Revue de presse Asie
L'ancien Premier ministre thaïlandais de retour, jackpot pour Bouygues, les Chinois et les bonnes manières, les sept merveilles du monde
L'ancien Premier ministre thaïlandais, Thaksin Shinawatra, fait encore la une de la presse. Mais cette fois, il donne une interview au Bangkok Post, ce qui n'était pas arrivé depuis le coup d'Etat qui l'a renversé à l'automne 2006. « Je manque au peuple. Les gens admirent toujours ce que j'ai fait pour eux et leur famille ». C'est très sûr de lui, que l'ancien Premier ministre déchu apparait dans cette interview donnée à Hong-Kong, ville où il passe ses vacances. Un entretien financé, nous explique le Bangkok Post, par l'Association professionnelle de golf thaïlandaise ; c'est-à-dire par Thaksin lui-même, car celui-ci a récemment été nommé directeur de l'association. Le journal a l'honnêteté de le préciser. Pour l'ancien Premier ministre, c'est surtout sa campagne de lutte contre la pauvreté qui manque au peuple thaïlandais. Il estime que sa popularité n'a pas été ébranlée par les procès dont il fait l'objet, le gel de ses fonds ou encore l'interdiction de son parti, le Thaï Rak Thaï. « Il a raison » déclare un analyste politique, toujours dans le quotidien thaïlandais. Celui-ci juge que « l'influence est toujours très présente dans les provinces pauvres du nord-est du pays ». Dans cette interview, Thaksin finit aussi par défier le chef de la junte au pouvoir. Il lui conseille de se lancer dans la politique pour découvrir ce que c'est d'affronter les scrutins. « S'il aime vraiment la politique, lance le milliardaire, il devrait se présenter aux prochaines élections...histoire d'être crédible aux yeux du public ».
Au Turkménistan, le président a changé mais Bouygues est resté
Le groupe vient de signer un nouveau contrat. On l'apprend dans la presse officielle de l'ex-république soviétique d'Asie centrale. Le géant français vient de remporter un juteux contrat de 85 millions de dollars pour la construction, dans la capitale Achkhabad, de trois bâtiments du ministère turkmène de la Sécurité nationale. C'est donc pour l'ancien KGB, que Bouygues va construire un magnifique immeuble d'habitation de 20 000 m2, une maison des officiers un peu plus petite, et un immense complexe sportif de 23 hectares. « Les travaux doivent commencer à la rentrée et vont durer deux mois » nous explique le quotidien Neutralny Turkménistan, l'un des vingt-trois journaux d'Etats. C'est décidemment une histoire d'amour qui dure entre l'entreprise française et la dictature turkmène. Dans le passé, Bouygues a construit quelques uns des projets les plus emblématiques du défunt président Niazov, tels le mausolée où il repose et la plus grande mosquée d'Asie centrale. Des projets dont la valeur globale est estimée à environ un milliard de dollars par les autorités turkmènes.
De la politesse pour les J.O 2008 ?
De son côté, la presse chinoise s'inquiète du manque de tenue de la population à l'approche des J.O de 2008. « Il reste encore beaucoup de travail » soupire le vice-président du Comité olympique chinois. Dans le Journal de la Jeunesse de Chine, il explique que « la manière dont se conduit le peuple rend difficile l'organisation de jeux civilisés ». Au rang des accusés, on trouve : le non-respect des files d'attente, les jurons et l'abandon d'ordures sur la voie publique, une pollution sonore, mais surtout les crachats. Des campagnes ont été lancées par les autorités dans l'espoir d'en terminer avec de telles pratiques susceptibles de choquer les hordes d'étrangers qui déferleront sur Pékin à l'été 2008. De petits sacs ont, par exemple, été distribués pour recevoir des « crachats civilisés ». Enfin, des fonctionnaires seront bientôt chargés d'imposer la politesse aux Pékinois dans les transports en commun.
Sept merveilles du monde
Enfin, beaucoup de réactions à lire dans la presse asiatique après l'annonce des sept nouvelles merveilles du monde par une fondation suisse. Le continent asiatique, compte deux monuments parmi les lauréats, le Taj Mahal et la Grande Muraille. La nouvelle est relayée par l'ensemble de la presse asiatique, mais fait surtout la une en Inde. Des milliers d'Indiens sont restés devant leur poste de télévision jusqu'à l'annonce du résultat tard dans la nuit, raconte the Hindustan Times. Et c'est une photo de foule en liesse qui illustre l'article du quotidien the Hindu. Le journal écrit que la nouvelle a été accueillie par des bravos, une pluie de pétards et des distributions de bonbons gratuites en face du Taj Mahal.
En Chine, l'élection de la Grande Muraille au rang de merveille du monde fait aussi la une de la presse d'Etat, même si les Chinois eux-mêmes n'ont pas eu accès à l'information en temps et en heure car la cérémonie n'a pas été diffusée par les chaînes de télévision. « C'est un grand honneur » note sobrement un fonctionnaire de Badaling, la partie la plus visitée de la grande muraille près de Pékin. Le palmarès de ce concours controversé, lancé par le cinéaste suisse Bernard Weber, a été je vous le rappelle réalisé à partir du vote de quelque 100 millions de personnes sur internet, par SMS ou par téléphone. « Un vote qui n'a rien de démocratique ni de scientifique » note le Donga Ilbo, un journal sud-coréen. Pour sa part, le quotidien thaïlandais The Nation estime qu'il faudra « plus que des votes pour que ces monuments survivent au prochain millénaire ». « Nous serons nous aussi des merveilles du monde, écrit le journal, si nous parvenons à protéger ces sites historiques pour les générations futures ».
par Marie Normand
[09/07/2007]
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