Revue de presse Asie du 20/7/2007

Une femme est en passe de devenir la première présidente de l'Inde. Elle s'appelle Prathiba Patil, est âgée de soixante-douze ans et beaucoup se demandent, en Inde, si elle a les épaules assez solides pour ce poste. La réputation de la candidate du Parti du congrès a, en effet, été ternie, rappelle The Times of India par plusieurs scandales au cours de la campagne. Elle aurait protégé son frère, objet d'une enquête pour meurtre et son mari, poursuivi dans une affaire de suicide. Elle serait également impliquée dans des scandales financiers. La campagne a été émaillée de si vifs débats que certains députés, chargés d'élire le chef de l'Etat, ont envisagé de boycotter le scrutin. Finalement, « 88.5% des parlementaires ont voté », rapporte The Hindu. De son côté, The Times of India estime que cette victoire confortable du Parti du congrès -le concurrent BJP de Prathiba Patil a, en effet, reconnu sa défaite- « pourrait lui coûter cher ». L'ancien locataire du palais présidentiel indien, Rashtrapati Bhawan, se prépare à déménager mercredi prochain. « Je partirai avec deux petites valises », a-t-il dit, « ému » devant des membres du Centre culturel islamique indien. Abdul Kalam aura passé cinq ans à la tête du pays, à un poste principalement honorifique. Un discours « très largement applaudi par l'assemblée », selon The Times of India.

Inquiétude au Japon concernant les produits chinois

Des incidents liés à des produits contaminés venant de Chine soulèvent l'inquiétude des pays importateurs. On l'a vu avec les Etats-Unis puisque cette semaine Georges Bush a décidé de revoir le système de contrôle de la qualité des denrées en question. Au Japon aussi, cette situation suscite des angoisses, tant et si bien que le gouvernement et le patronat japonais ont tenu ce vendredi une réunion d'urgence sur le sujet. Le Japon dépend des importations de nourriture et la Chine est son second fournisseur après les Etats-Unis. De la nourriture de mauvaise qualité et des médicaments chinois ont souvent fait les gros titres de la presse japonaise car l'archipel se prévaut de normes particulièrement strictes. Une fois encore, la qualité de ces denrées fait polémique. « Le monde est horrifié par le poison de la Chine », lit-on dans un magazine publié par le Asahi Shimbun. Article qui livre une liste de 304 denrées alimentaires chinoises, du poivre au gingembre en passant par les champignons ou les crabes, qui violent les lois de sécurité alimentaire japonaises. De son côté, l'hebdomadaire Shukan Bunshun a mené l'enquête sur ce qu'il qualifie de « terrifiante contamination » d'anguilles, de coquilles Saint-Jacques et autres fruits de mer exportés par l'Empire du Milieu. Selon un sondage mené auprès de cinq-cents adultes par le réseau privé Fuji, 86% des personnes interrogées s'inquiètent de la qualité de la nourriture chinoise.

Le président Hu Jintao appelle la communauté internationale à faire avancer le processus de paix au Darfour. Des déclarations reprises par l'agence officielle Xinhua. Selon Hu, il faut « saisir l'opportunité favorable ». Le chef de l’Etat chinois a fait ses remarques alors qu'il rencontrait, jeudi, à Pékin, le vice-président soudanais, Salva Kiir Mayardit. « La Chine va continuer à jouer un rôle constructif », assure Hu Jintao, « à contribuer à la stabilité et au développement du Soudan ». Le responsable soudanais a, de son côté, « remercié la Chine d'avoir envoyé des troupes de maintien de la paix dans le sud du pays, d'avoir nommé un envoyé spécial et fourni de l'aide humanitaire ».

Afghanistan : expulsions de villageois

Le site d’informations Bassirat.net rapporte que, dans le centre du pays, des hommes armés alliés aux talibans contraindraient des centaines de villageois à quitter leurs villages. Ce site publie un article du Daily Telegraph, dont un journaliste s'est rendu dans le district de Beshoud, dans la province de Wardak: « une zone de dévastation avec ses dizaines de villages incendiés, pillés et déserts », écrit notre confrère. 4 000 personnes auraient déjà fui. « En dix jours, les Kouchis auraient pris quatre-vingt dix villages », confie un responsable local. Les Kouchis, « ceux qui se déplacent », que les habitants de la région soupçonnent de vouloir se venger. Un berger raconte que les Kouchis ont collaboré avec les talibans et les habitants chiites de Beshoud, des Hazara, ont souffert à l'époque de graves persécutions religieuses. Une version infirmée par ces nomades qui évoquent les tensions habituelles entre ces deux ethnies, à la marge de la société afghane. La crise dure tout de même depuis un mois et, selon le journal, « aucun renfort n'aurait été envoyé sur place par les autorités afghanes ».

par Nathalie  Tourret

[20/07/2007]