Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Gaz de France

Record en 2006 et fusion toujours incertaine

Gaz de France a enregistré un bénéfice record de 2,298 milliards d’euros en 2006. A l’approche de l’élection présidentielle, l’incertitude demeure sur une éventuelle fusion alors que le décret de privatisation de l’opérateur gazier attend toujours la signature du Premier ministre Dominique de Villepin.
Terminal méthanier de Gaz de France à  Fos-sur-Mer. (Photo : AFP)
Terminal méthanier de Gaz de France à Fos-sur-Mer.
(Photo : AFP)

Après les résultats record du groupe énergétique Suez la semaine dernière, c’est au tour de Gaz de France d’annoncer, mardi 13 mars, un bénéfice net record en 2006 de 2,298 milliards d’euros, soit une progression de 29% par rapport à 2005.  Des excellents résultats tirés par un contexte énergétique porteur en 2006, mais qui s’expliquent aussi par la nouvelle stratégie mise en œuvre dans le domaine de la production comme l’a souligné Jean-François Cirelli, le PDG du groupe lors de la présentation des résultats : «Les activités de production représentent désormais un quart de nos bénéfices. Gaz de France n’est pas seulement un transporteur et un distributeur de gaz, il est devenu un producteur significatif. Plus d’1,2 milliards d’euros provient de ces activités».  Et Jean-François Cirelli d’ajouter que «le groupe se prépare activement à l’ouverture des marchés de l’énergie et au projet de fusion avec Suez».

Les doutes sur cette fusion vont croissant à l’approche de l’élection présidentielle. Le texte du projet de loi sur la privatisation de GDF, ouvrant la voie à la fusion avec Suez, a bien été voté en octobre dernier par l’Assemblée nationale. Mais, le décret de privatisation de l’opérateur gazier, dont l’Etat détient 80% du capital, attend toujours la signature du Premier ministre Dominique de Villepin. Pour sa part, la direction de GDF a répété son attachement à la fusion en cours avec Suez. Selon Jean-François Cirelli, «le retard de la publication du décret de privatisation de son groupe pourrait provoquer un nouveau décalage, le rapprochement devant être effectif en juillet ». Toujours selon lui, le gouvernement a indiqué «son désir d’aller de l’avant dans les prochaines semaines», le ministre de l’Economie et des Finances, Thierry Breton, l’a d’ailleurs confirmé en début de semaine.  

Une baisse possible des tarifs du gaz

La fusion que le Conseil constitutionnel n'a autorisée qu’à compter du 1er juillet prochain, date de l'ouverture totale à la concurrence, en France, du marché du gaz et de l'électricité, reste néanmoins soumise au résultat de l'élection présidentielle. Le futur élu pourrait vouloir remettre en cause le projet. Si la socialiste Ségolène Royal et le centriste François Bayrou se sont prononcés ouvertement contre, le candidat de l’UMP Nicolas Sarkozy, qui s’y est rallié tardivement, a commencé à prendre ses distances. Il a notamment avancé l’idée d’un rapprochement avec un groupe producteur de gaz. Un scénario qu’a précisé un de ses proches, l’ancien ministre de l’Industrie Patrick Devedjian, en citant nommément l’entreprise publique algérienne des hydrocarbures, la Sonatrach. Le PDG de GDF préfère privilégier l’option Suez. «Nous avons un principe, qui est que tout ce qui nous rapproche avec nos fournisseurs est bon », a commenté Jean-François Cirelli, soulignant que GDF a des relations fortes avec ses fournisseurs Sonatrach ou Gazprom. « Mais ce n'est pas notre projet de nouer une alliance capitalistique avec un fournisseur », a-t-il ajouté.

Reste une inconnue, l’éventuelle augmentation du prix du gaz pour le consommateur au 1er juillet prochain. Aujourd’hui, GDF s'approvisionne massivement auprès de pays producteurs comme la Russie, l'Algérie, ou la Norvège, au travers de contrats indexés sur les prix des produits pétroliers. Ces six derniers mois, le cours du brut a chuté, passant de 70 dollars à 55 dollars le baril. Comme le pétrole baisse actuellement, le prix du gaz devrait baisser également comme l’a expliqué Jean-François Cirelli, le patron de GDF : «Il y aura une évolution des tarifs des particuliers au premier juillet prochain. Cette modification prendra en compte l’évolution des prix du pétrole depuis les derniers mois et dans les mois à venir. C’est la concurrence. Nous allons nous battre car nous avons de nombreux atouts. Nous avons la confiance de nos clients dans le gaz, nous pouvons donc l’obtenir dans l’électricité».  Dans quelques mois, le groupe gazier va notamment se trouver en concurrence avec EDF, qui propose une offre électricité-gaz, pour conserver ses 11 millions de clients.  



par Myriam  Berber

Article publié le 13/03/2007 Dernière mise à jour le 13/03/2007 à 15:24 TU