutien financier et politique

Fouad Siniora espère obtenir une aide financière conséquente de la part des pays donateurs, pour alléger la dette publique du pays qui dépasse les 40 milliards de dollars. Il considère que le coût de l’aide, pour élevé qu’il soit, restera toujours «moins élevé que celui qui adviendrait de l’abandon du Liban».

Le Premier ministre libanais a été reçu mercredi à l’Elysée par le président Jacques Chirac qui présidera ce jeudi la conférence de Paris III, à laquelle participeront la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, ainsi que des représentants d’une quarantaine de pays et de nombreuses institutions internationales.

La France a déjà annoncé qu’elle contribuera à l’aide à la reconstruction par un prêt de 500 millions d’euros accordé à des «conditions très avantageuses». Pour sa part, la Commission européenne va octroyer environ 400 millions d’euros, tout en soulignant qu’elle attend des réformes.

Ce mercredi, le président libanais, Emile Lahoud, allié de la Syrie et qui soutient l’opposition, a estimé que la conférence internationale d’aide au Liban n’aurait pas de résultats positifs si l’opposition reste «écartée et marginalisée». Le Premier ministre a rétorqué que «celui qui tient de tels propos devrait avancer de véritables alternatives».

Au-delà de l’aide économique, le premier ministre Fouad Siniora espère recevoir à Paris un soutien politique à son gouvernement, fragilisé après la démission de six ministres pro-syriens à la mi-novembre et face à une opposition qui vient de réussir mardi une démonstration de force en paralysant le pays.

Avant même l'ouverture de la conférence de Paris, le chef du Hezbollah libanais, cheikh Nasrallah, a mis son grain de sel dans la réunion, en qualifiant le président Chirac de «guide spirituel» du gouvernement de Fouad Siniora.  



par Elisa  Drago

Article publié le 24/01/2007 Dernière mise à jour le 24/01/2007 à 18:47 TU

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Jihad Azour

Ministre libanais des Finances

«Ne pas aider le Liban est plus coûteux que l’aider. Ne pas aider le Liban peut avoir des répercussions pas seulement au niveau libanais mais aussi au niveau régional.»

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