Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Côte d'Ivoire

Pacifier l’ouest

Depuis la signature de l’accord de paix, le 4 mars dernier, les autorités ivoiriennes mettent en place les différentes structures devant conduire à la réunification du pays. Le 16 avril, le démantèlement officiel de la « Zone de confiance » est entré en vigueur avec l’installation à Yamoussoukro du Centre de commandement intégré (CCI). A Bangolo, les premières brigades mixtes, entre les forces loyalistes et rebelles sont en train de voir le jour. 

Les premières brigades mixtes, composées des Forces de défense et de sécurité (loyalistes) et des Forces armées des Forces nouvelles (ex-rebelles) vont être déployées à quelque 600 km à l’ouest d’Abidjan. Cette zone, à proximité du Liberia, est en proie à une grande insécurité. Des trafics en tous genres y sont signalés du fait de la guerre civile qui a sévi, durant plusieurs années au Liberia. Selon l’Ong, Médecins sans frontières (MSF), «les attaques contre les minibus, les cambriolages, les assassinats et les viols sont à nouveau le lot quotidien des habitants et des personnes qui doivent transiter par cette zone». Les agressions seraient fréquentes sur les routes entre les villes de Man et de Duékoué.

Les premières brigades mixtes, loyalistes et ex-rebelles, s'installent à Bangolo. 

		(Carte : Ministère des Affaires Etrangères)
Les premières brigades mixtes, loyalistes et ex-rebelles, s'installent à Bangolo.
(Carte : Ministère des Affaires Etrangères)

Depuis le début du démantèlement de la « Zone de confiance », bande de terre séparant le nord du sud de la Côte d’Ivoire, sous la surveillance des forces impartiales des Nations unies (Onuci) et de l’opération Licorne (France), une recrudescence des exactions a été signalée dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Le choix d’implanter une première brigade mixte à Bangolo, une ville située entre Duékoué et Man, n’est pas anodin. Les brigades, qui prennent la relève des « forces impartiales », sont composées chacune de 10 soldats loyalistes, de 10 issus des Forces nouvelles (FN) et de 4 policiers de l’Onuci.

Plusieurs séminaires du gouvernement dirigé par le Premier ministre, Guillaume Soro, ont élaboré la semaine dernière les axes de travail pour favoriser le redéploiement de l’administration et pour encadrer le désarmement des ex-combattants dans un contexte de réunification des forces loyalistes et des rebelles. Ces actions seront un prélude à l’identification des populations.

Les autorités ivoiriennes ont décidé de débuter la mise en application  de leurs décisions par l’ouest du pays, la zone de grande instabilité. Ainsi, les Forces de résistance du grand ouest (FRGO), les milices alliées au président Laurent Gbagbo, souscrivent entièrement au plan gouvernemental et se déclarent «prêtes au démantèlement sans préalable». Le Front de libération du grand ouest (FLGO), l’Alliance patriotique Wê (Ap-Wê), le Mouvement ivoirien de libération de l’ouest de la Côte d’Ivoire (Miloci) et l’Union des patriotes pour la réunification du grand ouest (UPRAGO), sont les différentes branches des FRGO qui comptent environ 12 000 hommes. Le grand ouest de la Côte d’Ivoire servira de champ d’expérimentation des programmes d’intégration des différents groupes armés, ex-rebelles compris, dans les rangs de l’armée nationale.



par Didier  Samson

Article publié le 30/04/2007 Dernière mise à jour le 30/04/2007 à 16:29 TU