Santé
Fusion géante dans la pharmacie
L’acquisition du groupe Pharmacia pour 60 milliards de dollars, va permettre à la compagnie Pfizer, déjà numéro un mondial de l'industrie pharmaceutique, de creuser l'écart avec ses concurrents. Et de se donner les moyens de faire face à l'expiration des brevets et à la multiplication des génériques.
Avec douze médicaments dont les ventes rapportent plus d'un milliard de dollars chaque année, le nouveau géant qui devrait naître, d'ici fin 2002, à la suite du rachat de Pharmacia par Pfizer, disposera d'une véritable écurie de course dans le domaine pharmaceutique.
Pfizer qui a mis sur le marché le viagra, la pilule contre l'impuissance dont la notoriété est rapidement devenue planétaire, détient aussi les brevets d’un certain nombre d’autres produits vedettes qui lui rapportent des sommes considérables (entre 1 et 6 milliards de dollars annuels), comme le Lipitor (cholestérol), le Norvasc (hypertension), le Zoloft (antidépresseur), le Neurontin (épilepsie), le Zithromax (antibiotique) et le Diflucan (anti-fongique). Pharmacia dispose, de son côté, de l’anti-inflammatoire le plus utilisé contre l’arthrite, le Celebrex et de médicaments très prisés dans le traitement du cancer (Camptosar) ou des glaucomes (Xalatan).
Grâce à cet arsenal, le groupe va disposer d’une nouvelle force de frappe. «Avec Pharmacia, nous aurons les produits, les réseaux de distribution, la taille, la souplesse financière pour étendre notre puissance», a indiqué Hank McKinnel, le PDG de Pfizer. Le nouveau groupe devrait, en effet, avoir un chiffre d’affaires de 47,9 milliards de dollars en 2002 et un bénéfice de 11,9 milliards. Son premier concurrent, GlaxoSmithKline, n’arrivant qu’à 32 milliards. Et entre 2002 et 2004, les dirigeants tablent sur une progression annuelle de 10 % du chiffre d’affaires et de 19 % des bénéfices.
Limiter les risques
Les firmes pharmaceutiques doivent, en effet, aujourd’hui prendre en compte, pour assurer leurs bénéfices, l'allongement des délais nécessaires à la mise au point et à la commercialisation de nouveaux produits. Dans cette optique, la fusion avec Pharmacia a un intérêt stratégique à court terme. Entre 2005 et 2007, plusieurs médicaments dont les brevets sont détenus par Pfizer vont tomber dans le domaine public (Zithromax, Zoloft, Neurontin, Norvasc), ce qui permettra la fabrication de génériques (copies des spécialités) dont les prix sont très largement inférieurs. Les pertes engendrées par la fin des exclusivités sur ces molécules, qui peuvent aller jusqu'à 80 %, ne pourront pas être compensées immédiatement par le lancement de nouveaux produits.
D'un côté, les recherches nécessitent de plus en plus de temps et malgré les investissements colossaux réalisés dans ce domaine par Pfizer (4,8 milliards en 2001), il est difficile de mettre au point au bon moment des médicaments qui obtiendront le même taux de rentabilité que ceux dont les brevets arrivent à terme. De l'autre, un certain nombre de molécules développées ces dernières années n'ont pas encore obtenu d'autorisation de mise sur le marché. Les responsables sanitaires étant de plus en plus exigeants avant de donner leur aval.
Dans ce contexte, le rapprochement en cours permettra au nouveau groupe pharmaceutique de profiter de la protection dont bénéficient, pour quelques années encore, les molécules phares de Pharmacia. Et ainsi, d’assurer des rentrées financières pendant la période de transition. Il lui donnera aussi les moyens de poursuivre ses investissements en matière de recherche-développement en limitant les risques, avec l’objectif annoncé par Hank McKinnel de mettre au point «de nouveaux médicaments pour chacune des principales maladies». Comme l’a résumé Fred Hassan, le PDG de Pharmacia, cette fusion «représente une occasion stratégique qui crée immédiatement une compagnie pharmaceutique mondiale dotée de ressources et de capacités jamais égalées».
Pfizer qui a mis sur le marché le viagra, la pilule contre l'impuissance dont la notoriété est rapidement devenue planétaire, détient aussi les brevets d’un certain nombre d’autres produits vedettes qui lui rapportent des sommes considérables (entre 1 et 6 milliards de dollars annuels), comme le Lipitor (cholestérol), le Norvasc (hypertension), le Zoloft (antidépresseur), le Neurontin (épilepsie), le Zithromax (antibiotique) et le Diflucan (anti-fongique). Pharmacia dispose, de son côté, de l’anti-inflammatoire le plus utilisé contre l’arthrite, le Celebrex et de médicaments très prisés dans le traitement du cancer (Camptosar) ou des glaucomes (Xalatan).
Grâce à cet arsenal, le groupe va disposer d’une nouvelle force de frappe. «Avec Pharmacia, nous aurons les produits, les réseaux de distribution, la taille, la souplesse financière pour étendre notre puissance», a indiqué Hank McKinnel, le PDG de Pfizer. Le nouveau groupe devrait, en effet, avoir un chiffre d’affaires de 47,9 milliards de dollars en 2002 et un bénéfice de 11,9 milliards. Son premier concurrent, GlaxoSmithKline, n’arrivant qu’à 32 milliards. Et entre 2002 et 2004, les dirigeants tablent sur une progression annuelle de 10 % du chiffre d’affaires et de 19 % des bénéfices.
Limiter les risques
Les firmes pharmaceutiques doivent, en effet, aujourd’hui prendre en compte, pour assurer leurs bénéfices, l'allongement des délais nécessaires à la mise au point et à la commercialisation de nouveaux produits. Dans cette optique, la fusion avec Pharmacia a un intérêt stratégique à court terme. Entre 2005 et 2007, plusieurs médicaments dont les brevets sont détenus par Pfizer vont tomber dans le domaine public (Zithromax, Zoloft, Neurontin, Norvasc), ce qui permettra la fabrication de génériques (copies des spécialités) dont les prix sont très largement inférieurs. Les pertes engendrées par la fin des exclusivités sur ces molécules, qui peuvent aller jusqu'à 80 %, ne pourront pas être compensées immédiatement par le lancement de nouveaux produits.
D'un côté, les recherches nécessitent de plus en plus de temps et malgré les investissements colossaux réalisés dans ce domaine par Pfizer (4,8 milliards en 2001), il est difficile de mettre au point au bon moment des médicaments qui obtiendront le même taux de rentabilité que ceux dont les brevets arrivent à terme. De l'autre, un certain nombre de molécules développées ces dernières années n'ont pas encore obtenu d'autorisation de mise sur le marché. Les responsables sanitaires étant de plus en plus exigeants avant de donner leur aval.
Dans ce contexte, le rapprochement en cours permettra au nouveau groupe pharmaceutique de profiter de la protection dont bénéficient, pour quelques années encore, les molécules phares de Pharmacia. Et ainsi, d’assurer des rentrées financières pendant la période de transition. Il lui donnera aussi les moyens de poursuivre ses investissements en matière de recherche-développement en limitant les risques, avec l’objectif annoncé par Hank McKinnel de mettre au point «de nouveaux médicaments pour chacune des principales maladies». Comme l’a résumé Fred Hassan, le PDG de Pharmacia, cette fusion «représente une occasion stratégique qui crée immédiatement une compagnie pharmaceutique mondiale dotée de ressources et de capacités jamais égalées».
par Valérie Gas
Article publié le 16/07/2002