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Nigeria

Elections contestées

Décompte des bulletins de vote à Kano (nord du Nigeria). 

		(Photo: AFP)
Décompte des bulletins de vote à Kano (nord du Nigeria).
(Photo: AFP)
L’élection présidentielle de samedi a été marquée par de violents incidents et par des soupçons de fraudes massives. Le principal candidat de l’opposition, Muhammadu Buhari, a annoncé dimanche qu’il ne reconnaîtrait pas le résultat du scrutin. Le plus important groupe d’observateurs nigérians, Transition monitoring group, a appelé à de nouvelles élections. Mais le gouvernement a affirmé qu’un complot était en préparation pour détruire la démocratie dans le pays, qui est le plus peuplé du continent africain.

Les premiers résultats donnent l’avantage à Umaru Yar’adua, gouverneur de l’Etat de Katsina et candidat du Parti démocratique du peuple (PDP, au pouvoir) qui est également le dauphin du président sortant Olusegun Obasanjo. Cette élection devait marquer la première transition entre deux présidents civils, mais le scrutin a été entaché par des irrégularités criantes qui ont été assimilées à des fraudes massives : bourrages d’urnes sous les yeux d’observateurs locaux et internationaux, trucage de résultats et pénurie de bulletins de vote. Dans certaines parties du pays, les bureaux de vote ont ouvert peu de temps avant l’heure de fermeture. Au moins quinze personnes ont été tuées dans divers incidents, pendant le scrutin de samedi.

Des résultats officiels très attendus

Le Transition monitoring group (TMG),  affirme qu’«il n’y a pas eu d’élections crédibles», envisageant dimanche de demander un nouveau scrutin. Mais le porte-parole du gouvernement, Ken Nnamani, a accusé l’opposition de vouloir imposer un gouvernement de transition et de favoriser le désordre. Les autorités nigérianes ont affirmé que des comploteurs préparaient un coup de force et tentaient de faire annuler le scrutin pour abattre la démocratie. Ces comploteurs auraient tenté, en vain, de faire exploser le siège de la Commission électorale au moyen d’un camion-citerne.

L’Union européenne, qui a envoyé une délégation de 150 observateurs sur place, devrait faire connaître son avis lundi, jour de la proclamation officielle des résultats par la Commission électoral nationale (INEC). La présidence de l’Union européenne, actuellement assurée par l’Allemagne, a exprimé dimanche son «inquiétude», quant aux «irrégularités et au recours à la violence dans certaines régions du Nigeria à l’occasion des élections».

Le Nigeria, avec plus de 130 millions d’habitants, est l’Etat le plus peuplé de l’Afrique et le premier producteur de pétrole du continent (plus de 2,6 millions de barils de brut par jour). Malgré ces importantes ressources, le Nigeria est un pays à faible développement humain, se trouvant ainsi dans la 159ème position de la liste des 177 Etats étudiés par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).



par Rédaction Internet  (avec AFP)

Article publié le 22/04/2007 Dernière mise à jour le 22/04/2007 à 17:42 TU

Audio

Léa-Lisa Westerhoff

Envoyée spéciale de RFI au Nigeria

«La journée électorale a commencé par une alerte à la bombe.»

[22/04/2007]

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