Santé
Médicaments : quand harmonisation européenne rime avec publicité
Autoriser la publicité pour les médicaments qui nécessitent une prescription médicale, assouplir les procédures d’autorisation de mise sur le marché des molécules sont les principales dispositions d’un projet d’harmonisation européenne de la réglementation relative au médicament qui suscite des réactions, notamment de la part des associations de malades.
Doit-on considérer les médicaments comme d’autres produits de consommation courante et permettre aux industriels qui les fabriquent de faire de la publicité pour vanter leurs mérites ? C’est l’une des questions suscitées par le projet de la Commission de Bruxelles visant à modifier la réglementation sur les médicaments qui devrait être examiné par le Parlement européen d’ici fin 2002. Pour certaines associations de malades et de professionnels de santé, il semble qu’il y a là une dérive dangereuse qui va dans le sens des demandes des industries pharmaceutiques mais ne prend pas assez en compte les intérêts des malades. Des représentants du collectif «Europe et médicament» qui s’est constitué en réaction à ces propositions, estiment qu’il ne faut pas confondre «information médicale et publicité».
En autorisant les firmes pharmaceutiques à faire de la «communication directe» auprès des patients à propos de molécules qui traitent des maladies comme le sida, le diabète ou l’asthme et qui ne peuvent être disponibles que sur prescription médicale, on s’expose à certains dangers. Cette publicité peut notamment agir comme une incitation à la consommation et entraîner une augmentation des dépenses de santé en influençant les malades et les médecins. Aux Etats-Unis, l’un des rares pays où la publicité pour les médicaments est autorisée, ce phénomène a, en effet, été constaté. D’autre part, la publicité auprès du grand public aurait tendance à banaliser l’utilisation des médicaments en question qui ne sont pas «un produit de consommation banal». Pour le collectif, il faut prendre garde à l’application des principes de la concurrence à un domaine très particulier où les consommateurs sont des malades qui n’ont pas le choix.
Pub ou information médicale ?
D’autres mesures proposées dans le projet de la Commission font l’objet de critiques. Notamment celle qui vise à assouplir les procédures d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des médicaments en réduisant les délais d’évaluation nécessaires qui devraient passer de 210 à 150 jours. Cette disposition met en danger la qualité de l’expertise et donc les garanties offertes aux malades qui vont consommer les molécules. En réduisant les délais, on limite en effet les critères d’évaluation et les possibilités de mener des comparaisons avec d’autres médicaments.
Le projet de révision envisage aussi d’abandonner le principe de la réévaluation quinquennale des médicaments dont l’adoption avait été envisagée mais que les industries pharmaceutiques trouvent trop contraignant. Cette mesure réduirait les possibilités de suivi dans le long terme de l’efficacité thérapeutique des molécules mais aussi de leurs éventuels effets indésirables (pharmacovigilance). De ce point de vue, le Collectif «Europe et médicament» estime que cet allègement des procédures de contrôle peut aboutir à laisser des malades consommer des molécules inefficaces ou même ayant sur eux des effets négatifs. Entre une autorisation de mise sur le marché express et des procédures de suivi réduites, les associations craignent que les patients soient les grands perdants de cette harmonisation européenne.
En autorisant les firmes pharmaceutiques à faire de la «communication directe» auprès des patients à propos de molécules qui traitent des maladies comme le sida, le diabète ou l’asthme et qui ne peuvent être disponibles que sur prescription médicale, on s’expose à certains dangers. Cette publicité peut notamment agir comme une incitation à la consommation et entraîner une augmentation des dépenses de santé en influençant les malades et les médecins. Aux Etats-Unis, l’un des rares pays où la publicité pour les médicaments est autorisée, ce phénomène a, en effet, été constaté. D’autre part, la publicité auprès du grand public aurait tendance à banaliser l’utilisation des médicaments en question qui ne sont pas «un produit de consommation banal». Pour le collectif, il faut prendre garde à l’application des principes de la concurrence à un domaine très particulier où les consommateurs sont des malades qui n’ont pas le choix.
Pub ou information médicale ?
D’autres mesures proposées dans le projet de la Commission font l’objet de critiques. Notamment celle qui vise à assouplir les procédures d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des médicaments en réduisant les délais d’évaluation nécessaires qui devraient passer de 210 à 150 jours. Cette disposition met en danger la qualité de l’expertise et donc les garanties offertes aux malades qui vont consommer les molécules. En réduisant les délais, on limite en effet les critères d’évaluation et les possibilités de mener des comparaisons avec d’autres médicaments.
Le projet de révision envisage aussi d’abandonner le principe de la réévaluation quinquennale des médicaments dont l’adoption avait été envisagée mais que les industries pharmaceutiques trouvent trop contraignant. Cette mesure réduirait les possibilités de suivi dans le long terme de l’efficacité thérapeutique des molécules mais aussi de leurs éventuels effets indésirables (pharmacovigilance). De ce point de vue, le Collectif «Europe et médicament» estime que cet allègement des procédures de contrôle peut aboutir à laisser des malades consommer des molécules inefficaces ou même ayant sur eux des effets négatifs. Entre une autorisation de mise sur le marché express et des procédures de suivi réduites, les associations craignent que les patients soient les grands perdants de cette harmonisation européenne.
par Valérie Gas
Article publié le 30/04/2002