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Union africaine

Bras de fer entre le Tchad et le Soudan

Salle des conférences de l'Union africaine. 

		(Photo: Union africaine)
Salle des conférences de l'Union africaine.
(Photo: Union africaine)
Le sommet sera dominé, tout d'abord, par la guerre civile au Darfour. Ce conflit a éclaté il y a plus de trois ans et fait en quelque sorte tâche d'huile, notamment dans l'est du Tchad, frontalier de la province occidentale soudanaise. Le gouvernement tchadien pourrait se retirer de l’UA si le Soudan assume la présidence tournante de l’organisation continentale.

Depuis des mois N'Djamena  et Khartoum s'accusent de déstabilisation mutuelle via des soutiens à des mouvements rebelles. Cette crise demeure aiguë. Samedi, en marge de la conférence des chefs de la diplomatie de l'UA, Ahmat Allami, le ministre tchadien des Affaires étrangères, a laissé entendre que son pays suspendra sa participation à l'UA si, comme prévu, le président soudanais Omar el-Béchir devait assurer la présidence tournante de l'organisation, succédant ainsi au président congolais Denis Sassou N’Guesso.

Ahmat Allami

Ministre tchadien des Affaires étrangères

«Il serait inacceptable que l'Afrique accepte que Omar el-Béchir dirige l'Union africaine.»

Cependant, le président soudanais Omar el-Béchir ne semble pas vouloir pas abdiquer du droit de présider l’Union africaine. Lam Akol, le ministre soudanais des Affaires étrangères, se dit lui convaincu que la présidence de l'UA reviendra bel et bien au président soudanais. Il invoque un engagement pris lors du précédent sommet de l'Organisation à Khartoum, soulignant qu’il n’y avait pas de «conditions non-écrites» comme le rétablissement de la paix au Darfour, pour que la présidence de l’UA puisse être effectivement assumée par le Soudan.

Lam Akol

Ministre soudanais des Affaires étrangères

«Pour l'instant, c'est le Soudan qui doit diriger l'Union africaine.»

Ban Ki-moon, le diplomate sud coréen et successeur de Kofi Annan à la tête des Nations unies, participera lundi à son premier sommet de l'Union africaine. Il a appelé samedi le président soudanais, Omar el-Béchir, à «appliquer ses promesses» sur le Darfour. Le secrétaire général de l'Onu a de nouveau plaidé en faveur d'un déploiement rapide d'une «force hybride» Union africaine-Onu dans la province occidentale soudanaise. Selon les organisations humanitaires, la guerre civile au Darfour a déjà provoqué plus de 200 000 morts et deux millions de déplacés depuis février 2003. La force de l’UA au Darfour (Amis), mal équipée et sous-financée, connait des difficultés avec les milices Djandjawid qui attaquent les populations de cette province et qui sont appuyées par le gouvernement de Khartoum. Le président el-Béchir s’oppose au remplacement des 7 000 soldats de cette force africaine par des Casques bleus.

La question du Darfour et de la présidence soudanaise de l’UA risque de provoquer des divisions au sein de l’organisation : d’un côté, les pays du Maghreb qui soutiennent le Soudan et, de l’autre, les Etats subsahariens qui appuient le Tchad. Les pays de l’Afrique de l’Est, à l’initiative de Djibouti, tentent toutefois de trouver un candidat commun puis que la présidence doit revenir à cette région. La Tanzanie serait ainsi bien placée pour succéder au Congo, à la présidence de l’UA.

par Rédaction Internet  (avec AFP)

Article publié le 28/01/2007 Dernière mise à jour le 28/01/2007 à 16:07 TU