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France/Chine

Vingt milliards d'euros de contrats !

Article publié le 26/11/2007 Dernière mise à jour le 26/11/2007 à 08:06 TU

Areva vend deux réacteurs EPR et Airbus 160 avions : les deux contrats records signés pendant la visite de Nicolas Sarkozy sont aussi un signe d'entente politique entre Pékin et Paris.

                                            Avec notre envoyée spéciale à Pékin

Les présidents chinois Hu Jintao et français Nicolas Sarkozy se serrent la main pendant la cérémonie de signature des contrats.( Photo : Reuters )

Les présidents chinois Hu Jintao et français Nicolas Sarkozy se serrent la main pendant la cérémonie de signature des contrats.
( Photo : Reuters )

Il s’agit de contrats d’un minimum de 20 milliards d’euros, car il faut ajouter aux deux contrats géants signés par Areva et Airbus, toute une série d’autres contrats plus modestes, mais aussi signés à Pékin par des entreprises françaises.

Areva va donc empocher 8 milliards d’euros pour la vente de deux réacteurs nucléaires EPR et pour la fourniture du combustible pour ces réacteurs jusqu’en 2026. C’est, de l’aveu même de la patronne d’Areva Anne Lauvergeon, un contrat record, le plus gros contrat jamais signé dans l’histoire du nucléaire civil. Ce contrat va permettre à Areva de s’installer durablement en Chine et de prendre une grosse part dans le développement du nucléaire chinois.

Contrat record aussi pour Airbus, qui réalise un beau doublé en un an : 150 Airbus vendus l’an pasé, 160 aujourd’hui, dont 110 A-320 et 50 A-330, des moyens courriers vendus pour la somme de 12 milliards d'euros.  

Louis Gallois, le PDG d'Airbus, et Anne Lauvergeon ne cachaient pas leur joie ce matin. La patronne d’Areva a même fait la bise au président Sarkozy après la séance de signature, Louis Gallois se contentant lui  d’une bonne poignée de mains.

Ces contrats ont bien sûr aussi une signification politique; ils sont en discussion depuis plusieurs mois ; mais le fait qu’ils soient signés pendant la visite de Nicolas Sarkozy est un signe éminemment politique. Vingt milliards d’euros, c’est un beau cadeau au président français dont c’est la première visite en Chine ; c’est le signe que les autorités de Pékin entendent travailler en parfaite coopération avec le président fançais pour les 5 prochaines années.

Cinq ans c’est bien sûr la durée du mandat présidentiel français, mais c'est aussi celle du mandat présidentiel chinois de Hu Jintao, qui vient d’être reconduit à son poste par le XVIIe Congrès du PCC.

Le partenariat stratégique France/Chine est donc renforcé, dans la continuité de ce qu'avait initié Jacques Chirac, et c’est tout ce que voulaient les Chinois, qui s’étaient un peu inquiétés de la politique de rupture affichée par Nicolas Sarkozy ; il n’y aura donc pas de rupture dans les relations France/Chine.

Le président chinois viendra en France l’année prochaine, rendez-vous est pris; et Nicolas Sarkozy viendra en Chine l’été prochain, pour l’ouverture des JO, ce qui le rend très heureux. « Si vous ne m’aviez pas invité, je serais venu quand-même », a-t-il plaisanté.

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Le président français a abordé d'autres sujets avec Hu Jintao.

« La France n'est pas favorable à l'indépendance de Taïwan »

Les propos de Nicolas Sarkozy sur Taïwan rappellent presque mot pour mot ceux de son prédécesseur à l'Elysée, en janvier 2004. Recevant Hu Jintao pour sa première visite en France en tant que N°1 chinois, Jacques Chirac avait par avance condamné le premier référendum programmé deux mois plus tard à Taïwan, et déjà à l'époque, en marge d'une élection présidentielle. Le chef de l'Etat français avait stigmatisé une initiative « agressive », « dangereuse » pour la stabilité régionale et donc « irresponsable », de la part des Taïwanais.

Des propos très durs, plus durs que ceux de la diplomatie chinoise elle-même. Et d'une virulence surprenante, quand on souvient que Paris et Pékin commémoraient alors 40 ans de relations bilatérales et autant d'années donc de politique française incluant l'île nationaliste dans le giron chinois.

Certes, toutes les grandes puissances, Etats-Unis en tête, ont fait le même choix. Pékin plutôt que Taipei. Au nom de la « Chine unique ». Mais comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy y ajoute par rapport à ses partenaires européens un zèle particulier à la France, oublieux des missiles pointés vers Taïwan et la loi « anti-sécession » qui a légalisé, en mars 2005 à Pékin, le recours éventuel à la force contre Taipei. 

 Extraits de la conférence de presse 

Nicolas Sarkozy

Président de la république française

« La croissance chinoise ne doit pas, et ne peut pas se faire au prix d'une dégradation de l'environnement mondial »

écouter 1 min 2 sec

26/11/2007 par Marc Lebeaupin

Nicolas Sarkozy

Président de la république française

« Un grand pays doit avoir une monnaie forte. Je souhaite convaincre que l'harmonie mondiale à laquelle la Chine est particulièrement attachée doit se traduire par un juste équilibre entre les monnaies ».

écouter 0 min 53 sec

26/11/2007 par Marc Lebeaupin

A écouter

Anne Lauvergeon

PDG d'Areva

« La Chine est un des marchés les plus excitants qui soient. On est en train de passer d’un nucléaire de prestige à un nucléaire de masse ».

26/11/2007 par Véronique Rigolet

Christophe de Margerie

PDG de Total

« Il y a encore des choses à faire en Chine. Une des manières qui permettent d'éviter que la Chine ne prenne trop d'importance dans la demande d'energie mondiale, c'est de faire en sorte qu'elle en produise plus elle-même ».

26/11/2007 par Marc Lebeaupin

Juliette Yanitch

Présidente de la Chambre de commerce et d' industrie de France en Chine

Pour des contrats d'une telle ampleur, les négociations sont en cours jusqu'au dernier moment. C'est très important pour l'image des entreprises françaises en Chine que le président de la république s'implique et vienne les signer.

26/11/2007 par Frédéric Rivière