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Santé

Antennes-relais : les assureurs s’alarment

La dangerosité des antennes-relais sur la santé suscite de nombreuses inquiétudes dans le public. Les craintes des militants anti-antenne sont aujourd’hui partagés par les assureurs.
Les scientifiques n’ont pas encore tranché mais les assureurs font déjà jouer le principe de précaution. De nombreux assureurs refusent de couvrir les risques liés à l’émission de champs électromagnétiques, notamment par les téléphones mobiles. Leur interprétation des études scientifiques sur le sujet est plus alarmante que celle des opérateurs. Pour sa part, la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) refuse de confirmer qu'il s’agit d’une tendance générale.

Mais selon Scor le réassureur français, «c’est tout l’ensemble du marché de l’assurance qui tend à exclure la couverture des risques liés aux champs électromagnétiques des polices de responsabilité civile». Scor, filiale du groupe d’assurance mutualiste Groupama, refuse systématiquement de réassurer ce risque, et ce malgré une surprime. Une tendance confirmée par Axa. Le numéro un français de l’assurance exclut désormais de ses polices de responsabilité civile ceux qui sont liées à l’émission de champs électromagnétiques. Axa n’exclut pas dans certains cas de couvrir ce risque moyennant une tarification spéciale. Reste à évaluer ce risque. C’est là que réside la principale difficulté.

Vivre près d’une antenne relais a-t-il des conséquences sur la santé ? Malgré de nombreuses études scientifiques, les experts ne parviennent pas à conclure sur la réalité des risques des téléphones portables et de leur station de base. Ils estiment qu'il existe un «doute raisonnable» et recommandent «un certain nombre de mesures de précaution». C’est le cas du rapport Zmirou remis en 2001 au secrétaire d’Etat à la Santé et aux handicapés. Le docteur Denis Zmirou a réuni un groupe d’experts qui ont étudié ces risques liés à l’émission de champs électromagnétiques.

Une étude de l’OMS prévue pour 2005

Si les effets des ondes sont clairement établies dans ce rapport, les seuils de sensibilité et les normes admissibles sont âprement discutées, avec des résultats contradictoires. Le rapporteur demande à l’Agence nationale des fréquences d’établir des règles de mesure des champs électromagnétiques au voisinage des antennes. Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est en cours. Assureurs et réassureurs attendent la publication de cette étude internationale prévue pour 2005.

Aujourd’hui, les 30 000 antennes relais de téléphonie mobile déjà installées en France, sont à l’origine de bon nombre de procès, de pétitions, et d’interpellations auprès des pouvoirs publics. En 2001, quatre jugements ont donné tort aux opérateurs. En vertu du principe de précaution, plusieurs maires ont fait interdire l'installation d'antennes à proximité (à moins de 100 à 300 mètres) des crèches, établissements scolaires, hôpitaux ou maisons de retraite.

Car si le téléphone cellulaire peut être modulé à la convenance, les antennes-relais émettent en permanence. L’antenne-relais émet vingt-quatre heures sur vingt-quatre et personne ne peut échapper à son rayonnement. Des experts ont mis en évidence un effet biologique des ondes radio sur la santé : maux de tête, fatigues chroniques, insomnies, troubles visuels... A doses répétées et sur de longues périodes, les mêmes experts ont décelé des cas de fausse-couches inexpliquées et des troubles neurologiques. Les personnes qui constatent la survenue de troubles de santé après l’installation d’antenne-relais sont de plus en plus nombreuses. Dernière affaire en date à Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines) : une fillette de 5 ans est décédée d’un cancer du tronc cérébral. C’est la troisième fois en six ans que cette pathologie extrêmement rare est recensée dans cette municipalité.



par Myriam  Berber

Article publié le 23/10/2002