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Santé

Cancer : 50% en guérissent

La Ligue nationale contre le cancer a présenté la plus grande enquête jamais réalisée, en France, sur la survie des patients atteints de cancer : avec une espérance de survie qui s’allonge et un espoir de guérison qui s’accroît, le pays compte parmi ceux qui obtiennent les meilleurs résultats. Plus d’un cancer sur deux est guéri en France et la survie est sensiblement plus élevée chez la femme (63%) que chez l’homme (44%).

La Ligue nationale contre le cancer est le premier financeur associatif de la recherche contre le cancer en France : recherche fondamentale, clinique et épidémiologique. 

		(Photo : premier-ministre.gouv.fr)
La Ligue nationale contre le cancer est le premier financeur associatif de la recherche contre le cancer en France : recherche fondamentale, clinique et épidémiologique.
(Photo : premier-ministre.gouv.fr)

Une vaste enquête, la plus grande jamais réalisée dans l'Hexagone, soutenue par la Ligue nationale contre le cancer, a été menée par le Réseau Francim et son observatoire des pathologies cancéreuses en France. Tandis que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur la progression de la maladie en Europe, l’enquête révèle que les mesures de santé publique (dépistage précoce, nouveaux traitements et suivi médical) donnent de plus en plus d’espoir aux patients atteints de cette maladie. Les statistiques ont été établies à partir des données fournies par quatorze départements disposant d’un registre de cancer. L'étude concerne une population de plus de 200 000 patients, âgés de plus de 15 ans, dont les cancers ont été diagnostiqués entre 1989 et 1997.

La méthode utilisée a permis d’explorer l’évolution du risque de décéder d’un cancer selon qu’on se situe immédiatement après le diagnostic ou, au contraire, à distance. Calculé sur la base d’une mesure de référence, évaluée à 5 ans, le risque de décès s’avère décroître souvent rapidement avec le temps, une fois franchi ce cap. «Moins de la moitié des patients décèdent des conséquences directes ou indirectes de leur maladie dans les cinq ans qui suivent le diagnostic», confirme l’étude. Un constat global, qui cache toutefois une disparité considérable entre les quarante pathologies cancéreuses étudiées. Ainsi, la survie varie de 95% pour les cancers de la thyroïde, du testicule et de la lèvre, à moins de 10% pour les cancers du poumon, du foie et du pancréas. Par ailleurs, l’étude révèle que la survie à 5 ans est sensiblement plus élevée chez les femmes (63%) que chez l’homme (44%).

Des diagnostics réguliers et précoces contribuent à une prise en charge plus efficace de la maladie et réduisent les risques de décès. Les femmes se soumettent à des tests de dépistages réguliers tels que : mammographies pour dépister le cancer du sein et frottis pour diagnostiquer le cancer de l’utérus. Les hommes, quant à eux, consultent plus tardivement, souvent après l’apparition de signes cliniques révélant l’existence d’une pathologie déjà développée. Les cancers qui affectent davantage la population masculine -à savoir celui de la prostate, du poumon et de l’œsophage- sont plus difficiles à diagnostiquer et à soigner.

Généralisation des dépistages, égalité d’accès aux soins

Outre le fait que les femmes présentent des formes de cancer moins agressives que celles qui affectent les hommes, l’étude pointe une amélioration des indications thérapeutiques concernant les pathologies féminines. «La mise au point, au cours des années 1990, de traitement par chimiothérapie et par hormonothérapie a, par exemple, permis d’améliorer le taux de survie au cancer du sein», souligne le professeur Pujol. Moins mutilants, et mieux ciblés, ces traitements ont amélioré les chances de survie à un cancer du sein ou du corps utérin puisque, d’après l’étude, plus de 75% des patientes dépassent le fameux cap des cinq ans, qui sert de mesure de référence. En revanche, les taux de survie restent bas en ce qui concerne les cancers du poumon et de l’appareil digestif, deux formes de cancer qui concernent de plus en plus de femmes, principalement à cause de la progression du tabagisme.

«On ne lutte pas contre une maladie abstraite, on lutte pour des individus atteints du cancer. (…) Plus on guérit de gens, plus on doit se préoccuper de leurs conditions de vie pendant et après la maladie», souligne Henri Pujol, président de la Ligue nationale contre le cancer. Un credo qui, dès 1998, avait donné lieu aux premiers Etats Généraux des malades du cancer. Deux autres ont eu lieu, depuis, dont le dernier en octobre 2004.

Cette dernière étude, soutenue par la Ligue, constitue une base de travail qui devrait, à l’avenir, justifier la généralisation des diagnostics précoces et inciter au respect de l’équité d’accès, de tous les citoyens, aux soins de référence. Elle devrait également contribuer à changer l’image sociale de la maladie et inciter à la dépénalisation des personnes ayant été atteintes d’un cancer, auprès des banques et des assurances. Le président de l’Institut national de veille sanitaire s’est d’ores et déjà engagé à «renforcer le dispositif de surveillance Francim, en particulier pour fournir des explications aux disparités constatées». 



par Dominique  Raizon

Article publié le 27/02/2007 Dernière mise à jour le 27/02/2007 à 17:21 TU

Pour en savoir plus :

- http://www.eurocare.it/ 

- Survie des patients atteints de cancer en France

Étude des registres de cancers du réseau FRANCIM

Francim, Réseau (Réd.), 2007