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Timor oriental

Début de la campagne pour les présidentielles

(Carte : RFI)
(Carte : RFI)
Les 500 000 électeurs est timorais sont appelés à choisir leur président le 9 avril prochain. Huit candidats disputent la magistrature suprême de ce petit Etat qui est un des plus pauvres de la zone Asie-Pacifique et qui traverse des crises depuis bientôt un an. Selon les sondages, le Premier ministre José Ramos-Horta, prix Nobel de la Paix, et le président du Parlement, Francisco Gutterres «Lu-Olo», sont les favoris parmi les huit candidats en lice.

Les Timorais vont choisir un nouveau président pour succéder au chef d’Etat sortant, Xanana Gusmao, élu en 2002, qui a décidé de ne pas se représenter. Les électeurs auront à cocher, sur leurs bulletins de vote, entre huit candidats, dont une femme, Lucia Lobato. La plupart des prétendants à la magistrature suprême se présentent comme «indépendants», notamment Francisco Xavier do Amaral et le Premier ministre Ramos Horta, qui a partagé le prix Nobel de la Paix en 1996 avec Monseigneur Ximenes Belo, évêque de Dili. En revanche, le président de l’Assemblée nationale, Francisco Gutterres «Lu-Olo», est soutenu par le parti du Front de libération timorais, Fretilin, qui dispose de la majorité au Parlement de Dili. Parmi les autres candidats, Fernando Lasama, qui a participé aux élections de 2002, et Joao Carrascalao, qui est une personnalité très en évidence sur l’échiquier timorais.

Le Premier ministre José Ramos-Horta, 58 ans, s’est présenté comme candidat et cela, selon lui, «uniquement parce que le pays est en crise». Il a annoncé, jeudi, sa décision de suspendre ses activités de chef du gouvernement, pour participer à la campagne électorale Ramos Horta bénéficie, notamment, du soutien de l’Eglise catholique et du président sortant Xanana Gusmao. Selon la presse portugaise, Xanana Gusmao souhaiterait devenir le futur Premier ministre de Ramos-Horta, si celui-ci est élu, grâce à création d’une nouvelle formation politique, le CNRT (Conseil national de la reconstruction du Timor), dont il deviendrait candidat aux élections législatives qui auront lieu quelques mois après les présidentielles.

Un jeune Etat à la croisée des chemins

Après seulement cinq ans d’existence en tant qu’Etat souverain, le Timor oriental vit toujours dans la pauvreté et l’insécurité. La grande majorité de la population en âge de voter s’est prononcée, en 1999, pour l’indépendance du pays, mais qui n’est intervenue qu’en 2002, à cause d’une vague de violence marquée par des massacres commis par des milices pro-indonésiennes. Malgré l’indépendance, le pays a connu des périodes d’instabilité. Le président sortant Xanana Gusmao a d’ailleurs déclaré qu’il lui a été plus difficile d’exercer ses fonctions de chef de l’Etat, que de commander la guérilla qui luttait contre l’occupation indonésienne qui s’est prolongée de 1975 à 1999. Gusmao, élu il y a cinq ans, a du assumer la responsabilité de la sécurité du pays, lors des violents incidents que se sont produits, notamment à Dili, en avril et mai 2006 et qui ont conduit  à l’intervention d’une force internationale, sous mandat des Nations unies, une force composée essentiellement de soldats australiens et de gendarmes portugais. Lors de cette vague de violence, provoquée surtout par des rivalités ethniques et des mutineries au sein des forces armées et policières, des dizaines de civils ont été tués et des milliers de personnes se sont alors enfuies de la capitale.  

Ces évènements vont peser considérablement sur la campagne électorale en cours, d’autant plus que la situation n’est pas encore revenue au calme. Des incidents sporadiques ont eu lieu ces derniers jours et le major Alfredo Reinado, qui avait été à l’origine des mutineries d’il y a un an, s’est enfui de la prison et a pris le maquis. Les incidents de 2006 avaient conduit à la démission de l’ancien Premier ministre Mari Alkatiri et de plusieurs membres de son gouvernement qui était formé par des militants du parti majoritaire Fretilin. Près de 3 500 éléments de la police nationale et de la police des Nations unies ont été mobilisés pour garantir la sécurité, de cette campagne électorale, notamment à Dili.  

La République démocratique de Timor Lest ou Timor Lorosae, avec près d’un million habitants, est l’économie la plus pauvre de la région Asie-Pacifique. Elle ne peut survivre que grâce à l’aide de la communauté internationale. Selon les organisations financières internationales, le pouvoir d’achat de chaque Timorais est d’à peine 400 dollars par an. Le chômage atteint près de 70% de la population et tout particulièrement les jeunes. Le pays vit surtout de l’agriculture mais il dispose de réserves pétrolières et de gaz naturel, situées dans sa zone maritime, mais qui ne sont pas encore en production. Le président élu prendra ses fonctions lors de la fête de l’indépendance, le 20 mai prochain.



par Antonio  Garcia

Article publié le 23/03/2007 Dernière mise à jour le 23/03/2007 à 18:31 TU