Revue de presse Asie du 17/7/2007

La presse philippine revient ce mardi largement sur les « meurtres extra-judiciaires et les disparitions forcées », thème d’un sommet national de deux jours à Manille. Il faut « soigner ce cancer », titre ce matin The Manila Times. Aux Philippines, ces meurtres démontrent la faillite du système judiciaire. « Si on en rassemblait toutes les victimes, écrit The Inquirer, elles dépasseraient largement le nombre de participants à ce sommet ». L'ONG philippine Karaparatan parle de 863 meurtres depuis 2001, attribués principalement à la police, à l'armée et aux mouvements communistes. « Un chiffre, estime l'éditorialiste du Manila Bulletin, qui appelle le gouvernement à prendre des mesures […] Puisque la Constitution met au premier plan la défense des libertés civiles, tout le monde doit agir, du pouvoir exécutif au législatif, en passant par les instances judiciaires ». Il applaudit donc l'initiative du chef de la Cour suprême, Reynato Peno.

C'est lui qui a mis en place ce sommet national, car selon lui, il y a urgence. « Si les élus ne sont pas capable de s'en charger, c'est à la justice de reprendre le dossier. Nous devons mettre un terme à ces tueries qui violent l'Etat de droit ». Des « meurtres que [malheureusement] nous pardonnons et oublions trop vite [...] tant ils se sont banalisés », poursuit l'éditorialiste de The Manila Times. « Pourquoi, d'ailleurs, ce pays est-il devenu si violent ? » s'interroge le journaliste. Il rappelle que quelque 300 000 armes à feux circulent illégalement dans le pays. Pour la première fois, rappelle The Manila Bulletin, des représentants du gouvernement, des médias et des ONG se rassemblent pour tenter de trouver des solutions au problème et émettre des directives. Ce sommet national se tient alors que les défenseurs des droits de l'homme s'inquiètent de la nouvelle loi anti-terroriste appliquée aux Philippines. Celle-ci, selon The Manila Times, « donne encore de nouveaux pouvoirs extra-judiciaires à la police ».

« Le Japon doit tirer des leçons du séisme »

Au Japon, nos confrères reviennent sur les conséquences du fort tremblement de terre qui a touché le pays hier. Alors que l'ensemble de la presse fait ses gros titres sur les opérations de secours aux victimes, le Daily Yomiuri insiste, lui, sur les leçons à tirer de cette catastrophe. « Encore une fois, nous avons reçu une piqûre de rappel sur les dommages que peuvent causer un tel séisme ». L'éditorialiste rappelle que des dizaines d'écoles ont encore été dévastées alors « qu'elles sont censées servir de refuges aux sinistrés ». Et ce, alors que « la nécessité de consolider de tels bâtiments publics a été maintes fois pointée du doigt ». Ces travaux de mise aux normes ont trop souvent été repoussés alors que, selon le journal nippon, « il vaut mieux se préparer au pire » pour éviter des désastres humains. Au-delà des mesures de prévention et des opérations d'urgences, estime le Daily Yomiuri, les autorités doivent d'ailleurs mieux prendre en compte les conséquences à long terme des tremblements de terre. Car « trois ans après le dernier séisme à avoir touché la préfecture de Niigata, s'inquiète le journal, plus de 200 anciens propriétaires sinistrés vivent encore dans des logements de fortune ».

Roquettes anti-pluie

Pékin l'avait promis et l’annonce encore dans la presse chinoise aujourd’hui : il fera beau pendant les J.O. ! L’engagement est ambitieux, car le mois d'août est traditionnellement orageux dans la capitale. Mais pour tenir ses engagements, le gouvernement chinois détient une arme de choix : les roquettes anti-pluie. « Des roquettes seront tirées dans le ciel [...] pour percer les nuages », explique le China Daily. Le plus important, selon le quotidien, étant « d'assurer un temps radieux lors des cérémonies d'ouverture et de clôture » des Jeux de 2008. Le même stratagème sera aussi utilisé en cas d'urgence, notamment lorsque les relayeurs de la flamme olympique amorceront leur ascension de l'Everest. Pour les experts, « c'est la dernière ligne droite », écrit le journal. Ils n’ont plus qu’un été pour mettre au point leur technologie.

Préservatif goût tabac

Et une dernière information dénichée dans les journaux indiens : un préservatif d’un nouveau genre, créé par l’entreprise d’Etat Hindustan Latex, sera bientôt mis en vente dans le pays. On trouvera bientôt sur le marché indien un préservatif « goût paan », cette mixture de feuille de bétel, de noix d'arec et de tabac, que les Indiens ont l'habitude de mâcher et de chiquer à la fin du repas pour aider à la digestion. Le produit a déjà été testé et approuvé par sa cible principale, les prostitué(e)s, qui l'ont « préféré, écrit The Hindustan Times, à ceux goût banane ou chocolat ». « Normal, explique le directeur d'une agence publique pour la santé, car dans cette communauté, mâcher du paan est très populaire». Cette innovation est finalement moins un gadget qu'une nouvelle campagne de prévention pour inciter les prostitué(e)s à se protéger. New Delhi a annoncé le mois dernier que plus de trois millions de personnes vivaient avec le HIV en Inde. Un chiffre encore sous-évalué si l'on en croit les chiffres de l'Onusida.

par Marie  Normand

[17/07/2007]