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RCA-Libye

Accord historique entre Bangui et Miskine

Abdoulaye Miskine (d.), chef des rebelles du FDPC et Paul Otto (g.) ministre centrafricain de la Justice. 

		(Photo : AFP)
Abdoulaye Miskine (d.), chef des rebelles du FDPC et Paul Otto (g.) ministre centrafricain de la Justice.
(Photo : AFP)
Le président libyen Mouammar Khadafi est le parrain d'un accord de paix signé dans la nuit de vendredi à samedi, en Libye, entre le gouvernement centrafricain et Abdoulaye Miskine, un important chef rebelle centrafricain proche du président déchu Ange-Félix Patassé.

Le pacte a été paraphé d'un côté par Paul Otto, ministre centrafricain de la Justice et de l’autre, par Miskine en personne. L'accord comporte trois volets : un cessez-le-feu immédiat ; le cantonnement des rebelles avant leur intégration dans l'armée et dans la vie politique centrafricaine ; et enfin la libération de détenus.

Le texte a été signé en grande pompe à Syrte, la ville natale du colonel Khadafi, en présence du président centrafricain François Bozizé et de tout un aréopage diplomatique, dont les ambassadeurs du Tchad et de la France, ainsi que le chargé d'affaires américain. «Je fais confiance au président François Bozizé et à Abdoulaye Miskine pour le respect de cet accord. Le dialogue et la démocratie sont les meilleurs moyens pour régler nos problèmes», a déclaré le colonel Khadafi, artisan de cet accord.

Pour l'instant, l'accord de paix n'a été signé qu'avec Abdoulaye Miskine, qui est d'ailleurs rentré dès samedi matin à Bangui, dans un avion spécial affrété par la Libye. Le nom d'Abdoulaye Miskine, ancien homme de main de l'ex-président Patassé, est évoqué chaque fois qu'il y a des troubles en RCA. Son mouvement, le Front démocratique pour le peuple centrafricain (FDPC), est plutôt actif dans le nord-ouest du pays.

Encore des incertitudes

En revanche, les rebelles de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement n'étaient pas présents à Syrte. L'UFDR, accusée par Bangui d'être soutenue par le Soudan, avait, en novembre dernier, pris le contrôle de plusieurs villes du nord-est. Ces rebelles n'avaient fait marche arrière qu'après l'intervention de la France, venue prêter main forte à la fragile armée régulière. L'UFDR n'a donc pas encore signé cet accord, mais c'est imminent, selon le chef de la diplomatie libyenne qui a échafaudé un scénario rocambolesque. Selon Abderrahmane Chalgham, le chef de l'UFDR, Abakar Sabone, actuellement détenu au Bénin, à la demande des autorités centrafricaines, doit parapher l'accord de paix dans les jours qui viennent, depuis sa prison de Cotonou. Après quoi, il devrait être libéré et rentrer au pays.

Quelques heures avant la signature de cet accord entre le gouvernement centrafricain  et la rébellion, à Syrte, l'ex-chef d’Etat, Ange-Félix Patassé, a lancé un appel au dialogue depuis son exil togolais. Il propose une rencontre à trois avec François Bozizé, qui l'a chassé du pouvoir en 2003, et l'ancien président André Kolingba (1981-1993), pour, dit l’ex-président, «extirper les rancoeurs inutiles».

Pour l'instant, Bangui n’a pas réagi à cette main tendue. Ange-Félix Patassé a été condamné par contumace, en août dernier, à 20 ans de travaux forcés par la Cour criminelle centrafricaine.



par Sylvain  Biville

Article publié le 03/02/2007 Dernière mise à jour le 03/02/2007 à 14:23 TU

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Cyriaque Gonda

Porte parole du président François Bozizé

«Pour les rebelles, il y aura un mécanisme d'insertion dans l'armée ou dans la vie civile.»

[04/02/2007]

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