Revue de presse Asie du 4/7/2007

Les quotidiens pakistanais commentent les affrontements qui ont eu lieu entre les forces de l'ordre et les islamistes de la Mosquée rouge. Des violences survenues après des mois de tensions. Le fiasco « dure depuis cinq mois », rappelle The Nation. Cinq mois si l'on prend pour point de départ le jour où les radicaux de la Mosquée rouge ont occupé de force une bibliothèque pour enfants. Depuis, écrit notre confrère, les actes se sont multipliés, « chacun outrepassant le précédent en terme d'"effronterie pure" ». The Nation accuse les autorités d'Islamabad d'avoir aiguisé l'appétit des islamistes en cédant à leurs demandes. L'incident dans la bibliothèque des enfants a donc été suivi de l'enlèvement de femmes employées dans un bordel, la destruction de boutiques de musique et de vidéo, l'enlèvement de policiers et même de cinq Chinois qui travaillaient dans une clinique d'acupuncture. Et pendant tout ce temps, dénonce le journal, « le gouvernement a balayé les critiques dont il faisait l'objet en expliquant que les choses pouvaient être réglées par la négociation ». C'est donc l'inaction ou plutôt les choix du gouvernement que critique le journal, notamment la manière dont a été conduite l'intervention des forces armées. Pour The Nation, « le périmètre a été mal défini, mal sécurisé, la circulation n'a pas été redirigée et tout cela s'est traduit pas des civils blessés ». La manière dont le gouvernement a conduit cette intervention était « très loin d'être idéale », conclut le journal.

Chine : le prix du porc augmente

Cette inflation touche particulièrement les grandes villes. Selon le quotidien pékinois China Daily, à Xinfadi, le plus important marché de gros de produits agricoles, les prix ont atteint un record de 17,5 yuans le kilo, soit 1,69 euro. L'un des responsables de cette halle explique que c'est en raison de problèmes de transports, liés aux intempéries. Notre confrère fournit d'autres explications, dont le fait que cette hausse des prix soit due à une pénurie de porcs. On peut également citer une épidémie qui a touché le bétail et l'augmentation des coûts des aliments, notamment du maïs. En mai, les prix du porc ont atteint leur plus haut niveau depuis dix ans. Un vrai problème pour les Chinois qui en sont de grands consommateurs.

Indonésie : tirer parti des pressions de l’UE

La presse de Djakarta réagit au fait que l'Union européenne ait ajouté cinquante et une compagnies aériennes nationales sur la liste noire des avions interdits de vols vers l'Union. Pour The Jakarta Post, c'est une opportunité à saisir. Cette interdiction entrera en vigueur vendredi, sans grand effet puisqu'en réalité, plus aucune compagnie aérienne indonésienne ne dessert l'Union européenne. Mais le verdict « est sans appel », écrit le journal : « l'Indonésie n'est pas parvenue à répondre aux standards de sécurité internationaux ». Notre confrère espère donc que cette interdiction obligera les autorités à faire des efforts pour améliorer la sécurité aérienne. C'est un fait, poursuit The Jakarta Post, « les différents accidents d'avions de ces deux dernières années ont soulevé de grosses inquiétudes au sujet de notre flotte et ce d'autant plus que les enquêtes ont révélé des défaillances dans la maintenance, la mise en service et les procédures de certification ». Le problème, c'est que les touristes vont également bouder les lignes intérieures. L'éditorialiste se veut cependant confiant : « par le passé, le gouvernement à bien réagi à ce type de pression internationale, donc, nous devrions assister à d'importants efforts pour que soient améliorée la qualité de nos lignes aériennes ».

S’offrir Hong-Kong pour un peu plus d'un milliard de dollars

The South China Morning Post révèle que c'est l'idée pour le moins farfelue qu'avait eu un groupe de dix très riches hommes d'affaires au moment de la rétrocession à la Chine. Ils souhaitaient payer Pékin et diriger l’île en échange. C'est un ancien officiel chinois qui raconte cette histoire depuis Los Angeles, où il vit en exil. Ce groupe l'avait approché et lui avait demandé de transmettre sa demande aux autorités de Pékin. « J'ai répondu que Pékin n'accepterait jamais, mais j'ai transmis le message ». La proposition était parvenue jusqu'à Jiang Zemin, alors Secrétaire général du Parti. Une proposition qualifiée de « trahison » par les destinataires. Les événements de Tienanmen n'étaient pas très loin. Pékin n'a, évidemment, jamais donné suite !

par Nathalie  Tourret

[04/07/2007]