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Banque mondiale

Les palmes de M. Zoellick

L'homme du président, Robert Zoellick. 

		(Photo :  AFP)
L'homme du président, Robert Zoellick.
(Photo : AFP)
L'ex-numéro 2 du département d'État, Robert Zoellick, a été désigné par la Maison Blanche comme candidat pour remplacer le président démissionnaire de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz. Robert Zoellick, 53 ans, est un spécialiste du commerce international. Sa candidature doit être encore approuvée par le Conseil d'administration.

Robert Zoellick a été désigné par George W. Bush pour succéder à l’ancien président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz.

Âgé de 53 ans, Robert Zoellick a été l’adjoint de la secrétaire d’État Condoleezza Rice pendant un an, avant de rejoindre la banque d’investissement Goldman Sachs en juillet 2006.

Il devrait remplacer l’ancien président Paul Wolfowitz, contraint de démissionner le 17 mai dernier après six semaines de crise. Paul Wolfowitz était accusé d’avoir violé les règles éthiques de l’institution, en accordant une promotion spectaculaire à sa compagne, également employée de la Banque mondiale.

Le mandat de président de la Banque mondiale est de cinq ans.

Un homme du sérail

Robert Zoellick est une figure familière du clan présidentiel. Républicain, il débute sa carrière auprès de James Baker, alors secrétaire au Trésor de Ronald Reagan. À l’arrivée de George H. W. Bush, le père du président actuel, il suit James Baker dans ses nouvelles fonctions de secrétaire d’État. Il est en charge des questions agricoles et économiques internationales.

En août 1992, Robert Zoellick est attaché directement à la Présidence. Il représente le chef de l’État aux sommets du G7 en 1991 et 1992. L’élection de Bill Clinton le renvoie à l’enseignement et il est conseiller international de la banque d’investissement Goldman Sachs.

Robert Zoellick rejoint en 1999 les troupes de George W. Bush dans la préparation de la campagne électorale. Il fait partie du cercle intime des conseillers en politique internationale du candidat, surnommé «les Vulcains» (d’après le nom de la divinité du feu et du métal), auquel appartient aussi son prédécesseur à la Banque mondiale, Paul Wolfowitz.

Quand George W. Bush entre à la Maison Blanche, Robert Zoellick devient le représentant de commerce du gouvernement américain. C’est lui qui se charge de négocier l’adhésion de la Chine et de Taïwan à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il ouvre le cycle des négociations de Doha (Qatar), avec une seule idée en tête, la défense des intérêts commerciaux américains. À l’époque, lorsqu’on lui parle des brevets à accorder aux laboratoires brésiliens et indiens pour commercialiser des médicaments génériques, il répond que «Les États-Unis ne peuvent accepter un accord (…) pour une vague question de santé publique». La phrase résonne encore aux oreilles des organisations non gouvernementales.

Promoteur de l’accord de libre-échange d’Amérique centrale qui ouvre le marché de six pays de la zone aux produits agricoles des États-Unis, négociateur acharné pour l’introduction des OGM en Europe, Robert Zoellick a ses entrées dans la plupart des capitales du monde. Il entretient des relations étroites avec Pascal Lamy, l’actuel directeur général de l’OMC.

En janvier 2005, George W. Bush nomme Robert Zoellick au poste d’adjoint au secrétaire d’État.

Numéro 2 de la diplomatie américaine

Au secrétariat d’État, Robert Zoellick se réserve deux terrains de prédilection la Chine et l’Amérique centrale. Mais il sera aussi l’envoyé spécial du président George W. Bush au Darfour. C’est lui qui «impose» en un temps restreint, l’accord de paix d’Abuja, le 5 mai 2006, entre le gouvernement du Soudan et une faction du Mouvement de libération du Soudan (MLS). Accord décrié aujourd’hui puisqu’il n’a pas intégré les autres mouvements rebelles.

Robert Zoellick aurait dû être nommé président de la Banque mondiale il y a deux ans, et selon ses proches, il n’aurait accepté qu'avec réticence, le poste d'adjoint au secrétaire d'État, offert par Condoleezza Rice.

En juillet 2006, Robert Zoellick retourne à ses employeurs de la Goldman Sachs. Une banque d’investissement qui entretient de bons rapports avec la Maison Blanche puisque quelques-uns de ses anciens directeurs travaillent aujourd’hui à la Présidence.

Les premières tâches

Le premier objectif de Robert Zoellick est de se faire accepter par le Conseil d’administration de la Banque mondiale. De nombreux pays avaient réclamé une liste de candidats plutôt qu’un candidat unique aux États-Unis.

Le nouveau président va devoir également statuer sur le sort des employés promus par Paul Wolfowitz avant son départ, dont sa compagne, Shaha Ali Riza.

La Banque mondiale prête environ 23 milliards de dollars par an aux pays pauvres. Pour atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté, elle doit obtenir 30 milliards de dollars dans les trois ans à venir.

par Marion  Urban

Article publié le 30/05/2007 Dernière mise à jour le 30/05/2007 à 10:22 TU