Revue de presse Asie du 24/7/2007

Une nouvelle affaire d'infanticide secoue l'Inde : la police a découvert trente sacs en plastique contenant les restes de fœtus et de nouveaux-nés. Ils étaient très probablement de sexe féminin. La presse s'alarme du sort réservé aux petites filles. « On ne veut pas de filles », écrit l'éditorialiste de The Hindustan Times. L'auteur de cette tribune a enquêté dans l'Etat du Maharastra. Là, il a rencontré un couple, les parents de deux petites filles qui se rendaient dans une clinique pour connaître le sexe du nouveau bébé attendu. L'échographie leur a coûté 4 500 roupies, 80 euros. Une fortune pour une bonne nouvelle : l'enfant à venir est un garçon. L'opération est illégale en Inde : le médecin qui a conduit l'échographie et les parents sont passibles de trois ans de prison. « Bienvenue au Maharastra », écrit The Hindustan Times, « sombre royaume de la discrimination sexuelle illégale et de l'assassinat des femmes ». Dans ce seul Etat, plus de 40 000 fœtus de sexe féminin ont été éliminés en trois ans. Selon notre confrère, les autorités locales concèdent « qu'elles n'ont pas de prise sur les événements » et de fait, poursuit le journal, le problème empire : « dans la ville de Sholapur, on compte 720 filles pour 1 000 garçons », contre 1 050 filles pour 1 000 garçons, selon la moyenne mondiale. The Hindustan Times note que c'est dans les districts les plus prospères que l'infanticide des bébés filles est le plus important. Une situation que notre confrère explique par le fait que les familles comptent moins d'enfants et veulent donc absolument un fils, que les technologies sont plus présentes et leur facilitent la tâche et que ces familles ont les moyens de payer les tests et les avortements. On dénombre 5 797 échographes dans l'Etat du Maharastra et l'on assiste désormais, explique une spécialiste, « à du sexisme haute-technologie ».

Japon : le séisme a fait 10 milliards d’euros de dégâts

Les Japonais évaluent très exactement à 1 500 milliards de yens le montant des dommages causés par le tremblement de terre de la semaine dernière. C'est le chiffre que l'on lit dans les colonnes de The Japan Times. La moitié de ce montant concerne directement la centrale de Kashiwazaki-Kariwa. Sa fermeture entraîne, selon les autorités de la préfecture de Niigata, des pertes qui s'élèvent à 700 milliards de yens, soit 4 milliards d'euros. Le ministère du Territoire, des Infrastructures et des Transports estime, par ailleurs, les dommages causés aux infrastructures (dont les routes et les ponts) à 4,05 milliards de yens, soit 23 millions d'euros. De son côté, le Yomiuri Shimbun insiste sur le fait que « ce sont les personnes âgées qui ont été les plus touchées par ce séisme et qu'une semaine après la secousse, leurs séjours dans des abris risquent d'affecter leur santé ». Selon le journal, un grand nombre d'entre elles souffrent notamment « de maladies chroniques, d'hypertension et d'insomnie ». Les officiels, poursuit le quotidien, « sont conscients du fait que la situation va s'envenimer avec la chaleur, qui pourrait entraîner des problèmes de déshydratation ». Un grand nombre d'abris ne sont ni équipés en air conditionné, ni en ventilateurs.

Les Nations unies rejettent la candidature de Taiwan

Les Nations unies ont justifié leur décision en invoquant une résolution qui date de 1971 et qui reconnaît la République populaire de Chine comme le seul représentant légal du pays en son sein. L'information est reprise par les journaux chinois et taiwanais. Du côté de Pékin, le China Daily rapporte que l'ambassadeur de Chine auprès des Nations unies « s'est réjoui de cette décision », arguant que cette demande constituait « un acte absurde de la part des trois représentants de Taiwan ». Selon le journal, les Etats-Unis se sont également opposés à cette candidature taiwanaise. Pour les autorités américaines, « elle pourrait remettre en question le fragile statu quo qui prévaut entre Washington, Taipei et Pékin depuis qu'en 1979, les Etats-Unis ont choisi de reconnaître la République populaire de Chine, aux dépens de Taiwan ». De l'autre côté du détroit de Formose, le China Post rapporte que les autorités de Pékin ont qualifié le président Chen Shui-bian de « magouilleur » et que l'agence Chine Nouvelle assure que « les tentatives d'indépendance de Taiwan sont vouées à l'échec ». Pour le quotidien en ligne Taiwan News, ce revers est une mauvaise nouvelle. « Cela fait quatorze ans », écrit son éditorialiste, « que Taiwan échoue dans sa modeste tentative d'ouvrir des discussions avec les Nations unies sur le manque de représentativité des vingt-trois millions de Taiwanais au sein des Nations unies et des organisations qui y sont liées ».

Australie : déterminer la force de morsure du grand requin blanc...

C'est ce sur quoi planchent des scientifiques et des biologistes de l'université de New South Wales. Un squale a été pris dans les filets anti-requin dans le nord de Sydney et il va être disséqué, explique The Australian. Les chercheurs vont ainsi analyser les mécanismes de morsure de cet animal, en examinant ses muscles, son crâne et sa mâchoire. Il s'agit de mettre au point une technologie capable de mesurer la force avec laquelle cet animal croque ses proies. Grâce à cela, les chercheurs bâtiront des cages et des équipements capables de résister aux attaques du grand requin blanc. Pour l'anecdote, notre confrère a mis en ligne une vidéo, sur laquelle on voit le requin en question décapité en train d'être examiné par les biologistes. Tout cela n'est pas très ragoûtant.

par Nathalie  Tourret

[24/07/2007]