Santé
Un plan contre le cancer
Le cancer est, en France, un enjeu médical et de santé publique mais aussi politique. Jacques Chirac, le président de la République, a fait de la lutte contre cette maladie, qui frappe chaque année environ 270 000 personnes, l’une des priorités de son deuxième mandat à l’Elysée. Dans cette optique, la commission d’orientation sur le cancer vient de rendre un rapport qui devrait permettre au ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, de finaliser d’ici six à huit semaines un plan de lutte, dont l’un des objectifs sera de mieux prendre en compte la «détresse physique, psychologique et sociale» des malades.
Les chiffres sont révélateurs de l’ampleur du problème. En France, plus de deux millions de personnes ont eu, ou ont, un cancer. Huit-cent mille sont en cours de traitement. Et 150 000 meurent chaque année des suites de cette maladie. Il s’agit d’un véritable fléau qui est responsable de la mort d’un homme sur trois, d’une femme sur quatre et qui coûte cher au système de santé (15 milliards d’euros en 2002). Sur les deux dernières décennies, on a constaté une hausse régulière du nombre de personnes atteintes par le cancer. Il y a, en effet, aujourd’hui environ 270 000 nouveaux cas par an contre 170 000 en 1980. Cette augmentation, de l’ordre de 63%, est due en grande partie au vieillissement de la population. Mais elle est aussi liée à la consommation de tabac et d’alcool, deux facteurs de risque aggravants. Les cancers dus à ces deux substances provoquent plus de 50 000 décès chaque année.
Dans ce contexte, le cancer a été présenté par Jacques Chirac comme l’un des trois grands chantiers, avec la sécurité routière et l’insertion des handicapés, sur lesquels le gouvernement doit concentrer ses efforts. Car la France a des progrès à faire, comme le montre le rapport de la commission d’orientation présenté ce jeudi. En Europe, elle détient, avec 41 000 décès avant 65 ans dus au cancer, le triste record de la mortalité prématurée. Même si les progrès réalisés dans les traitements permettent aujourd’hui de guérir un cancer sur deux.
Donner les mêmes chances à tous les Français
D’autre part, d’importantes lacunes existent dans le domaine du dépistage, de la prévention et de la répartition des centres spécialisés sur le territoire national. En matière de cancer, tous les malades ne sont pas, en France, placés sur un pied d’égalité. Une situation dénoncée par Jean-François Mattéi, qui estime que «les programmes de dépistage doivent être accessibles pour chaque Française et chaque Français sur l’ensemble du territoire». Un vaste chantier qui devrait commencer avec l’extension, dès 2004, du dépistage du cancer du sein grâce à la mammographie à l’ensemble des régions. Mais aussi par des efforts pour développer l’accès des malades aux «traitements innovants» encore réservés à un nombre limité de patients.
D’autres mesures sont envisagées pour améliorer la situation. La commission d’orientation sur le cancer propose, par exemple, de «revoir le rôle de la médecine du travail» et «de rendre obligatoire dans les entreprises la surveillance épidémiologique des personnels exposés à des risques cancérigènes professionnels». Cela devait permettre d’identifier plus vite l’apparition des cancers provoqués par l’exposition à des produits dangereux, comme dans le cas de l’amiante, qui touchent environ 10 000 personnes par an. De même, la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme figurent au rang des priorités pour agir sur des cancers «évitables» mais qui, lorsqu’ils sont déclarés, font partie de ceux que l’on a encore le plus de mal à soigner. A ce niveau, la collaboration des généralistes mais aussi des médecins scolaires et du travail est indispensable pour effectuer un effort en matière de détection et de sensibilisation.
La commission préconise, en outre, la création d’un institut national du cancer dont le rôle serait notamment de coordonner la recherche et les essais cliniques. Cette super structure centralisatrice aurait vocation à regrouper des «cancéropoles régionales» et à définir les axes de la recherche qui représente l’un des grands enjeux de la lutte contre le cancer. Dans ce domaine, le budget de la France est insuffisant puisque les sommes mobilisées par habitant sont, par exemple, «de 5 à 7 fois inférieures» à celles que les Etats-Unis investissent.
L’institut aurait aussi pour mission de participer à l’information des malades à la fois sur les soins disponibles et sur leurs droits. L’un des objectifs du futur plan de lutte contre le cancer est, en effet, de mieux prendre en compte les aspects psychologiques et sociaux de cette maladie qui provoque souvent l’isolement, voire l’exclusion, de ceux qui en souffrent.
Dans ce contexte, le cancer a été présenté par Jacques Chirac comme l’un des trois grands chantiers, avec la sécurité routière et l’insertion des handicapés, sur lesquels le gouvernement doit concentrer ses efforts. Car la France a des progrès à faire, comme le montre le rapport de la commission d’orientation présenté ce jeudi. En Europe, elle détient, avec 41 000 décès avant 65 ans dus au cancer, le triste record de la mortalité prématurée. Même si les progrès réalisés dans les traitements permettent aujourd’hui de guérir un cancer sur deux.
Donner les mêmes chances à tous les Français
D’autre part, d’importantes lacunes existent dans le domaine du dépistage, de la prévention et de la répartition des centres spécialisés sur le territoire national. En matière de cancer, tous les malades ne sont pas, en France, placés sur un pied d’égalité. Une situation dénoncée par Jean-François Mattéi, qui estime que «les programmes de dépistage doivent être accessibles pour chaque Française et chaque Français sur l’ensemble du territoire». Un vaste chantier qui devrait commencer avec l’extension, dès 2004, du dépistage du cancer du sein grâce à la mammographie à l’ensemble des régions. Mais aussi par des efforts pour développer l’accès des malades aux «traitements innovants» encore réservés à un nombre limité de patients.
D’autres mesures sont envisagées pour améliorer la situation. La commission d’orientation sur le cancer propose, par exemple, de «revoir le rôle de la médecine du travail» et «de rendre obligatoire dans les entreprises la surveillance épidémiologique des personnels exposés à des risques cancérigènes professionnels». Cela devait permettre d’identifier plus vite l’apparition des cancers provoqués par l’exposition à des produits dangereux, comme dans le cas de l’amiante, qui touchent environ 10 000 personnes par an. De même, la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme figurent au rang des priorités pour agir sur des cancers «évitables» mais qui, lorsqu’ils sont déclarés, font partie de ceux que l’on a encore le plus de mal à soigner. A ce niveau, la collaboration des généralistes mais aussi des médecins scolaires et du travail est indispensable pour effectuer un effort en matière de détection et de sensibilisation.
La commission préconise, en outre, la création d’un institut national du cancer dont le rôle serait notamment de coordonner la recherche et les essais cliniques. Cette super structure centralisatrice aurait vocation à regrouper des «cancéropoles régionales» et à définir les axes de la recherche qui représente l’un des grands enjeux de la lutte contre le cancer. Dans ce domaine, le budget de la France est insuffisant puisque les sommes mobilisées par habitant sont, par exemple, «de 5 à 7 fois inférieures» à celles que les Etats-Unis investissent.
L’institut aurait aussi pour mission de participer à l’information des malades à la fois sur les soins disponibles et sur leurs droits. L’un des objectifs du futur plan de lutte contre le cancer est, en effet, de mieux prendre en compte les aspects psychologiques et sociaux de cette maladie qui provoque souvent l’isolement, voire l’exclusion, de ceux qui en souffrent.
par Valérie Gas
Article publié le 16/01/2003