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Côte d'Ivoire

Vers la reprise des activités économiques

Le démantèlement de l'ancienne «zone de confiance» va permettre le rétablissement du trafic routier entre le Mali, le Burkina Faso et Abidjan. 

		(Carte : <a href="http://www.ccfd.asso.fr/dossier/cote-d-ivoire/cotedivoire_accueil.php" target="_blank">CCFD</a>)
Le démantèlement de l'ancienne «zone de confiance» va permettre le rétablissement du trafic routier entre le Mali, le Burkina Faso et Abidjan.
(Carte : CCFD)
Un convoi de 40 camions chargés de coton en provenance du Burkina Faso est arrivé jeudi à Yamoussoukro, dans le cadre d’une opération de rétablissement du trafic routier entre les deux Etats, interrompu depuis le début de la crise ivoirienne en 2002. Cette opération montre que les activités économiques vont pouvoir redémarrer, après le démantèlement de l’ancienne «zone de confiance» qui coupait le pays en deux. La Banque mondiale et le gouvernement ivoirien viennent de conclure un accord qui va permettre de rétablir des crédits et des programmes d’assistance. La Côte d’Ivoire s’est engagée à rembourser ses dettes et des négociations sont en cours en vue du retour des investisseurs français.

L’arrivée symbolique des camions chargés de coton dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire montre que l’axe routier reliant le Burkina Faso et le Mali va pouvoir redémarrer. Il s’agit d’une voie de communication d’importance vitale pour les exportations des trois pays. Cette route était coupée depuis cinq ans, après la prise de contrôle des rebelles de la partie nord du pays, obligeant les cargaisons à emprunter des chemins plus difficiles pour atteindre les ports des pays voisins. Le trafic annuel de camions en provenance du Mali et du Burkina Faso, deux pays sans façade maritime, en direction au port ivoirien d’Abidjan, avait subi une réduction de près de 70%, par rapport aux valeurs enregistrées avant la guerre civile, selon des chiffres publiés par l’Office ivoirien des chargeurs (OIC).

Aide de la Banque mondiale

C’est lundi 16 avril que le président Laurent Gbagbo et son nouveau Premier ministre Guillaume Soro, ancien chef rebelle, ont assisté au démantèlement d’un point de contrôle situé dans l’ancienne zone démilitarisée établie par les Nations unies, marquant effectivement la fin de la guerre civile et le rétablissement des communications entre les deux zones du pays. La suppression de cette «zone de confiance» de 12 000 kilomètres carrés avait été décidée lors d’un accord conclu à Abidjan, le 11 avril, entre les forces gouvernementales et rebelles ivoiriennes, l’Onu et l’armée française.  

Cette reprise du trafic routier en Côte d’Ivoire a coïncidé avec la conclusion d’un important accord avec la Banque mondiale à Washington qui va permettre de rétablir les opérations de crédit qui étaient gelées depuis novembre 2004. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) avaient conditionné la reprise des aides à l’établissement effectif d’un climat de paix dans ce pays. La Banque mondiale va ainsi consentir un don de 100 millions de dollars, dans le cadre du financement du processus de démobilisation et de réintégration des ex-combattants ivoiriens en vue de la consolidation de la paix. Le gouvernement ivoirien représenté dans la capitale américaine par son ministre des Finances Charles Diby Koffi, s’est engagé à reprendre le remboursement des intérêts de la dette qui est de 422 millions de dollars (324 millions d’euros).

Les investisseurs français en attente

Les autorités ivoiriennes cherchent, également, à rétablir la confiance des investisseurs étrangers, notamment français. Selon le quotidien Fraternité Matin, publié à Abidjan, les entreprises françaises «entendent continuer à investir dans le pays». Patrick Lukas, vice-président Afrique du Mouvement des entreprises de France (Medef), à la tête d’une délégation de 21 personnes, a été reçu en audience le 18 avril dernier par le président Laurent Gbagbo. Il a également rencontré les dirigeants de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et a déclaré que «globalement, les entreprises françaises sont restées fidèles à la Côte d’Ivoire. Très peu sont parties». Mais ce dirigeant patronal français a souligné que des problèmes devront être réglés concernant la dette ivoirienne et l’environnement judiciaire. Le retour des investissements français va dépendre, en grande partie, du remboursement des dommages subis par plusieurs entreprises, lors des violents incidents qui ont marqué la crise ivoirienne, particulièrement en novembre 2004. Ces dégâts ont été évalués à plus de six milliards de francs CFA, plus d’une dizaine de millions d’euros.

Il faut noter que le ministre ivoirien des Finances, Charles Diby Koffi, avait rencontré à Paris des responsables du Medef le 12 mars dernier, dans le cadre de la normalisation des relations entre les deux Etats. Les entreprises françaises en Côte d’Ivoire représentent près de 50% des recettes fiscales de ce pays.

La Côte d’Ivoire est le premier producteur de cacao et également l’un des plus grands exportateurs de café du monde. Ces activités ont été réduites à cause de la guerre civile, tout comme la production de coton, qui  est évaluée à 240 000 tonnes par an, ce qui représente 60% des quantités moyennes enregistrés avant la guerre civile. Près de 70% de la population ivoirienne, totalisant près de 18 millions d’habitants, vit de l’agriculture.



par Antonio  Garcia

Article publié le 20/04/2007 Dernière mise à jour le 20/04/2007 à 18:08 TU