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France-Djibouti

Nouvelles révélations dans l'affaire Borrel

Elizabeth Borrel, veuve du magistrat retrouvé mort en 1995 à Djibouti, le 2 mai 2007, au Palais de Justice de Lille. 

		(Photo : AFP)
Elizabeth Borrel, veuve du magistrat retrouvé mort en 1995 à Djibouti, le 2 mai 2007, au Palais de Justice de Lille.
(Photo : AFP)

De nouvelles révélations dans l'affaire Borrel, du nom de ce magistrat français mort à Djibouti en 1995 dans des conditions jamais éclaircies. Samedi, le quotidien Le Monde et l'Agence France Presse ont publié des extraits de documents établissant que les autorités politiques françaises ont exercé de multiples pressions pour empêcher que la lumière soit faite sur l'assassinat présumé de Bernard Borrel.


Les autorités politiques françaises jouent-elles double-jeu dans l'affaire Borrel ? La veuve du magistrat en est persuadée depuis des années. Selon elle, entre la préservation d'intérêts stratégiques et la recherche de la vérité sur la mort d'un juge, Paris a fait le choix de la raison d'Etat. Les révélations faites par Le Monde et l'AFP vont assurément renforcer ses certitudes.

Pour faire plier la juge Clément qui refuse de transmettre son dossier d'instruction à Djibouti, en 2005, l'ambassadeur de France dans ce pays aurait, d'après un télégramme diplomatique mentionné par nos confrères, suggéré au chef de la diplomatie djiboutienne l'idée d'attaquer Paris devant la Cour internationale de justice. Chose faite un an plus tard.

Le ministère de la justice se serait, lui, secrètement engagé à remettre l'enquête sur la mort du juge Borrel aux autorités de Djibouti. Deux notes saisies lors des perquisitions menées en avril dernier à la chancellerie et au quai d'Orsay, signées de l'ex-directeur de cabinet du Garde des sceaux Dominique Perben, l'attesteraient. Sérieusement mis en cause, Laurent Le Mesle, aujourd'hui procureur général près de la Cour d'appel de Paris, a affirmé hier n'avoir jamais exercé de pression sur la justice.

Joints par RFI, les ministères des Affaires étrangères ou de la Justice refusaient hier de commenter ces révélations. Même silence à la présidence où on explique que le dossier Borrel n'est pas encore arrivé sur la table de Nicolas Sarkozy. Un proche du chef de l'Etat explique, par ailleurs, que cette affaire très sensible concerne d'avantage Jacques Chirac que le nouveau locataire de l'Elysée.

avec Cyril Bensimon



Article publié le 09/06/2007 Dernière mise à jour le 09/06/2007 à 19:25 TU