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Libye

Ultime appel pour les infirmières bulgares

Les inculpés sont détenus depuis huit ans, en Libye, accusés d’avoir volontairement inoculé le virus du sida à plus de 400 enfants. 

		(Photo : Sylvain Biville/RFI)
Les inculpés sont détenus depuis huit ans, en Libye, accusés d’avoir volontairement inoculé le virus du sida à plus de 400 enfants.
(Photo : Sylvain Biville/RFI)
Les avocats des cinq infirmières bulgares ont fait appel, samedi 17 février, des peines de mort prononcées contre elles le 19 décembre 2006 à Tripoli. Les cinq infirmières ainsi qu’un médecin palestinien sont détenus depuis huit ans en Libye, accusés d’avoir volontairement inoculé le virus du sida à plus de 400 enfants.

Les accusées avaient éclaté en sanglots à l'énoncé du verdict, le 19 décembre 2006, dans les couloirs du tribunal à Tripoli. On se souvient que ces cinq infirmières bulgares, ainsi qu’un médecin palestinien, sont détenus depuis huit ans en Libye, accusés d’avoir volontairement inoculé le virus du sida à 426 enfants, dont 53 sont décédés à l’hôpital de Benghazi. L’appel de leur condamnation à mort a été déposé par leur avocat libyen, Maître Othmane al-Bizanti, qui a jugé ses clientes «inquiètes», même si elles sont logées dans des conditions «convenables» à la prison de Jdaïda, à 7 kilomètres à l’est de Tripoli, où elles peuvent recevoir la visite de leurs avocats et de leurs proches.

Une première condamnation à mort avait déjà été prononcée par un tribunal libyen en mai 2004. La Cour suprême avait alors ordonné un nouveau procès qui avait abouti à la confirmation de leur peine de mort le 19 décembre 2006. Cette fois, la Cour suprême a trois mois pour examiner l’appel. Mais Maître al-Bizanti n’a pas écarté la possibilité que celle-ci confirme les peines de mort. Si tel est le cas, la Cour suprême libyenne de justice – la plus haute autorité judiciaire en Libye – pourrait encore décider de les gracier. Rappelons que les condamnés nient toute responsabilité dans cette affaire et qu’ils sont soutenus en cela par les témoignages d’experts internationaux parmi lesquels le co-découvreur du virus du sida, le professeur Luc Montagnier, pour qui cette contamination des enfants serait due à une mauvaise hygiène de l’hôpital de Benghazi.

Les négociations engagées entre la Fondation Kadhafi, présidée par Seif el-Islam, le fils du président Mouammar Kadhafi, et les autorités bulgares sont par ailleurs au point mort. Seif el-Islam qui passe pour un réformateur, avait pourtant assuré fin janvier que les infirmières ne seraient pas exécutées. Une affaire qui pourrait bien compromettre la normalisation des relations entre la Libye et l’Union européenne.

La justice libyenne doit également examiner la plainte pour calomnie déposée par un officier de police et un membre du comité d’enquête contre les infirmières qui les avaient accusés de torture.



par Antoinette  Delafin

Article publié le 18/02/2007 Dernière mise à jour le 18/02/2007 à 16:48 TU