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France

Transports : vers la fin de la grève

par Myriam Berber

Article publié le 22/11/2007 Dernière mise à jour le 22/11/2007 à 14:50 TU

Les cheminots votent à bulletin secret la fin du conflit lors d'une assemblée générale à Hellemmes près de Lille.(Photo : Reuters)

Les cheminots votent à bulletin secret la fin du conflit lors d'une assemblée générale à Hellemmes près de Lille.
(Photo : Reuters)

Au lendemain des premières réunions tripartites Etat-entreprises de transports- syndicats, les salariés de la SNCF et de la RATP, réunis jeudi 22 novembre 2007 en assemblées générales, votaient dans leur majorité pour une suspension du mouvement entamé il y a plus d'une semaine contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Les syndicats et en particulier la CGT, syndicat majoritaire, estiment que «des points ont été marqués » durant la première séance de négociations.

Des grévistes moins nombreux. Le trafic reprend lentement. Après neuf jours de grève, les perturbations ont été moins importantes et le trafic était en amélioration sensible, jeudi 22 novembre 2007, aussi bien dans les chemins de fer que dans les transports urbains, que ce soit à Paris ou en province. La SNCF annonce  « 2 TGV sur 3 en circulation »  et une amélioration de la desserte des trains régionaux autour de Paris. La RATP évoque aussi «une nette tendance à la reprise, avec en moyenne 1 métro sur 2 ou sur 3 ». Les lignes de banlieue restaient en revanche très perturbées.

Globalement, les directions d’entreprises annoncent un taux de grévistes en net recul. Dans les chemins de fer, 14,5% contre 27% lundi et dans les transports parisiens, 11,7% contre 18,4% lundi. La fin de la grève semble approcher. Les assemblées générales de cheminots se prononcent, en effet, tour à tour en faveur de la reprise du travail. A la SNCF, 42 assemblées générales sur 45 ont voté, jeudi, en ce sens et mercredi, une cinquantaine avaient fait de même. Du côté de la RATP, les assemblées générales votent également dans leur majorité une reprise de l’activité.

Sortie de crise

Les syndicats, à l’exception de Sud-Rail et Sud-RATP, ont joué le jeu de la négociation d’entreprise. Les premières tables-rondes entre l’Etat, les entreprises de transport et les syndicats se sont engagées, mercredi 21 novembre, pour fixer la méthode et les échéances des négociations. Sans appeler directement à la reprise, le secrétaire général de la CGT cheminots, Didier Le Reste, a jugé que « des points ont été marqués durant cette première séance à la SNCF ».

De leur côté, la CFDT, l’UNSA (autonomes), la CFE-CGC et la CFTC estiment « avoir obtenu des avancées significatives ». La présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac, a salué « des négociations constructives de nature à accélérer la dynamique de reprise du trafic». La suivante se tiendra le 29 novembre, et enfin la réunion conclusive est programmée pour le 18 décembre. Même constat à la RATP, où le PDG Pierre Mongin a estimé que « la première séance à la RATP s’est déroulée dans un caractère constructif ».

Des compensations financières

Les choses ont évolué. Le gouvernement a commencé à infléchir son discours. Le ministère du Travail ne refuserait pas, ainsi, que « l’on évoque le cadrage de la réforme » au cours de la négociation tripartite à la SNCF, notamment l’harmonisation des régimes spéciaux avec celui de la fonction publique. Parmi les mesures envisagées lors de ces discussions, des compensations financières destinées à accompagner cet alignement comme, notamment, des augmentations de salaire ou la création de retraites complémentaires. D'autres « engagements immédiats » ont été actés, comme par exemple l'intégration de certaines primes dans le calcul des pensions.

Mais de nombreux militants irréductibles réclament toujours l’abrogation pure et simple de la réforme, une hypothèse catégoriquement exclue par le président Nicolas Sarkozy qui devrait annoncer des mesures très attendues sur le pouvoir d'achat. Si son principe est acquis, la date d'une intervention du chef de l'Etat n'a toujours pas été tranchée, affirme-t-on à l'Elysée. « Il attendra pour s'exprimer à nouveau que la situation soit redevenue normale pour les usagers », a indiqué le porte-parole de l'Elysée David Martinon.